Gabon : Une piraterie informatique révèle un grand scandale de détournements à la Société d’énergie

Afrique

Au Gabon, un grand scandale financier à la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Une enquête diligentée par les militaires au pouvoir a révélé un vaste détournement des recettes de la société par ses partenaires. Ceux-ci ont installé un réseau parallèle de vente des tickets prépayés d’électricité. Les pertes seraient énormes pour la SEEG, déjà en graves difficultés financières.

Les révélations sont si graves que la SEEG a convoqué en urgence un conseil d’administration. Joël Lehman Sandoungout, le directeur général de la compagnie, il s’agissait d’un « piratage informatique » : « Les enquêtes sont en cours, nous avons des agents qui sont à la DGR (Direction générale des recherches, NDLR) en train d’être interrogés. »

Jusqu’à mercredi, au moins sept personnes étaient en garde à vue à la Direction générale des recherches du Gabon, en majorité des agents du service informatique de la SEEG. Mais selon une source proche du dossier, les barons de cette mafia sont des puissants hommes d’affaires, dont certains financent les projets initiés par les militaires au pouvoir.

Plusieurs milliards de francs CFA

Prestataires de la SEEG, ces hommes d’affaires ont installé un système de vente parallèle des tickets d’électricité. Ils ont détourné plusieurs milliards de francs CFA durant plusieurs années.

« Les investigations en cours révèlent chaque jour de nouveaux éléments qui dévoilent l’ampleur de cette fraude immense, explique l’avocat de la SEEG Anges Kevin Nzighou. Les premières découvertes montrent que cette fraude, comparable à une véritable pieuvre, a entraîné un gouffre financier considérable. Les individus responsables [sont] en cours des sanctions sévères conformément à la loi. »

La SEEG a porté plainte contre X et la société Sygma Technologie, un de ses partenaires dont un code IP communiquant avec le serveur de la SSEG a été trouvé dans ses locaux. Selon une source proche de l’enquête, les présumés auteurs feraient pression pour que le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema stoppe la procédure en cours.