La gestion des Aspirants au métier d’enseignant (AME) est au cœur des critiques aussi bien des concernés eux-mêmes que de certains politiques. La presse a reçu au siège du quotidien Bénin Intelligent, pour en discuter, Dr Abdou Wahidi Bello, cadre du ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (Mestfp), consultant sur la plateforme EducMaster. En bon technicien, l’homme a surtout argumenté par les chiffres afin de montrer qu’il y a plus de rumeurs que de faits.
Transcription : Bénin Intelligent- Le Matinal -Les 4 Vérités & Educ’Action
Bénin Intelligent : Depuis la publication sur les réseaux sociaux de l’affiche qui annonce cette rencontre avec vous, le téléphone de Bénin Intelligent ne cesse de sonner. C’est vous dire que de partout les Ame appellent et chacun veut raconter ce qu’ils appellent « leur mésaventure, leur souffrance ». Vous allez nous faire l’état des lieux de ce programme qui a démarré depuis 2019. Ensuite, nous allons vous poser quelques questions. Il s’agira surtout de savoir pourquoi aujourd’hui, il y a tant d’insatisfaction dans le rang des AME. Donc je vous laisse la parole pour nous présenter dans un premier temps, l’état des lieux de ce programme-là.
Dr Abdou Wahidi Bello : Merci beaucoup. Chers journalistes, chers amis, chers cadres du ministère ici présents. C’est pour moi l’occasion de vous exprimer toute ma gratitude pour cette invitation. Gratitude au nom du ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle mais également au nom du ministre des Enseignements maternel et primaire. Ma gratitude également au gouvernement qui a mis en œuvre ce programme et qui fait que, aujourd’hui nous sommes ensembles pour échanger.
De quoi s’agit-il ? Il s’agit du Programme spécial de pré insertion dans l’enseignement (Psie) qui a vu le jour à la rentrée 2019-2020. De la rentrée 2019-2020 à ce jour, nous sommes cette année à la 5e édition de ce programme. Par rapport au système scolaire, on peut dire que c’est un programme très jeune parce que bien avant ce programme, nous connaissons la situation de l’enseignement dans nos établissements. Situation marquée par l’engagement ou les recrutements des vacataires pour suppléer les manquements au niveau de nos établissements scolaires. Cette situation a fait l’objet d’un audit gouvernemental en 2020 pour comprendre ce qui se passe. Et vous savez, le gouvernement de la Rupture depuis son avènement est champion en quelque chose. C’est que, avant d’agir, il faut faire des études, il faut faire des réformes. Et avant de faire les réformes, il faut comprendre ce qui se passe.
En 2020 suite à cet audit, il a été constaté plusieurs manquements au niveau de cette méthode d’engagement des vacataires. Les chefs d’établissement avaient recours aux vacataires dans les classes. Et on savait bien comment les vacataires étaient recrutés. Ces vacataires sont recrutés sur la base des relations personnelles, d’appartenance régionale même parfois de façon regrettable, de promesse de pot-de vin, sur la base de rétribution mensuelle sur ce que le vacataire gagne. On a la mémoire très courte.
Il a été aussi constaté une chose ; à savoir que ces vacataires étaient dans une situation de rémunération très précaire. Très précaire parce que le vacataire n’est payé que lorsqu’il exécutait ses heures. Or, nous disposons d’au moins trois congés scolaires, en décembre, en février et en avril, pour environ un mois et demi, deux semaines non exécutées par les vacataires.
Avant 2016 vous savez bien, la rentrée avait lieu en octobre. Parfois même mi-octobre et ce n’est qu’après des semaines, environ quatre semaines au minimum après, que les vacataire étaient engagés. Si vous faites un mois, plus deux mois et demi, plus un mois et demi, vous êtes à deux mois et demi et vous découvrez que la majorité des vacataires étaient entre 6 et 7 mois de travail dans les meilleurs des cas, à être payés.
Voici la situation réelle avant 2019-2020. Les vacataires avaient un maximum de 6 mois à 7 mois. Mieux, vu les textes qui existaient, les vacataires, pour qu’ils ne se stabilisent pas dans un même établissement pour venir réclamer le droit d’être embauché, il avait été pris de façon règlementaire qu’aucun vacataire ne devrait avoir plus de 9 heures dans un seul établissement. En conséquence, les vacataires devaient parcourir plusieurs établissements pour tenter d’arrondir leur fin de mois.
Dans le meilleur des cas, ces vacataires à la fin de mois étaient autour de 50 mille francs pour ceux qui exécutaient cette tâche pour environ 6 à 7 mois d’exécution. Ceux qui devaient prétendre aller vers 90 mille francs le mois sur près de 1500… vous imaginez, il devrait parcourir plusieurs établissements et faire plusieurs heures par rapport à cela.
Au regard de ce tableau sombre, le gouvernement avec les différents ministères a décidé d’une très bonne chose qui est le Programme spécial de pré insertion dans l’enseignement communément connu sous le nom de programme de déploiement des Ame.
Mais comment les déployer ? Sur quelle base ? D’où l’avènement également des tests de recrutement ou des textes de renforcement de la base des Ame. On a connu depuis le début jusqu’à 6 tests. Le dernier ayant eu lieu en 2022. Et à chaque test on essayait de compléter la base par ceux qui sont admis au test.
