Les ministres de la Défense de l’UE ont acté, à Stockholm, l’urgence d’accélérer les livraisons d’armement à l’Ukraine, avec en ligne de mire les obus dont le pays a un besoin criant. Le débat sur les munitions a été éclipsé par les demandes ukrainiennes de chars lourds et le débat sur la livraison de Leopard II, de fabrication allemande, puis les demandes d’avions de combat. Mais lors du dernier sommet européen, il y a un mois, les Vingt-Sept ont estimé qu’il fallait satisfaire des besoins plus urgents, en l’occurrence aujourd’hui des obus.
Un milliard d’euros pour les munitions, c’est le double du montant évoqué il y a un mois lors de la venue à Bruxelles de Volodymyr Zelensky pour le sommet européen – et des fonds supplémentaires pourraient encore être dégagés.
La question doit être tranchée le 20 mars par les ministres des Affaires étrangères. Avec en vue un doublement de la somme à deux milliards d’euros.
Avec cette première tranche, les Européens pourraient par exemple fournir à l’Ukraine environ 250 000 obus ; c’est le quart de ce dont l’Ukraine a besoin, estimait le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov lors de cette réunion avec ses homologues de l’Union européenne.
L’Ukraine a en particulier un besoin pressant d’obus de 155 mm, mais l’UE veut aussi pouvoir fournir des munitions de petit calibre.Les Européens affirment avoir ce qu’il faut dans leurs stocks respectifs, mais après presque trente ans de réduction des dépenses militaires, leur industrie de l’armement a besoin de recevoir des garanties tangibles que les commandes seront au rendez-vous pour les décennies à venir.
À tel point que le commissaire européen chargé des questions de Défense va jusqu’à appeler à construire « une économie de guerre ».
Côte d’Ivoire
Les dépouilles de victimes de la crise post-électorale rendues à leurs proches
Les autorités ivoiriennes restituent, ce mercredi 8 mars dans la matinée, des corps de victimes de violences commises en mars 2011, au moment de la crise post-électorale de 2010-2011. Trois localités – Guiglo, Blolequin et Toulepleu – sont concernées par cette cérémonie, conçue pour marquer un acte de la réconciliation nationale.
En tout, 47 corps et restes humains de victimes de violences doivent être rendus à leurs familles ce mercredi 8 mars. Ces corps avaient été exhumés, pour certains en 2015, puis transférés à Abidjan, pour le besoin des enquêtes sur les différents affrontements qui s’étaient produits au moment de la crise post-électorale.
Depuis, ces corps étaient conservés à l’Ivoire sépulture (Ivosep) de Treichville. Ils devaient être acheminés par la route. Bien que les rapports d’autopsie n’aient pas été communiqués aux familles de ces victimes, cette restitution est perçue comme un geste permettant « aux habitants de faire le deuil », estime Amadou Coulibaly, le ministre porte-parole du gouvernement.
Processus de réconciliation
Lors de son déplacement à Duékoué le 15 novembre 2022, le Premier ministre, Patrick Achi, avait par ailleurs annoncé que les familles recevraient un dédommagement de la part de l’État. À ce jour, 4 410 ayants-droit de personnes décédées ont déjà reçu 1 million de francs CFA (environ 1 500 euros) de la part du gouvernement, lors de précédents programmes. « Ces déclarations ont permis de rouvrir les discussions sur ce sujet tabou », note un observateur.
Pour le gouvernement, ces restitutions entrent dans le champ de la réconciliation. Elles sont aussi une manière de tourner cette page sombre de l’histoire du pays.
RFI