Cherté de la vie au Bénin : Voici ce qu’il faut en savoir et les efforts du gouvernement 

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Depuis des années, tout comme plusieurs autres pays, le Bénin est confronté à une situation sociale : la cherté de la vie. Ce problème est, en l’occurrence, observé dans la hausse des prix des produits agricoles. Face à cette situation, le gouvernement du président Patrice Talon trouve, dans la mesure du possible, des mesures palliatives pour le bien des populations. 

La cherté de la vie se vit dans plusieurs pays. La réalité, nonobstant cette crise sociale, le Bénin a pu maintenir la hausse de sa production agricole depuis deux décennies. Et comme des produits agricoles sont disponibles au Bénin, des pays voisins tels que le Niger, le Nigeria, le Togo et le Burkina Faso viennent s’en approvisionner. Au regard des analyses, le Bénin connait le meilleur taux au sein de l’Uemoa, soit -2,7% en 2023 et tend vers -1,2% cette année.

Au Bénin, la cherté de la vie s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, il y a la pression de la demande sous régionale (Niger, Nigéria et Burkina) qui prélèvent de grandes quantités sur le marché béninois.

Faut-il le souligner, le Nigeria a développé un vaste programme d’aviculture et vient s’approvisionner sur le marché béninois pour la fabrication des provendes.

L’autre facteur, c’est la constitution des stocks en vue de la spéculation pendant la période de soudure. Au Bénin, le prix du soja est désormais encadré :  le maïs devient la culture de rente sur laquelle les producteurs spéculent.

Ensuite, il est noté l’existence d’acteurs intermédiaires qui achètent en gros en vue de la revente à des prix plus élevés. Aussi, le Programme Alimentaire Mondial ( PAM) a recours aux achats locaux. Selon les chiffres, près de 100.000 tonnes par an pour les cantines scolaires.

À tout ceci s’ajoute le renchérissement des prix des engrais, en l’occurrence le NPK et l’urée suite à la COVID 19 suite au déclenchement de la crise russo-ukrainienne. À noter que ces deux pays sont des fournisseurs mondiaux d’engrais.

Les efforts du gouvernement béninois face à la cherté de la vie

Face à la cherté de la vie, le gouvernement du président Patrice Talon n’est pas resté les bras croisés. Plusieurs mesures palliatives ont été prises.

Qu’il vous souvienne, au cours de la campagne agricole 2022-2023, les prix des engrais avaient presque doublés. De 12.500 FCFA, le sac de 50 kg de NPK était passé à 22.500F et l’urée était passé à 28.200F. Face à cette situation, le gouvernement et l’Association interprofessionnelle de Coton ont déboursé une subvention d’un montant global d’environ 55 milliards de Fcfa. Ce qui a permis aux producteurs agricoles de prendre les engrais NPK et Urée respectivement à 14.000F et 14.200F.

Les prix subventionnés des engrais ainsi pratiqués par le Bénin ont généré de la part de certains acteurs une filière de fraude à l’exportation du produit vers des pays voisins qui n’avaient pas de stock en raison de processus d’acquisition non aboutis ou de prix de cession d’engrais élevés.

La tendance à la hausse du prix du NPK s’est poursuivie en passant de 22.500 f cfa le sac de 50 kg durant la campagne 2022-2023 à 24 000 f cfa durant la campagne 2024-2025, celle en cours.

Quant au prix de l’urée, elle a connu une baisse en passant de 28 200 f cfa à 19 000 f cfa sur la même période. Il s’agit donc toujours de niveaux de prix peu supportables pour les producteurs agricoles.

Fidèle à sa démarche, le gouvernement a, pour la troisième année consécutive, opté d’apporter une subvention à l’engrais avec les niveaux de prix qui ont été communiqués au terme du conseil des ministres du 17 avril  2024. Ainsi, au lieu de 24 000 f cfa, le gouvernement a fixé le prix de vente de 50 kg de NPK à 17000 f cfa, soit un soutien de 5000 f cfa à chaque producteur acheteur. Sur l’urée, ce soutien est de 4000 f cfa par 50 kg. L’incidence financière globale de cette décision de subventionner les engrais durant la campagne 2024-2025 est de 24,4 milliards de f cfa. Contrairement à la campagne 2022-2023, la totalité de cette subvention est assumée par le gouvernement uniquement.

Par ailleurs, pour éviter que les pays voisins viennent tout emporter au détriment des populations béninoises, le gouvernement a adopté des textes interdisant l’exportation des produits vivriers au Bénin.

Toujours dans la vision de pallier  cette situation de cherté de la vie, le gouvernement, à travers le ministre de l’agriculture, a déjà rencontré les producteurs de maïs et de soja pour discuter d’un certain nombre de dispositions à prendre.

On note également la mise en application du nouveau Smig. Aussi les salaires de plusieurs fonctionnaires d’État sont améliorés. Aussi parle-t-on désormais du projet Arch avec tous ses avantages au profit de la population. La liste des actions et efforts du gouvernement pour pallier cette situation est bien longue.

Le gouvernement sensible à la souffrance de la population

Selon le Chef programme filière maïs à l’Atda2, le gouvernement a pris déjà des mesures pour fortement augmenter la production nationale. Au nombre desdites mesures, il y a  la mise en place des semences à haut rendement qui seront subventionnées pour les producteurs et aussi la facilité d’accès aux autres types d’intrants que le gouvernement a mis en place.

Cette situation bien qu’elle soit malheureuse constitue aussi une opportunité pour que la production soit améliorée, parce que les besoins des marchés ont augmenté et des mesures vont être prises pour essayer de satisfaire tout le monde. Le Chef programme filière maïs à l’Atda2 espère qu’à la fin de la campagne en cours, tous ceux qui auront besoin de maïs, pourront l’avoir et à moindre coût.

Au Bénin, le maïs se cultive dans tous les départements du Bénin, mais principalement dans les communes de Kétou, Kandi, Kérou, Gogounou, Banikoara et Ségbana. Les différents acteurs sont invités à produire en qualité et en quantité pour développer la chaîne de valeur afin de répondre aux orientations phares du gouvernement pour le secteur agricole.

F.K.