Un seuil d’admission a été retenu qui est le fait d’avoir au moins 10 de moyenne au test. Donc, tous ceux qui avaient au moins 10 étaient reversés dans cette base-là. Et c’est dans cette base que régulièrement des aspirants sont retenus pour être mis à la disposition des établissements.
Il faut dire que, à la première expérience comme à la deuxième expérience, les AME étaient envoyés dans les établissements et l’année suivante on reprenait les tâches à zéro. On devrait encore voir dans la base, prendre un AME qui va être renvoyé encore dans les établissements. Ce qui faisait que les établissements avaient un vrai souci de continuité de l’enseignement. Parce que rien que le phénomène d’étude de dossier et des renvois dans les établissements, ça devrait prendre au minimum 3 à 4 semaines. Donc, les AME sont envoyés avec un retard et les classes restaient vide un tout petit peu.
A la troisième année d’expérience, ce qui a été décidé est que, tous les AME reconduits à la deuxième année et qui acceptent volontiers de servir encore l’Etat béninois à travers les différents ministères étaient reconduits systématiquement comme enseignants dans les établissements. Nous sommes donc dans la troisième édition où les AME sont reconduits pourvu qu’ils confirment via la plateforme numérique du ministère, Educmaster leur disponibilité pour l’année scolaire.
Ce qui fait que de l’année passée à cette année, dès la rentrée des classes, nous avons au moins 90% des besoins couverts en enseignant dans tous nos établissements scolaires. Il y a la réorganisation des groupes pédagogiques non maitrisés, le classement des admis et puis la fermeture-ouverture d’autres groupes. Ce qui fait que, un mois après la rentrée, un bilan est fait et les Ame sont redéployés en renforcement pour compléter l’existant.
Maintenant, vous avez certainement des préoccupations, vous avez certainement des incompréhensions. Il faut ajouter que les deux ministères, enseignement maternel et primaire, enseignement secondaire technique et de la formation professionnelle ne sont que des ministères utilisateurs. Les Ame sont recrutés par l’Etat, payés par l’Anpe, utilisés par les ministères de l’éducation.
Journaliste : Alors, aujourd’hui, les AME sont rémunérés sur 11 mois. Par rapport à votre exposé, je peux déjà observer qu’il y a une avancée. Mais pourquoi cette avancée-là ne peut pas être totale. Pourquoi le gouvernement ne peut pas leur donner 12 mois sur 12. Alors que les AME, ces fils/filles de la République font un travail patriotique, sacerdotal.
Je vais être très sincère avec vous. Vous savez, j’ai l’habitude de le dire, ce n’est pas une honte. Je suis issu du milieu que je connais. Mes deux parents étaient des illettrés de premier ordre. Mon feu père n’était même que couturier ambulant avec une machine sur la tête. Donc, s’il ne dépendait que de nous personnellement, il n’y aurait pas de frein à quoi que ce soit. Moi je ne suis que technicien, gestionnaire de la plateforme educmaster chargée de jouer à une bonne gestion en matière éthique et transparence pour rassurer les AME. Tout ce qui est technique nous pouvons vous donner les réponses. Néanmoins, nous pouvons vous informer qu’il y a quatre niveaux de salaires payés aux AME au niveau du secondaire.
Le 1er niveau en fonction de leur diplôme, c’est le DAT. Les détenteurs sont à 90 000F, je parle des salaires nets. Mais quand on dit 90 000F il faut tenir compte de l’effort du gouvernement. Le gouvernement prend en charge une grande part de la cotisation Cnss et charges sociales. Pour cette première catégorie par exemple, le gouvernement prend en charge 35795F. Si vous ajoutez les 35795F au 90 000F il y a d’avancée notable. L’AME de cette catégorie participe à la Cnss pour environ 3500F. Cette cotisation à la Cnss, vous le savez, impactera toujours les vies quel que soit l’emploi futur qu’ils auront.
La 2e catégorie, c’est ceux qui sont titulaires de la licence, bachelor, Dts, etc. Ils sont payés à 95 000F net. Par rapport à ce net il faut rajouter les 35900F de la part de cotisation du gouvernement en matière de Cnss et charges sociales. Parce que souvent, quand vous êtes salarié vous pouvez courir le risque de ne prendre comme effort de patronat que ce que vous vous recevez en net. Mais par rapport à la garantie sociale, en plus de ce que le patron vous paie, il a l’obligation de déposer certain nombre de charges sociales pour parvenir à votre sécurité sociale.
Le 3e niveau regroupe les titulaires de Bapes, maitrise et autres. Ils sont à 105000F de salaire net. De ces 105 000F net il est important d’ajouter la cotisation Cnss et charges sociales supportées par le gouvernement. Elles s’élèvent à 42 105F. On ne peut pas forcement dire que la contribution du gouvernement est de 105 000F. Mais l’AME, ce que lui perçoit c’est les salaires nets ; les 105 000F.
La dernière catégorie ce sont les titulaires de Capes et équivalent qui sont payés à 125 000F net pendant que le gouvernement participe aux charges sociales et autres à 50.729F.
