C’est parti pour la semaine internationale pour le climat (du 20 au 27 septembre). Ce vendredi, les jeunes donnent le ton avec la grève mondiale pour le climat, qu’ils veulent inter-générationnelle. Samedi, ce sera la marche mondiale pour le climat et lundi le coup d’envoi du Sommet Action Climat des Nations unies à New York.
Pour les jeunes, mais également certaines entreprises du monde entier, il s’agit de faire monter la pression pour que les échos de ces grèves arrivent jusqu’aux oreilles des dirigeants politiques qui seront rassemblés à New York. Le tout avec la jeune Suédoise Greta Thunberg en chef de file.
Greta Thunberg, la figure de proue de ce mouvement des jeunes pour le climat, sera à New York pour manifester avec la jeunesse américaine. C’est elle qui a lancé l’appel à cette mobilisation pour le climat qui prend une ampleur inédite: 4 500 événements sont organisés dans près 140 pays, dont plus de 150 en France. Le message envoyé aux chefs d’État et de gouvernement peut se résumer à la phrase de Winston Churchill : « Il ne s’agit pas de faire de votre mieux mais de faire ce qui est requis ». Les scientifiques ont brandi le spectre d’un risque de réchauffement de 7 degrés d’ici la fin du siècle si rien n’est fait. Or,les indicateurs sont au rouge, les émissions de gaz à effet de serre augmentent dans le monde et la biodiversité disparaît à une vitesse vertigineuse.
C’est le système économique qui est pointé du doigt par ces citoyens engagés pour le climat. Ils le disent: « Nous ferons grève quel que soit notre âge pour mettre en pause ce système l’espace d’une journée. »
Depuis que Greta Thunberg a quitté la Suède pour une année sabbatique, et qu’elle a traversé l’Atlantique en voilier pour se rendre aux Etats-Unis, jamais la jeune égérie du climat n’a semblé aussi présente dans les médias. Dans son pays, comme ailleurs.
Le mouvement de grève de l’école qu’elle a lancé il y a un an est toujours très fort en Suède, où pas moins de 130 manifestations vont être organisées ce vendredi. Elle-même continue à brandir sa pancarte dans les rues, où qu’elle soit. Mais aujourd’hui, elle n’est plus seule. Une visite sur le site de son mouvement, Friday for future, montre que des centaines de manifestations sont organisées dans le monde entier, jusqu’en Alalska, ou au Kazakhstan. Une notoriété telle que Greta Thunberg en arrive à incarner la Suède, plus encore que celui qui détenait cette position avant elle, le joueur de football Zlatan Ibrahimovic, note notre correspondant à Stockholm, Frédéric Faux.
Il suffit de taper leurs noms sur un moteur de recherche pour s’en convaincre : 40 millions de résultats pour l’ex-attaquant du Paris Saint-Germain, près du double pour Greta Thunberg.
Des entreprises dans la bataille climatique
Le combat de la petite Suédoise a été entendu par des entreprises à travers le monde. Dès la fin août, des entreprises telles que Lush, Patagonia ou encore Ben & Jerry’s ont annoncé leur ralliement aux grèves des jeunes. Leur but : arrêter le temps d’une journée les affaires quotidiennes afin d’exiger des gouvernements plus d’efficacité et plus d’action pour préserver notre planète. Un mouvement de 20 entreprises, notamment australiennes, mais qui ont été rapidement rejointes par d’autres.
Aujourd’hui, elles sont plus de 200. Des entreprises éco-responsables et qui représentent grand nombre de secteurs : la technologie, des fournisseurs d’énergie verte, des magasins de marques de vêtements éthiques, mais également des banques.
Chacune de ces entreprises est engagée depuis longtemps dans la lutte contre le changement climatique, comme Patagonia qui a décidé de fermer ses 107 magasins dans le monde. Dans son communiqué, la marque californienne encourage ses employés à participer aux journées de grèves pour le climat pour en finir avec l’utilisation massive des combustibles fossiles. Une démarche
En Afrique, de nombreux citoyens souffrent déjà du dérèglement climatique. Quel écho cette grève mondiale a-t-il dans les pays africains ?
? Inga, la Greta Thunberg polonaise
En Pologne, un des pays les plus pollués d’Europe, organisateur de la dernière grande conférence climat, la COP24, une jeune fille, Inga Zasowska, a décidé d’agir. Elle a passé ses vendredis du mois de juillet assise, durant des heures, devant le Parlement polonais, mais c’est une jeune fille de 13 ans très réservée qui accueille chez elle, en banlieue de Varsovie.
Sa pancarte portée fièrement cet été, « la grève des vacances pour le climat », à côté d’elle. « Le gouvernement polonais ne fait rien. On consomme toujours autant de charbon, et il n’y a pas de programme pour développer les énergies renouvelables. A l’école, nous n’apprenons presque rien sur le développement durable. Donc c’est pour ça que j’ai décidé d’agir. »
Inga Zasowska ne se compare pas vraiment à son modèle, la Suédoise Greta Thunberg, à l’origine des grèves de l’école pour le climat. A 13 ans, la jeune Polonaise a pourtant elle aussi créé un élan durant l’été. « Il y a eu d’autres grèves après moi, durant les vacances. Organisées par des jeunes dans d’autres villes de Pologne. Quant à mon action, devant le Parlement, il y avait des gens qui m’ignoraient mais aussi d’autres qui, dès le premier jour, se sont joints à moi pour faire grève aussi. Seulement quelques politiciens sont venus, ceux de l’opposition, mais personne du parti au pouvoir. »
La jeune fille doit son engagement en grande partie à sa mère, militante pour le climat.
Comme Greta Thunberg, Inga Zasowska est aussi accusée d’être instrumentalisée, ou d’être trop jeune pour pouvoir donner des leçons. Des critiques qui ne la touchent pas. Elle se rendra ce vendredi, avec ses amies, à la manifestation des jeunes pour le climat.