Kathleen Fitzgibbon devrait arriver durant les prochains jours à Niamey pour y prendre son poste de nouvelle ambassadrice des États-Unis. Celle dont la nomination avait été confirmée le 27 juillet par son Sénat, au lendemain du coup d’État au Niger, ne présentera pas ses lettres de créances à la junte. Son arrivée pourrait toutefois confirmer une position plus souple des Américains vis-à-vis des putschistes.
Au Niger, l’ambassadrice américaine devrait arriver pour prendre son poste à Niamey d’ici la fin de semaine. Une annonce ce 16 août 2023 du Département d’État, le ministère des Affaires étrangères des États-Unis.
La nomination de Kathleen Fitzgibbon a été confirmée par le Sénat le 27 juillet, au lendemain du coup d’État. Il s’agit d’une diplomate d’expérience avec plusieurs années en poste en Afrique. Une arrivée qui confirmerait la position plus souple des Américains vis-à-vis de la junte.
Elle ne présentera pas ses lettres de créances à la junte
Le département d’Etat se veut pourtant clair. « L’arrivée de l’ambassadrice n’est pas le signe d’un changement de politique. Notre position reste la même », a indiqué Vedant Patel. Pour le porte-parole adjoint, Washington demande toujours la libération du président renversé Mohamed Bazoum et le respect de l’ordre constitutionnel.
D’ailleurs, Kathleen Fitzgibbon ne présentera pas ses lettres de créances à la junte, document permettant d’officialiser la nomination d’un représentant étranger.
Pour autant, selon des experts, les États-Unis ne font pas partie du camp des « durs » et sont frileux vis-à-vis d’une intervention armée pour chasser la junte. « Nous continuons à pousser pour une solution diplomatique », a rappelé hier Vedant Patel. L’ambassadrice, plusieurs fois en poste en Afrique, aidera d’ailleurs cette politique.
La ligne des Américains est vue comme plutôt souple
La ligne des Américains est vue comme plutôt souple. Ils ont envoyé la numéro 2 du Département d’État, Victoria Nuland, à Niamey début août. Elle y a rencontré le nouveau chef d’état-major nommé par la junte, le général Barmou, formé par Washington, avec qui les Américains veulent maintenir un canal de communication. L’arrivée de l’ambassadrice procèderait donc de cette position.
Les États-Unis ont aussi des intérêts qu’ils veulent conserver comme une base de drones près d’Agadez, et 1 100 soldats déployés. Le tout pour surveiller le Sahel. Le Wall Street Journal a même révélé récemment que des commandos américains partageaient des avant-postes avec les soldats du général Barmou, à Ouallam et Diffa.
Washington souhaite donc garder ce dispositif, car un départ pourrait permettre au groupe Wagner de venir combler le vide.
Avec RFI