Il n’y avait pas du tout cela avant dans le système éducatif. Les AME ont une prise en charge médicale délivrée par les établissements et ils devraient aller sur la plateforme de l’Anpe pour télécharger leur fiche de paye. C’est vrai qu’il y a quelques difficultés. Dans le numérique il y a beaucoup qui ne s’y intéressent pas. Quel que soit l’hôpital quand vous allez pour la prise en charge ils vous demandent votre fiche de paye. Certains AME ne le font pas et certainement vous reviendront avec des plaintes. Lorsqu’ils ne parviennent pas il suffisait qu’ils s’adressent à l’antenne Anpe pour prendre leur fiche de paye.
Voilà les informations que nous avons à ce niveau. Est-ce suffisant ? Qu’est-ce qu’il faut faire ? nous ne pouvons pas qualifier cela. Nous nous ne sommes qu’un bras technique.
Le reversement annoncé, qu’est-ce qui boque ?
Tous les travaux techniques au niveau des commissions sont terminés, que ce soit au niveau des enseignements maternel et primaire et du secondaire. Un recrutement dans la fonction publique quel que soit le type se conforme toujours aux textes de loi. Selon les textes de la République il faille faire un test. On ne rentre pas dans la fonction publique qu’après un test de recrutement. Les deux ministres de l’enseignement pensent et certainement à juste titre que les AME ont bénéficié d’un test avant d’être aspirants au métier d’enseignant. Et qu’en matière de texte, il n’est pas forcement dit que c’est une composition sur table. Alors ils ont estimé qu’une inspection sur le terrain pour évaluer ces AME pouvait valoir déjà un test pouvant permettre leur reversement de façon souple. Donc je pense que ce sont ces tractations entre les ministères et la fonction publique voire le gouvernement qui font que, aujourd’hui on a l’impression que rien ne bouge. Le processus n’est pas arrêté, bien au contraire il est en cours.
Des cas d’aspirants qui ont participé aux différents tests et dont les noms figurent dans la base de données. Mais à ce jour ils n’ont pas été déployés. Qu’est-ce qui l’explique ?
Un de vos confrères – député à l’Assemblée nationale- m’a envoyé hier seulement [mercredi] le cas d’un aspirant du genre. On lui a donné un nom pour dire que la personne est dans la base, elle a servi en 2019, 2020 mais depuis il n’est pas déployé. Après avoir fouillé, ma réponse fut la suivante : il a passé effectivement le test à la phase 2 mais il n’a pas atteint le seuil d’admissibilité pour être dans la base. Il n’est donc pas AME et ne peut espérer un déploiement. Quand on vérifie dans la base il a eu en culture 7, en maths 10,25 et la moyenne faisait 08, 62.
Qu’est-ce qui s’est passé lors des deux premières éditions ? On prenait des AME de la base qu’on déployait un peu partout. Je ne sais pas si vous avez souvenance des AME qu’au niveau des enseignements maternel et primaire des bus ont été même affrétés, on les amenés dans des régions comme l’Alibori. Un ou deux mois après, presque tous sont revenus au sud. Ce qui a fait que la réflexion a continué.
Lorsque vous avez envoyé des AME dans certaines zones -même à So-Ava, quand on parle de zones reculées ce n’est pas forcement dans le nord, même dans le Couffo – et que des AME qui ont la moyenne ont refusé de servir sous prétexte de conditions difficiles, c’est leur droit. Quand ils prennent le premier salaire qui peut leur servir à quelque chose ils abandonnent leur poste. Ceux qui ont géré les deux premières années qu’est-ce qu’ils ont fait ? Pourvu qu’ils trouvent des aspirants ayant passé le test peu importe leur moyenne et qu’ils acceptent aller servir, ils les ont déployés.
Donc il faut reconnaître qu’à la première comme à la deuxième édition suite au refus de certains aspirants, ceux ayant passé le test sans avoir la moyenne mais qui ont accepté d’aller travailler, lorsque les responsables constataient que dans une discipline l’aspirant a eu la moyenne, ils les déployaient de la sorte. C’est le cas de l’AME qui a 10,50 en math et 7 en culture ; on pouvait le déployer pour enseigner les maths. Cela s’est fait lors des première et deuxième éditions. Ainsi, il est resté dans le subconscient des AME dans ce cas qu’ils sont réellement dans la base. Suite à ces différentes plaintes, lors de la troisième édition le gouvernement a décidé qu’on ne déploie que ceux qui ont eu exclusivement leur moyenne.
Lorsque, un aspirant vous dit qu’il a eu la moyenne mais n’a pas été déployé, vous avez la possibilité de vérifier par vous-même sur la plateforme du ministère : ame.educmaster.bj. Demandez-lui son numéro de table à travers lequel grâce aux instructions vous pouvez vérifier s’il est dans la base ou non.
On s’est dit que ce sont de futurs enseignants. On s’est dit que les numéros de tables sont publics. Ainsi, un enseignant, un apprenant ou un parent peut prendre également un numéro de table et décider d’aller sur la même plateforme pour vérifier et constater par exemple que l’enseignant qui encadre son enfant n’a eu que 6 ou 7 de moyenne. Le gouvernement ou le ministère, pour ce problème social a décidé de ne pas publier sur la plateforme ceux qui n’ont pas eu leur moyenne. Donc quand vous irez avec les numéros de table vous ne verrez dans la base de données que ceux qui ont eu leur moyenne. Ceux qui nous contactent ou qui viennent au ministère nous leur donnons la capture d’écran, on leur donne réellement la performance de l’agent au niveau des tests et le débat est clos. Beaucoup se disent qu’ils sont dans la base, je peux vous dire que dans la majorité des cas c’est totalement faux.
