Bénin : Voici la déclaration du 28 octobre de Jean-Eudes Mitokpè

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DECLARATION DE JEAN EUDES MITOKPE 
CONFERENCE DE PRESSE DU 28 OCTOBRE 2024 
Depuis 2016, nous avons été trahis, et ce sentiment de désillusion n’a cessé de s’intensifier. Nous avions rêvé d’un Bénin où la démocratie se renforcerait, où la lutte contre la corruption et la justice sociale seraient les fondements de l’action publique, et où le développement économique irait de pair avec le bien-être de tous. Huit ans plus tard, la réalité qui s’impose est toute autre. La démocratie, qui était autrefois notre fierté, s’est retrouvée reléguée au second plan, tandis que les libertés fondamentales, comme la liberté d’expression, se voient gravement menacées. Nos institutions, jadis garantes de nos droits, ont été affaiblies, laissant place à un climat de peur et de répression.
Ce tournant autoritaire s’est accentué sous couvert de modernisation des infrastructures et d’une lutte affichée contre la corruption. Mais, même si certains progrès sont visibles, ils ne sauraient justifier l’érosion systématique de nos droits. Le contrôle renforcé de l’appareil judiciaire, les restrictions croissantes imposées aux médias, et la répression des voix dissidentes démontrent clairement que notre pays a dérivé d’une démocratie en construction vers un régime de plus en plus autocratique. Le vivre-ensemble, que nous chérissions, a été sacrifié sur l’autel de l’ambition personnelle et d’une vision du progrès qui ne sert que quelques-uns.
 Malgré l’obscurité qui semble nous entourer, je crois fermement que la lumière de la justice brillera de nouveau, plus éclatante que jamais. Nous avons soif de liberté, soif de vérité, soif de justice. Et je vous rassure : Olivier Boko se porte bien. J’ai eu la chance de m’entretenir avec lui récemment, et il est confiant. Il sait que vous êtes horrifiés et peinés par cette situation, mais il est persuadé que la vérité éclatera. Il continue de croire en un avenir meilleur.
Lorsque nous avons décidé de nous engager autour de la cause d’Olivier Boko, beaucoup pensaient qu’il s’agissait simplement de défendre un homme. Mais ce combat dépasse largement une personne ; il s’agit de préserver l’essence même de notre liberté, de notre démocratie et de la vérité que nous devons défendre à tout prix. Cette lutte pour les droits fondamentaux et la justice s’inscrit dans la continuité des efforts que d’autres personnalités, comme Joël Aïvo et Reckya Madougou, ont entrepris avant nous.
Notre engagement aujourd’hui porte également sur la nécessité de réformer le code électoral afin de garantir des élections libres et transparentes en 2026. Il est important  de ne pas laisser l’histoire se répéter, avec des élections biaisées ou manipulées. Le Bénin est à un tournant historique, et c’est ensemble, avec détermination et persévérance, que nous pourrons ramener notre pays sur le chemin de la démocratie véritable et du respect des droits.
Je vous parle aujourd’hui depuis une position de grande responsabilité et de détermination. Depuis plusieurs semaines, notre nation traverse une crise profonde qui met à l’épreuve notre justice, notre démocratie, et notre engagement pour un État de droit.  Cette épreuve teste nos institutions et interroge nos valeurs républicaines. Ces valeurs nous ont été transmises depuis des générations ,   Mais notre repère reste 1990. Nous sommes donc des enfants de la démocratie , je vous le dis avec force : nous resterons unis, nous nous battrons pour la justice, et nous triompherons ensemble.
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Que devez vous comprendre à travers Affaire Boko-Homeky :
D’abord c’est un  Combat pour la Vérité
Depuis le début de cette affaire, nous avons été témoins d’une agitation médiatique orchestrée par certains médias qui ont été soudoyés pour conditionner l’opinion à travers des films incroyables. Le dernier épisode est une diffamation à l’endroit de la mère du frère Hounvi qui aurait eu une liaison avec le président Ousmane Batoko. C’est un mensonge et cela vous montre à quel point les acteurs politiques peuvent descendre bas, pour plaire au Chef de l’Etat et manipuler l’opinion. C’est faux parce que Madame Amoussou a été notre Professeur de Physique   au CEG Abomey Calavi. C’est une dame intègre, rigoureuse, un modèle pour toutes les filles et une mère de famille très battante. Je l’ai connu et connu certains de ses enfants dont le frère Hounvi. Ce sont des gens modestes, par contre le député qui parle a déjà été traité de criminel et d’assassin par Rosine Soglo. Il s’agit donc de propos d’un personnage dont la parole ne vaut pas un sou. Au delà de cette main mise sur les médias, Nous assistons aussi à   une instrumentalisation de la justice, visant à museler des voix dissidentes et à intimider ceux qui défendent des principes de démocratie. Olivier Boko et Oswald Homeky, nos frères, nos compatriotes, sont aujourd’hui les victimes d’un système qui cherche à se protéger en sacrifiant des innocents. Ils sont aussi le symbole de l’échec de la réforme du système partisan.
