Faisant face à des « pressions, menaces et même à la violation de l’intégrité physique de mes proches (surtout au Liban) par mes créanciers qui insistent pour avoir paiement immédiat des sommes dont je suis resté leur débiteur pour avoir été victime de Monsieur KIKISSAGBÉ Bernard ( Ndlr : KGB) et ses complices », le libanais Stéphane SAFIEDDINE exprime dans une lettre ouverte au chef de l’Etat sa « profonde détresse relative à l’inexécution, à ce jour, de l’arrêt N°033/CRIET/2C.COR du 10 février 2020 rendu par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme ». Il s’en remet au chef de l’Etat pour un dénouement rapide de cette situation. Lire sa lettre ouverte en date du 16 avril 2023 parvenue à notre rédaction ce dimanche.
Paris, le 16 Avril 2023
Monsieur Patrice TALON
Président de la République du Bénin
Palais de la Marina
Avenue Jean-Paul II, Cotonou
République du Bénin
Excellence, Monsieur le Président de la République,
La présente vous est adressée par une personne désespérée dont vous serez le secours, en Père de la Nation Béninoise et garant de l’indépendance et du bon fonctionnement de la justice.
Je viens en effet vous exprimer ma profonde détresse relative à l’inexécution, à ce jour, de l’arrêt N°033/CRIET/2C.COR du 10 février 2020 rendu par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme.
Mais préalablement, je me fais le devoir de vous remercier de garantir aux Béninois ainsi qu’aux étrangers, une bonne justice en matière d’infractions économiques et de cybercriminalité. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) en donne la preuve et a veillé à ce que justice me soit rendue par l’arrêt cité ci-dessus qui a reconnu l’escroquerie dont j’ai été victime de la part de Monsieur KIKISSAGBÉ Bernard (alias KGB) et d’autres complices, et les ont condamnés à me payer la somme totale de F CFA 5 378 847 400 dont j’ai été dépossédé.
Malheureusement, je peine sérieusement à faire exécuter cette décision. Alors que l’arrêt rappelé ci-dessus a prévu la vente des biens des condamnés listés, et que des notaires et commissaires-priseurs ont été désignés pour y procéder, et qu’enfin les titres de ces biens existent bel et bien aux greffes des juridictions béninoises, il s’est créé un blocage qui n’a pas permis de parvenir aux ventes jusqu’à ce jour.
La Caisse des Dépôts et Consignations du Bénin (CDCB) que j’ai interrogé à plusieurs reprises m’explique qu’il n’a pas encore été procédé à ces ventes et me rassure que je serai désintéressé lorsqu’elles seront effectuées, sans aucune précision de délai.
Or, je dois faire face quotidiennement à des pressions, menaces et même à la violation de l’intégrité physique de mes proches (surtout au Liban) par mes créanciers qui insistent pour avoir paiement immédiat des sommes dont je suis resté leur débiteur pour avoir été victime de Monsieur KIKISSAGBÉ Bernard et ses complices.
Aujourd’hui, je ne peux que m’en remettre à votre autorité, chef de l’administration, qui êtes encore en mesure de donner telles instructions qu’il appartiendra aux fins d’un dénouement rapide de cette situation. Les greffes des juridictions, la Caisse des Dépôts et Consignations et tous les organismes compétents pourraient être relancés par vos instructions.
Par ailleurs, je tiens à dire que je suis rassuré, en vous saisissant, de ne pas subir de représailles de la part des fonctionnaires de l’Administration comme cela a pu être le cas par le passé. J’ai noté, à l’occasion de ma comparution à l’audience, combien la justice béninoise est disposée à protéger les victimes, même si les individus, et notamment Monsieur KIKISSAGBE et ses complices ont pu me mener la vie dure.
En me remettant à votre Autorité, Je vous prie de recevoir, à travers ces lignes, Excellence, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.
Stéphane SAFIEDDINE