Dans quelques autres cas de ceux qui sont dans la base, qu’est-ce qu’il faut retenir ? Vous savez nous sommes dans le secteur de l’enseignement. Comme dans tout autre secteur, c’est une question de l’offre et de la demande. Votre organe de presse, il y a plusieurs qui tapent à la porte et qui veulent venir travailler comme des journalistes. Est-ce que votre patron recrute tout le monde ? La réponse c’est non. C’est une question de besoins. On a constitué une base pour pouvoir permettre d’aller prendre dans cette base et déployer les agents. Mais encore faudrait-il qu’il y ait des besoins dans les établissements. S’il n’y a pas de besoins dans une discipline dans un établissement il ne suffit pas d’être dans la base pour être déployé. Donc c’est progressivement, en fonction des besoins que les agents sont déployés.
A partir de la 3e année, sur la plateforme Educmaster il est demandé aux AME de choisir leur commune de préférence. Vous êtes AME vous choisissez 3 communes, par exemple So-Ava, Porto-Novo et Cotonou en dernière position. Il y a une troisième place : on vous demande si en dehors de vos communes là, s’il y a des besoins ailleurs, êtes-vous prêt à aller servir ? Vous dites oui ; certains disent non. C’est ce qui a fait que lorsqu’il y a eu des besoins à So-Ava par exemple en mathématiques et qu’on ne trouve aucun AME ayant choisi So-Ava en mathématiques, nous allons prendre parmi d’autres aspirants en maths qui ont choisi de servir partout où besoin sera.
Mais il faut tout faire pour limiter les risques d’abandon. Lorsque nous sommes à Sô-ava les Ame prioritaires qui ont choisi de servir partout où besoin sera, ce seront des Ame qui ont choisi le département de l’Atlantique, puis les départements du Littoral ou de l’Ouémé.
Si nous sommes dans Banikoara et que nous cherchons des Ame qu’on ne trouve pas dans la discipline, le système va d’abord choisir parmi les Ame de la discipline ayant accepté servir partout où besoin sera, qui sont dans le Borgou ou qui sont dans l’Atacora ou qui sont dans la Donga, et ainsi de suite. Ce qui a fait qu’aujourd’hui, vous avez un taux de couverture jamais égalé dans notre pays en matière de couverture en enseignants.
Toujours concernant le déploiement, vous avez dit tout à l’heure qu’on tient compte des besoins. Mais je peux vous assurer que deux mois après la rentrée 2023-2024, il y a encore des disciplines dans lesquelles les apprenants n’ont pas d’enseignant. Pourtant il y a des aspirants disponibles pour servir. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cela ?
Je vais être franc avec vous. Ce n’est pas parce qu’il y a des besoins que systématiquement, il faut qu’il y ait un déploiement. Après la rentrée des classes, et quand on a demandé aux directions départementales d’exprimer les besoins en matière d’enseignants, vous savez, tout département confondu, le nombre de besoin dans l’enseignement secondaire était de 3 674 enseignants.
Ils ont pensé qu’il y avait 3 674 enseignants qui manquaient. Sauf que, sur la plateforme, il y avait beaucoup d’aspirants et beaucoup de fonctionnaires d’Etat qui n’avaient même pas 20 heures. Certains Acdpe n’avaient même pas 14 heures.
Ce sont vos ressources, ce sont nos ressources. C’est le denier public. L’Etat ne chie pas de l’argent. L’Etat ne crée pas de l’argent. Alors, il fallait une gestion efficiente avant le déploiement. C’est ce qui explique que parfois on met un tout petit peu de temps.
Nous avons passé au contrôle sur la plateforme Educ’master des quotas horaires attribués aux Ame. Et le 16 novembre dernier, on dira plus d’un mois après la rentrée, des 3 674 besoins exprimés, on est passé à 1 040 besoins exprimés. Parce que beaucoup étaient déployés, Ame, fonctionnaires d’Etat, Acdpe, sans quota horaire requis. Certains travaillaient, étaient payés qendant que d’autres ne travaillaient pas et étaient également payé.
A la suite de ces besoins exprimés, de 1040, nous sommes passés à un déploiement de 750 agents complémentaires. Donc 750 Ame ont été déployés et sont aujourd’hui en train de prendre service dans tous nos établissements.
Ce qui fait quoi ? Vous avez aujourd’hui, une couverture presque totale en matière d’enseignants dans nos établissements dans toutes les disciplines, sauf 2. En Eps, il n’y a pas la couverture totale, il faut être sincère ; après, il y a Economie familiale et sociale. Là aussi, la couverture n’est pas totale.
Pourquoi en Eps, il y a persistance ? C’est parce que le Bénin n’a pas formé suffisamment d’enseignants en Eps. Et parce que pendant longtemps, depuis des décennies, plusieurs classes restaient également sans enseignants d’Eps. On attribuait des enseignant d’Eps que dans les classes d’examen. Le gouvernement actuel dit non. L’Eps est si importante qu’il faut attribuer les enseignants depuis la classe de 6e. C’est ce qui fait que le manque d’enseignants en Eps parait aujourd’hui élevé.