Récapitulatif et Développement de l’Affaire
Les accusations portées contre Olivier Boko sont basées sur des éléments qui ont été démystifiés. Les preuves avancées par le procureur, notamment celles concernant les transactions bancaires de 105 millions de francs CFA, ont été formellement démenties par la NSIA Banque de Côte d’Ivoire. Nous avons alors fait un communiqué le 30 septembre, pour demander à la justice de notre pays d’apporter les rectificatifs nécessaires comme l’a demandé NSIA Banque Cote d’Ivoire. Pour nous, ce Silence radio pourrait être    tentative de manipulation judiciaire qui montre bien qu’il ne s’agit pas d’un coup d’État, mais d’un complot contre ceux qui osent exprimer une alternative au pouvoir en place. Les marches, les déclarations, participent de cette conspiration qui tente de manipuler l’opinion et faire accepter la thèse du Coup d’Etat. Il n’y a jamais de Coup d’Etat, il y a plutôt un complot contre le peuple.
« La vérité finit toujours par triompher. »
Chers amis, je vous le dis, Olivier Boko n’est en rien impliqué dans ce qui est avancé par la CRIET. Il s’agit d’une tentative désespérée pour écarter ceux qui représentent une menace pour un système    affaibli.
C’est pour ça que nous avons adopté une position très claire depuis le début de cette affaire.
Moi j’ai rencontré Olivier Boko 5 jours avant l’incident, nous avons parlé de tout de décembre 2024, nous avons parlé de l’année 2025, des dispositions électorales actuelles, mais jamais d’un Coup d’Etat.  C’est pour ca que Dès que nous avons eu vent de ce montage grotesque le 24 Septembre, nous avons exigé rapidement des explications et le respect des doits fondamentaux notamment , la sécurité individuelle, et surtout la liberté d’expression , parce que nous avons noté depuis quelques années déjà un délitement des principes fondamentaux qui fondent notre Nation.
Je réaffirme ici cette position : Premièrement nous exigeons Libération immédiate et sans condition de nos leaders Olivier Boko et Oswald Homeky.
Et nous demandons un Examen transparent et public de toutes les preuves avancées, afin que la vérité soit mise en lumière.
Nous sommes en train de traverser la plus grave crise démocratique de notre pays depuis 1990.   Aujourd’hui plus aucune institution ne fonctionne correctement au Bénin en toute indépendance. On a l’impression que tous les intellectuels sont devenus des robots et de façon mécanique s’attellent à détricoter les fondamentaux de notre nation, pour installer un Etat de non droit ou les citoyens vivent sous la terreur et dans la psychose. C’est pour ça que notre démarche nous avons voulu avoir des réponses sur l’Etat de notre démocratie et surtout la justice.
Nous avons adressé une demande d’audience au Chef de l’État, depuis le 12 Octobre, car nous croyons encore au dialogue, au respect des institutions, et à la nécessité d’ouvrir des espaces de discussion. Nous n’avons eu aucune réponse, nous n’avons eu aucun signe, Nous n’avons reçu aucune invitation. Pourtant Cette demande a été portée par près d’une vingtaine de mouvements politiques, donc des milliers de jeunes soutenant Olivier Boko et Oswald Homeky. Mais ce silence, ce refus de dialoguer, ce mépris  nous montre une chose : la peur de la vérité.
Chers amis, si Patrice Talon  refuse de nous répondre, et de nous recevoir   nous devons redoubler d’efforts pour faire entendre notre voix partout , surtout au delà des frontières du Bénin. Ces mouvements représentent des milliers de jeunes, et vous savez bien comment en 2016 , nous avons décidé de plier le jeu et de nous débarrasser du régime de Boni Yayi ,  à qui on pouvait tout reprocher , mais a préservé cette  démocratie qui est en train d’ètre mise à sac.
« Celui qui ne veut pas écouter la voix de la justice doit entendre le cri du peuple. »
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Je tiens ici à remercier tous les militants, les mouvements de soutien, et les citoyens béninois qui continuent de se mobiliser à travers des actions pacifiques, des rassemblements en cachette et des campagnes de sensibilisation pour la libération de Oswald Homeky et de Olivier Boko. Votre détermination est notre force, et ensemble, nous bâtirons un Bénin plus juste, un Bénin où les citoyens sont libres, un Bénin ou la justice est équitable, un Bénin loin de la déshumanisation. Oui nous bâtirons ensemble un pays ou les jeunes ont leur place et peuvent apporter leur contribution au débat, sans crainte, sans peur. Je voudrais avoir une pensée pour notre camarade Hosée Houngnibo, qui lui a juste été interpellé parce qu’il a osé apporter son soutien à Olivier Boko.  Nous avons vu malheureusement ces images du Mouvement FEDOB ou des braves femmes ont pu se mobiliser. Elles ont été obligées de masquer leurs visages avant de diffuser la photo sur les réseaux sociaux de peur d’être embastillées, sans convocation comme c’est la mode actuellement. A ces femmes je voudrais dire montrez nous vos visages, car vous vous battez pour une cause juste, une cause noble. Le combat de la vérité, vous vous battez pour votre liberté. D’autres l’ont fait avant vous et n’ont pas eu honte. La répression, les méthodes anti démocratiques et autres ne doivent pas vous faire peur, car nous vaincrons, pour justement la restauration de la démocratie. Sans ca il n’y aura pas d’élections libres et transparentes en 2026
Notre combat n’est pas seulement pour aujourd’hui. Il est pour demain, pour 2026, et au-delà. Nous devons nous assurer que les élections de 2026 seront libres et transparentes. Ce n’est pas une faveur que nous demandons, c’est un droit fondamental de chaque citoyen. Il n’y a pas de démocratie sans élections libres, sans un peuple qui choisit son destin. C’est pourquoi nous appelons solennellement à la relecture du code électoral afin qu’il reflète la volonté du peuple béninois, et non les intérêts d’une minorité.
