Le choix de l’ancien président Boni Yayi comme nouveau président du parti « Les Démocrates » suscitent réactions et commentaires de plusieurs chapelles politiques et autres observateurs. Sur l’émission «90 minutes pour convaincre» de la radio nationale, ce dimanche 22 octobre, Senan Fred Houénou, politologue consultant sur les questions de la jeunesse et d’intégration sous régionale, ancien conseiller technique à la jeunesse de l’ancien président du Bénin et aujourd’hui membre du Bloc Républicain a fait des observations sur cette nouvelle responsabilité de l’ancien chef d’État. «Boni Yayi aurait pu agir autrement pour éviter de susciter certains débats», dit-il.
Selon Senan Fred Houénou, ex-président du Rassemblement pour une Alternative Progressiste, l’arrivée de Boni Yayi à la tête du parti de l’opposition est une preuve qu’après avoir brigué deux mandats présidentiels, il a encore des intérêts politiques qu’il entend défendre lui-même. Senan Fred Houénou estime que ce choix rappelle de mauvais souvenirs pour le Bénin. Il évoque la non-participation de l’opposition aux élections législatives de 2019, les violences électorales de 2019, l’absence de l’opposition radicale au dialogue politique de 2019 et les difficultés rencontrées en 2021.
Pour Fred Houénou, Boni Yayi aurait pu agir autrement pour éviter de susciter certains débats. Il s’interroge: «Pourquoi est-ce que le président Boni Yayi n’agit pas dans un cadre serein ? Pourquoi, lorsque l’on a eu l’honneur de servir son pays à un si haut niveau de responsabilité, ne nous évite-t-il pas des débats qui affaiblissent davantage notre pays, déjà fragilisé par les crises mondiales, et hypothèquent davantage le rassemblement des Béninois pour la relance de l’économie, qui doit être la priorité des priorités ?» se demande Fred Houénou.
Il a rassuré que ce changement à la tête du parti Les Démocrates n’effraie pas le Bloc Républicain. «Absolument pas. Je voudrais rappeler que nous sommes des Républicains, un parti au gouvernement. Quand nous disons bonne nuit aux Béninois, nous avons la responsabilité de nous assurer qu’ils dorment en sécurité. Nous ne dirigeons pas la rue, nous ne sommes pas dans l’émotion des autres. Voilà pourquoi ce qui nous préoccupe, ce sont les difficultés de nos compatriotes», fait savoir Fred Houenou.
«Nous, au Bloc Républicain, nous croyons que l’avenir du Bénin se trouve dans l’industrie..», dit-il
Senan Fred Houénou a aussi opiné sur d’autres thématiques d’actualité. Entre autres, celle liée au commerce de l’essence de contrebande au Bénin. « Le commerce de l’essence Kpayo chez nous est une fatalité, c’est le signe de ce que nous avons trop abandonné notre destin, nous n’avons pas très tôt pris le tournant qu’il fallait pour répondre aux aspirations de nos compatriotes», explique Senan Fred Houénou. Au regard des drames et événements tragiques que la vente de l’essence frelatée entraîne et a entrainé dans le pays. A en croire Fred Houénou, le commerce du Kpayo relève des conséquences du chômage de longue durée. Face à cela, ce sont les humiliations qui sont impardonnables aujourd’hui et seront difficiles à effacer, fait-il savoir. Dans son analyse, il souligne le fait que l’environnement béninois ne peut agir sans tenir compte de ce que les autres font. « À l’extérieur, la machine de l’innovation tourne les unes après les autres », a-t-il illustré. Pour lui, la mesure prise par le gouvernement est la meilleure des solutions. « Le gouvernement pense à l’industrialisation de la vente de ces produits mais l’industrialisation de notre pays ». Il faut industrialiser le Bénin pour répondre aux difficultés de l’emploi ou de sous-emploi, souligne-t-il. Pour un Bénin industrialisé Fred Houénou affirme, «nous, au Bloc Républicain croyons que l’avenir du Bénin se trouve dans l’industrie, il faut produire béninois et exporter béninois, c’est seulement ici que nous pouvons redynamiser notre économie».
Pour rappel, suite à l’incendie de Sèmè kraké le ministre d’État en charge de l’économie et des finances avait notifié que le gouvernement a commandé une dizaine de milliers de mini-stations et « deux milles sont arrivés depuis le mois de juin ». Au cours de l’émission des réflexions ont été également menées sur les problèmes liés à l’insécurité routière et frontalière au Bénin.
A.C.C. & Mireine A. YAHOUNGO