Le Bénin a, en tout, besoin de 645 enseignants en Eps pour couvrir totalement le territoire. Mais nous n’en avons pas. A priori, on peut voir que c’est vraiment élevé. Mais nous avons 936 établissements scolaires. Alors quand on prend le ratio, on se rend compte que ça fait un peu moins d’un enseignant par établissement en réalité. C’est-à-dire que malgré ce nombre élevé, depuis l’avènement du programme des Ame, il y a eu un grand effort qui est fait pour arriver en moyenne à pratiquement moins d’un enseignant d’Eps par établissement scolaire.
Si vous avez un besoin de 645 et que vous disposez de 936 établissements scolaires, c’est vrai, celui qui n’a pas un enseignant, quand on dit c’est la moyenne, il peut avoir des endroits où il manque 2 enseignants d’Eps tout autour, c’est normal que les enfants crient qu’ils n’ont pas d’enseignant. Mais voilà ce que donne la moyenne.
En économie familiale et sociale, il y a un besoin de 29 Ame non couvert. Ce n’est pas dans la base. Outre cela, nous avons une couverture intégrale dans toutes les autres disciplines avec le déploiement du 16 novembre passé
Les prises de service sont en cours. Et il faut le noter, c’est une grande première. Vous avez été élève et vous savez bien ce qui se faisait depuis longtemps.
Il faut ajouter que le gouvernement a insisté pour que le quota horaire réglementaire soit attribué. Et c’est pourquoi nous avons ces écarts. Parce que qu’est-ce qu’on faisait ? En Maths, au lieu de 5 heures en 6e on pouvait donner 3 heures. Si nous voyons ces écarts, c’est parce que réglementairement les quotas horaires doivent être donnés. Sinon, si on devait même se débrouiller, on se retrouverait face à une situation où on dirait qu’on n’est pas en manque pratiquement.
Donc voilà sur la situation de couverture horaire entre ce qui se dit et la réalité. Cela dit, il faut souvent que nous sortons des chiffres. Réclamez des chiffres. Plein de gens parlent sans disposer des chiffres. Je vous donne un exemple. Un jour j’étais à une conférence et je trouve une Ong qui se plaignait qu’il y avait de moins en moins d’élèves dans nos séries ‘’C’’. Il y avait un financement, l’Ong faisait la compagne pour pouvoir inciter les élèves à s’inscrire en série ‘’C’’.
Alors je lui demande « nous avons combien d’élèves dans les séries ‘’C’’ dans nos établissements cette année ? » Elle ne savait pas. Combien sont en seconde ? On ne sait pas. Combien sont en première, en terminale, elle ne sait pas.
Tout le monde dit « il manque d’élèves en séries ‘’C’’ ». Mais demandez de vous donner le nombre d’élèves en série ‘’C’’ cette année. Aujourd’hui nous pouvons le donner grâce à Educ’master. Ce qui permet au gouvernement de prendre des décisions conséquentes dans le système éducatif.
Le Matinal : Je voudrais qu’on revienne un peu plus sur les chiffres. Combien d’Ame avons-nous actuellement dans la base ? Et combien sont déployés depuis que le programme a démarré ? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez à votre niveau par rapport à ce programme ? Parce que à vous entendre on a l’impression que tout va bien.
Je vais être franc avec vous. Personne ne peut dire que tout va bien. On n’a jamais dit que tout va bien, même avec le tout puissant sinon, il n’y aurait pas eu l’avènement de satan… Revenant à votre question, dès l’avènement du programme, la première année déjà, il y a eu 14 746 Ame déployés. Ils ont parlé de charges financières, etc. A la 2e année, – il y a eu un problème dont vous n’avez pas parlé – on a dit qu’il faut réduire le nombre d’Ame- on est passé pratiquement à 26h au minimum pour les Ame.
Ce qui faisait que le nombre d’Ame a chuté de 14 000 à 13 000 et quelque. Conséquence, évidemment, certains qui avaient été déployés sans avoir eu la moyenne à la première édition du test se sont vus non déployés. Ils continuent de se plaindre : « j’avais été déployé une fois ». Ils pensent certainement, parfois à juste titre qu’ils avaient leur moyenne.
Mais à la deuxième année, suite aux revendications sociales, syndicales, etc., le gouvernement à la 3e année est revenu pour dire de n’attribuer aux Ame qu’entre 22h et 24h. Ce nombre est passé encore à 14 991. Toujours sans pouvoir couvrir forcément tous les besoins. Et vous savez bien le nombre d’apprenants également, puisque les enfants continuent de naître.
A la 4e année, soit l’an dernier, nous sommes passés à 16 874 Ame déployés. Et cette année, en attendant les lycées agricoles, nous sommes à 16 666 Ame déployés.
Alors, lorsqu’on revient on peut se demander combien d’Ame il y a aujourd’hui dans la base ? Nous avons encore dans la base à l’heure actuelle – ceux qui ont eu leur moyenne mais non déployés – 1 376. C’est normal. Quand il y a 5, 6, 50 qui font du bruit sur les 1376, c’est normal qu’on dise « on est toujours dans la base mais on n’est pas déployé ».