Nous l’avons déjà dit en juin au cours de notre conférence de presse au lendemain de ma garde à vue.  Aujourd’hui, notre Code électoral présente des obstacles qui empêchent une participation citoyenne véritable. Il y a un point qui n’a jamais été soulevé, mais le code ne favorise pas l’émergence des jeunes et des petites formations politiques. Il est temps de réformer ce code pour en faire un outil au service de tous, et non des quelques-uns. Dans les grandes démocraties, les processus électoraux sont ouverts, transparents. Deux aspects qui favorisent la diversité et encouragent la participation de tous. Ici au Bénin, les seuils de suffrages de 20 % et les exigences de parrainage sont des obstacles à la pluralité.
Ce que nous proposons est ceci :
• Il faut Réduire les seuils de suffrages pour permettre une meilleure représentation.
• Faciliter l’accès à la candidature pour les jeunes et les nouvelles formations politiques en réduisant la caution.
« Une démocratie forte est une démocratie qui donne à chacun une chance de participer. »
• Abaisser l’âge minimum pour la présidence et les législatives.
• Introduire des mesures incitatives pour encourager la participation des jeunes.
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Le code électoral doit être un outil pour protéger la voix de chaque Béninois, pas une arme pour écarter les opposants et verrouiller le système. En 2026, nous ne devons plus permettre que l’histoire se répète avec des élections biaisées ou manipulées qui finissent dans un bain de sang. Il faut que cycle que nous avons entamé depuis bientôt 8 ans s’arrête avant qu’il ne soit trop tard.
Parce que Mes chers amis, nous sommes à un tournant historique :
En 2026, notre pays doit tourner une page décisive. C’est pour ça que je veux faire quelques clarifications et donner à nouveau la position de OB26 sur des points clés :
–  Il n’y aura pas de troisième mandat,
– Pas de prolongation de mandat.
–  Le Bénin aura un nouveau Président, et ce Président doit être celui du changement pas du BR et de l’UPR, parce qu’on a entendu clairement le Chef de l’Etat actuel dire qu’il choisira son successeur. Ce n’est pas possible dans une démocratie et il y a longtemps que  le Bénin n’est pas une monarchie.
Pour l’instant, Olivier Boko  avant même de  répondre à nos multiples appels concernant 2026  a été  empêché d’être candidat. Son incarcération n’a qu’un seul but : l’empêcher d’etre présent en 2026 comme ce fut le cas pour Aivo et madougou en 2021. Mais je vous le dis ici, nous continuerons à nous battre pour qu’il recouvre sa liberté et pour qu’en 2026, le Bénin ait enfin une alternative politique véritable.
Nous sommes le mouvement de l’alternance, de la justice, et de la démocratie. Nous continuerons à nous battre aux cotés de tous ceux pense que notre pays doit refléter    une démocratie où chaque voix est entendue, où chaque citoyen a une chance de se faire représenter.
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“L’histoire nous enseigne que la justice finit toujours par triompher. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons croire en la force de notre union, en la force de notre détermination.”
Aujourd’hui, je vous invite, non seulement à vous lever pour Olivier Boko, mais pour les principes universels qui nous ont toujours guidés. Ces principes qui sont aujourd’hui attaqués et malmenés au sein  même des institutions de notre pays. Ces principes qui doivent rester inébranlables dans nos cœurs : la liberté, la justice, et la vérité. Si nous ne les défendons pas, alors qui le fera ?
Nous devons rejeter toutes les formes d’injustice, toutes les tentatives d’oppression, et plus encore, toute forme de domination autoritaire. Ce sont nos parents et grands-parents qui ont déjà payé un lourd tribut pour conquérir cette liberté, pour construire cette démocratie. Et je vous le dis, nous ne céderons pas. Nous ne céderons jamais. Car nous sommes les enfants de la démocratie. Nous sommes les enfants de la liberté. Et comme nos ancêtres l’ont fait avant nous, nous devons à notre tour refuser toute forme d’esclavage, qu’il soit politique, économique ou social.
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Je vous appelle, militants de OB26, sympathisants, citoyens béninois, à vous mobiliser pour défendre nos valeurs, pour défendre notre pays. Ensemble, nous construirons un Bénin plus juste, plus équitable, plus démocratique. Notre cause est juste, et nous triompherons.