(Elle demande à Talon de ne pas répondre aux provocations, au général Tiani de faire preuve de retenue et exhorte les acteurs politiques béninois à éviter toute manipulation de la population)
La Fondation Malehossou a donné une conférence de presse lundi 30 décembre suite aux accusations du président du Niger et la polémique à propos du discours du chef de l’Etat sur l’état de la nation. La Fondation Malehossou invite le général Tiani à faire preuve de retenue. Au président Talon, elle lui demande de ne pas répondre aux provocations et exhorte les acteurs politiques béninois à éviter toute manipulation de la population. Lire l’intégralité de la conférence de presse.
CONFERENCE DE PRESSE DE LA FONDATION MALEHOSSOU
Lundi 30 décembre 2024
La conférence de presse de ce jour s’articule autour de deux principaux points qui alimentent les sujets d’actualité.
Le premier point concerne le discours à la nation du chef de l’État, Patrice Talon, le 20 décembre 2024 à l’Assemblée nationale. Les imams, les leaders religieux musulmans et non musulmans félicitent le Président de la République pour les multiples efforts déployés par son gouvernement et qui mettent le Bénin au-devant de la scène internationale. Aujourd’hui, notre pays le Bénin est non seulement très respecté dans la sous-région mais également à l’international. Malgré le bilan très appréciable des réalisations présentées à la nation, certains compatriotes ne cessent de désapprouver certaines lignes du discours du Chef de l’État, qu’ils qualifient de propos agressifs et qui portent atteintes à notre démocratie chèrement acquise. Notre interprétation de ce discours à la Fondation Malehossou, est que le Chef de l’Etat voudrait faire comprendre que le modèle de gouvernance qui existait avant 2016 et qui était marqué par des pratiques peu orthodoxes est révolu.
En effet, nous estimons à la Fondation Malehossou que ces pratiques honteuses qui n’honorent guère notre démocratie ne peuvent plus être tolérées dans notre pays. Nous appelons donc tous les Béninois à prier pour une alternance pacifique et sans violence.
Nous exhortons aussi les acteurs politiques, toutes tendances confondues, à éviter de manipuler la population à descendre dans la rue pour des manifestations de soutien ou d’opposition, afin d’éviter les erreurs du passé.
Bien que des efforts aient été faits pour libérer ceux qui sont en prison, certains sont toujours en détention. Toutefois, nous croyons fermement que le dernier mot revient à Dieu, et nous demandons à ceux qui sont en prison et en exil de garder patience, un geste de clémence pourrait être fait pour les personnes concernées.
Le deuxième point de notre conférence de presse est relatif à l’interview du président du Niger, le général Tiani relayé par certains médias nigériens, entretien au cours duquel il s’en est pris au Bénin. Nous avons pris connaissance de quelques-uns des propos du président nigérien qui ont retenu notre attention… Qu’il vous souvienne, dès les premières heures des sanctions contre le Niger, la Fondation Malehossou a écrit à la CEDEAO en lui demandant de faire des concessions aux Nigériens. Quelle que soit notre nationalité, nous sommes tous filles et fils de Dieu, donc des frères et sœurs. Imams, Alphas et non musulmans, membres de la Fondation Malehossou se sont prosternés devant le Créateur, tout en demandant l’ouverture des frontières entre le Niger et ses autres pays limitrophes dont le Bénin.
En effet, la prise de cette décision tant attendue soulagerait énormément les peines de nos populations qui souffrent. Qu’il vous souvienne également, la Fondation Malehossou avait aussi remercié le président Talon qui, tout en respectant les décisions de la Cedeao, a œuvré et continue d’œuvrer pour la décrispation des tensions sociales avec le Niger.
C’est d’ailleurs dans cette même logique que la Fondation Malehossou a invité le chef de l’Etat à obtenir du président du Nigeria et des autres présidents de la CDEAO l’ouverture des frontières du Niger avec les autres pays limitrophes.
La Fondation Malehossou a aussi mené diverses démarches à l’endroit de plusieurs couches sociales du Niger, sans oublier que la Fondation Malehossou a également mené plusieurs initiatives concrètes dont des rencontres et des conférences régulièrement organisées, y compris le dernier pèlerinage à la Mecque où le président de la Fondation Malehossou, l’Honorable Yacoubou Malehossou, a eu des séances fraternelles avec les pèlerins nigériens et leur président qui étaient présents au pèlerinage à la Mecque.
Nous avions aussi, en son temps, félicité les autorités nigériennes et béninoises avec des délégations de hauts gradés des deux pays pour la rencontre de vérité tenue à Cotonou.
Nous avions aussi félicité son Excellence le Président Patrice Talon pour avoir favorisé cette rencontre à Cotonou, rencontre dont les fruits ont porté sur la nomination du nouvel ambassadeur du Niger près le Bénin. Imams, Alphas et non musulmans membres de la Fondation Malehossou, ont, il y a quelques mois, remercié le peuple nigérien et son président pour cette marque d’honnêteté envers les autorités béninoises. Cela vient confirmer la foi musulmane pour le respect de la parole donnée. Nous prions et nous exhortons le général Tiani à faire preuve de retenue dans ses déclarations qui ne garantissent aucunement une ouverture vers le règlement des différends entre nos deux pays.
Le gouvernement béninois et son président ont à maintes reprises démontré que le Bénin n’est pas un ennemi mais un frère du Niger. Comme le prophète Mahomet nous l’a recommandé, avant de parler il faut tourner trois fois la langue. Nous prions aussi la communauté musulmane nigérienne de se rapprocher de son président, le général Tiani.
Nous profitons de cette conférence de presse, pour demander au chef de l’Etat et à son gouvernement de ne pas répondre aux provocations, car, monsieur le Président vous êtes démocratiquement élu, vous n’avez pas accédé au pouvoir par les armes ; le peuple béninois ne peut jamais accepter un coup d’état dans son pays et depuis la conférence nationale des forces vives de la nation, une croix rouge a été mis sur la prise du pouvoir par les armes au Bénin, les forces armées béninoises ayant pris l’engagement de retourner et de rester dans les casernes.
C’est le moment de rendre hommage à tous les généraux, les colonels, les commandants, les, capitaines et les hommes de haut rang.
Nos félicitations spéciales à l’endroit du Chef d’Etat-major général des Armées, le Général Fructueux Gbaguidi et le Directeur général de la police républicaine, Soumaila Yaya, ainsi que les responsables des autres corps de l’Armée béninoise pour leur sens du respect des engagements et de la préservation des acquis démocratiques.
Je vous remercie