Mais comprenez avec moi, on ne va pas déployer des Ame parce qu’ils sont dans la base même s’il n’y a pas de besoin. Ce n’est pas parce que vous avez des diplômes, vous êtes qualifiés que forcément l’Etat vous emploie. C’est en fonction des besoins.
En matière de difficultés, il faut dire c’est quand en Eps, il y a des besoins, vous voulez déployer et vous n’avez pas à déployer parce qu’il n’y a pas d’AME qualifiés dans la base. En Eps, ce n’est pas aussi pointu. Deux départements demandent toujours des enseignants dans cette discipline. En éducation sociale et familiale, c’est souvent l’Ouémé et le Littoral. C’est dans ces départements qu’il y a ces besoins. Mais il n’y a pas de disponibilité. Les discussions sont en cours soit pour organiser un nouveau test, soit pour prendre ceux qui disposent déjà des diplômes professionnels, il faut qu’il y ait un cadre juridique pour pouvoir les prendre et renflouer la base et continuer. A par cela, les difficultés, sont vraiment des difficultés supposées. Je vous donne un exemple. Les gens disent que la majorité des Ame sont déployés dans 3, 5 établissements.
Est- ce que c’est faux ? Nous avons des Ame qui sont encore à cheval dans plusieurs communes.
Être à cheval dans plusieurs communes, je vous dis non. Ce qui est demandé, c’est le déploiement dans plusieurs établissements de la même commune sauf lorsqu’il y a des communes frontalières où parfois même dans une même commune, la distance peut être plus importante que quand les communes sont frontalières.
Je vous donne les chiffres. Sur les 16 666 Ame, vous avez 13075 qui sont déployés dans un seul établissement. Ce n’était jamais arrivé avec le système des vacations. On vous a dit 1 vacataire devrait faire au plus 9heures dans un établissement. Nous avons 13075 soit plus 82% des Ame sont déployés dans un établissement. Ça, on ne le dit pas. Ce qu’on ne dit pas aussi, ceux qui sont déployés dans deux établissements sont au nombre de 2354. Ce qui représente pratiquement 15% de ces Ame. Donc, si nous faisons le point des Ame déployés, dans un ou deux établissements, nous sommes à 96,85 d’Ame déployés. Je défie quiconque de nous dire le contraire. De ces Ame-là, près de 99% de femmes sont déployées dans au plus deux établissements.
Nous avons des Ame, effectivement à ce jour, qui sont dans trois établissements. Ça, c’est accepté même par le ministère. Mais nous en avons qui sont dans 4 et 5 établissements. C’est réel. 4 établissements ce matin, ils étaient 51. 5 établissements, ils sont 7. Donc, nous avons 58 Ame, juste qui sont dans plus de trois établissements. Là-dessus, il faut reconnaitre que instruction est donnée au directeurs départementaux pour qu’aucun Ame ne dépasse trois établissements. Vérification est faite régulièrement sur educmaster avec rappel à l’ordre des directeurs départementaux pour corrections.
Donc, si vous avez un Ame qui est dans plus de trois établissements, c’est une anomalie et le directeur département a l’obligation de corriger pour qu’il ne soit pas dans plus de 3 établissements. Et même quand nous prenons ceux qui sont dans 3 établissements là, c’est 444. Donc, des efforts énormes sont faits pour que la majorité des Ame soit dans un établissement. Pourquoi est-ce qu’on est dans deux établissements ou trois ? Vous devez avoir au moins 22h. Le premier établissement, les résidus d’heure, c’est 10. On ne pourra pas vous payer pour 10h alors qu’il y a un établissement à côté où vous pouvez avoir encore 10h ou 8h. Donc, c’est ce qui explique que lorsqu’on a déployé le grand nombre, il n’y a pas forcément de classe complète, pas forcément un nombre d’heure complet pour couvrir 24h, pour qu’un Ame soit déployé. Mais il faut reconnaître que c’est déjà beaucoup mieux que ce qui se passait dans la situation de vacation.
J’aimerais revenir sur la question du déploiement. Lorsqu’un Ame réside à Abomey Calavi ou à Cotonou et que vous l’envoyez au Nord. Y a-t-il des mesures d’accompagnement ou il se débrouille ?
Aujourd’hui, nous avons fini avec les résidences d’Ame. Parce qu’on a vu les limites de ce mode. On a dit aux Ame de choisir volontiers les communes d’affectation où ils se disent qu’ils auraient plus de chance. Si vous avez choisi Cotonou et que par manque d’enseignant dans l’Alibori, vous avez décidé de servir partout où besoin sera, on vous envoie systématiquement une prime d’incitation qui est payée par l’Anpe. Donc, les Ame bénéficient en plus de leur salaire de la prime d’incitation. Mais attention, si c’est vous-même qui avez choisi l’Alibori, vous êtes plus chanceux. Dès qu’il y a besoin dans l’Alibori, on vous déploie. En ce moment il ne faut pas dire « j’étais à Cotonou, j’ai droit à une prime d’incitation ». Il y a cette mauvaise compréhension des Ame qu’il faut élucider.
Il y a des Ame qui font par exemple 22h de cours voire 26h. Pourtant ils reçoivent un salaire inférieur à celui d’un agent contractuel qui fait le même travail que l’Ame ou parfois moins. Cette différence de salaire ne pose-t-elle pas un problème ?
Non. Comparaison n’est pas raison. Regardez mes cinq doigts. Ils ne sont pas égaux. Si Dieu a été incapable de faire les cinq doigts égaux, qu’est-ce que l’homme pourrait faire. Mais ce n’est pas une incapacité de Dieu. C’est pour les faire de façon complémentaire.
Nous n’allons pas opposer les Ame aux FE, ou aux Acpe. Ce sont des doigts complémentaires. Chacun avec son rôle et son traitement. Moi j’ai dit, je suis technicien. Je ne fais que donner les éléments techniques.
On entend souvent parler des Ame qui auraient 40 heures. Ce ne sont que des affirmations. Au nombre des statistiques, nous avons 11182 Ame qui ont entre 20 et 24h. 3222 entre 25 et 26h. Donc, nous avons au total 14404 Ame qui ont moins de 26h soit un taux de 90, 41%. La majorité des Ame, plus de 90% n’ont pas plus de 26h. Nous avons à l’heure actuelle 682 Ame, soit 4 ,28% qui ont plus de 26h. Là-dessus, il faut être ferme. Instruction est donnée aux directeurs départementaux par les ministères.
Heureusement, qu’il y a un contrôle numérique et on leur envoie des listes chaque semaine pour dire attention, tel nombre d’Ame, voici les listes, ont plus de 26h, la limite et les directeurs sont obligés de procéder aux ajustements. Mais parfois, certains Ame disent que comme c’est 2h, moi je vais prendre et malgré cela nous disons aux Directeurs départementaux, ce sont les mêmes qui viendront dire après, on m’a donné plus de 26h. Donc, nous avons ces taux. Ce que nous avons qu’on ne dit pas, à l’heure actuelle, nous avons plus de 5% des Ame, 845 Ame qui ont moins de 20h.
Comment est-on passé des anciennes 28 heures, 29 heures, 30 heures… à cette répartition horaire acceptable ?
Grâce au numérique, il y a le contrôle et l’équité. Par le passé, il y a des AME qui étaient déployés et qui ne faisaient même pas les heures, qui pouvaient faire 1 heure, 2 heures et qui étaient utilisés pour d’autres tâches dans le secrétariat et consort. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. Si vous ne faites pas d’heures, vous n’êtes pas payés par l’Anpe. Ceux qui ont plus de 26 heures, ce sont eux qui font du bruit. Mais il y a aussi ceux qui font aussi moins de 20 heures qui font assez de bruit afin qu’on laisse le contrôle parce que, eux, cela les arrange de continuer à être payé sur la base de 8 heures, 10 heures de travail. Heureusement le mois passé, l’Anpe a eu à ne pas payer des AME pour non atteinte de quota horaire. Ce n’est pas qu’ils ne seront pas payés. Ils seront payés dès qu’ils vont s’arranger avec les directeurs départementaux pour avoir les compléments d’heures. Vous voyez, si ceux qui ont moins d’heures prenaient pour ceux qui en ont de surplus, la majorité des AME se retrouverait avec 22h ou 24h. Mais educmaster veille bien et aujourd’hui de plus en plus, il y a ce dérangement. Parfois, j’ai même l’impression que ce dérangement empêche les tricheries de diverses sortes.
Contrairement à vos explications, Bénin intelligent a reçu récemment un syndicaliste qui a dénoncé le fait que le salaire des AME seraient payés suivant des humeurs, parfois il y a des rétentions pour les obliger à se soumettre. Etes-vous au courant ?
C’est ça l’action de la démocratie où on peut dire plusieurs choses. Des rumeurs, des affirmations. Qu’ils donnent les chiffres, qu’ils sortent les listes. Ce que les gens veulent est que même sans emploi du temps, l’Anpe paye. On ne peut pas continuer à payer lorsque les emplois ne sont pas renseignés à l’Anpe. Même sans notification de prise e service parce qu’il y a des fois, il faut le reconnaitre, certains chefs d’établissement n’ont pas notifié la prise de service. Si vous ne notifiez pas la prise de service chez educmaster, l’Anpe ne peut pas payer.
Lorsque la faute vient du chef d’établissement, qu’est-ce qui se passe ?
Dans ce cas, l’AME est payé le mois suivant avec le mois précédent. Ce n’est pas que le salaire est perdu. C’est vraiment dommage mais ces AME reviennent toujours tous souriant. Parce-que si on n’a pas reçu son salaire le mois passé et on reçoit le salaire de deux mois ensemble, c’est avec sourire seulement qu’on ne revient plus voir la presse après pour dire maintenant je suis content.
Il y a suffisamment de zoom sur ce qui ne va pas bien. Mais c’est comme ça la vie. On ne peut pas faire de tam-tam sur ce qui va bien. L’objectif de cette séance, c’est de dire sans apprécier, ce qui se fait réellement. Ceux qui auront le temps d’apprécier, vont apprécier. Nous disons la situation telle qu’elle est. C’est pourquoi, des gens peuvent être mécontents mais face à la réalité, ils sont obligés de se résigner.
Nous avons appris qu’il y a des femmes AME à qui on aurait refusé un congé de maternité.
Je vais vous dire que ça c’est complexe. Ce sont nos femmes, ce sont nos mères, ce sont nos sœurs, mais à l’étape actuelle, c’est trop complexe. Les AME signaient un contrat de 9 mois. Ce n’est pas un contrat à durée indéterminée. Aujourd’hui, ils sont passés à onze et nous avons des enfants qui sont dans les classes. Si vous êtes chef d’entreprise et vous engagez quelqu’un pour la vacation de neuf mois et dès le premier ou le deuxième mois, elle dit « je suis enceinte et je veux un congé de maternité », qu’est-ce que vous faites ? L’Anpe est confrontée à cela. C’est comme une blague que j’ai écoutée et on demandait à quelqu’un de donner un exemple d’une entreprise en faillite et sa réponse fut « une prostituée qui tombe enceinte ». C’est l’Anpe qui signe les contrats et à l’heure actuelle, il n’y a aucun texte de la République qui prévoit pour des contrats de 9 ou de 11 mois d’accorder un congé de maternité. Je pense que pour la plupart, les chefs d’établissement sont un peu regardants. Des enseignants essaient de prendre leurs heures gratuitement et on s’arrange. Aucune femme AME ne peut venir vous dire : parce que j’ai accouché, je n’ai pas été payée ou j’ai été renvoyée. Si vous en trouvez une, faites nous cas de cela. Ce qu’ils auraient voulu, c’est que légalement, on puisse écrire : voici les congés de maternité pour un contrat d’une durée de neuf mois.
Perspectives pour les AME ?
La grande perspective que l’Etat prévoit et que nous attendions tous de nos vœux, c’est la reconversion des AME en agents contractuels de droit public de l’Etat (Acdpe). Cela doit être une première phase avant d’aller vers une reconversion totale en fonctionnaire de l’Etat. Cela est important pour nous tous, pour l’éducation nationale, pour nos enfants et pour toute la nation béninoise.
Les 4 vérités : Un message particulier aux AME pour conclure
Je peux vous dire que durant toute ma vie, à titre personnel, j’ai toujours été contre l’injustice. Ce n’est pas pour rien que j’ai été responsable étudiant, de ma première année à la dernière année à l’université. J’étais même 2e vice-président du Bef sous le Bureau exécutif fédéral que dirigeait le président Djogbenou. Ce qui est important pour moi, c’est de constater que mes occupations actuelles ne m’ont pas fait forcément changer.
Ce qui est également important pour moi, c’est d’avoir contribué, pour notre pays, à un minimum d’équité et de justice sociale dans le système éducatif au Bénin. Vous ne vous rendez pas compte, ceci a conduit à l’amélioration des différents résultats d’examens au Bepc comme au baccalauréat.
Nous sommes l’un des rares pays de l’Afrique où la fraude sur les résultats scolaires n’est plus possible grâce à EducMaster. Vous ne pouvez plus fabriquer votre bulletin et vous présentez dans un autre établissement. Cela ne se passe plus au Bénin. Cela se passe dans d’autres pays. Nous avions d’ailleurs présenté ces résultats à une conférence de l’Union africaine, il y a moins de deux semaines, et le Bénin a été très apprécié. Plusieurs pays se sont demandés, mais comment vous vous êtes arrivés ? Franchement, j’ai réfléchi et j’ai regardé partout, nous avons pu faire ceci que grâce à la clairvoyance du gouvernement, à cette volonté ferme de faire du numérique le cheval de bataille gagnant pour notre pays.
Tous les autres pays ont eu des volontés mais cela n’a pas marché. En Afrique, il n’y a que le chef de l’Etat seul qu’on craint et qui décide pour que cela marche. C’est le lieu -qu’on le veuille ou non, il peut avoir d’autres critiques- de féliciter le gouvernement et à travers, le président de la République pour cette impulsion qu’il donne par rapport à sa vision du numérique.
Vous avez vu comment des enseignants ont été heureux d’être choisis pour la première fois pour la surveillance ou la correction du Bepc, etc., grâce à un choix éthique, un choix équitable par le système qui est mis en place au niveau d’Educmaster. Ce n’est plus « je connais qui » pour passer. La même chose arrive sur la gestion des AME. Ceux qui avaient des parents, des relations, des connaissances pouvaient faire 6h et étaient payés au même titre que ceux qui s’échinaient pour faire dans l’ancien temps plus de 32h. Maintenant c’est terminé.
Avec Educmaster, grâce à l’équité, nous sommes arrivés à la majorité qui se trouve entre 22h et 24h en moyenne. Il y a quelques disparités pour lesquelles les signaux forts sont donnés aux directeurs départementaux pour nécessité de correction. Je reste persuadé qu’ensemble, la main dans la main, nous serons capables d’apporter notre pierre à l’édifice, au soin du Bénin.
Je remercie les différents ministres de l’éducation au nom de qui, nous sommes en train de parler et nous croyons en notre pays, nous croyons en cette réforme numérique et nous rassurons tous les AME que tout se fait pour leur bien. Tout se fait pour qu’il y ait l’équité, tout se fait pour que réellement le système ne tienne pas compte des connaissances (relations).
Je vous remercie !