Démarré le mercredi 1er novembre 2017, le Recensement Administratif à Vocation d’Identification de la Population (RAVIP) poursuit son cours sur toute l’étendue du territoire national. Ce lundi 5 février, la population de Dèkoungbé a affiché sa déception face au processus d’organisation mis en place.
« Découragement, colère, insatisfaction… ». Tels sont les signes perceptibles sur la plupart des visages des personnes venues se faire enrôler au poste « t » de Dèkoungbé ce lundi 5 février. Résidants dans l’arrondissement de Godomey, précisément aux alentours du complexe scolaire Saint Georges, ces habitants de Dèkoungbé ont affiché leurs mécontentements ce lundi matin, sur le processus d’enrôlement.
C’est sous un hall peint en marron et jaune clair, que se font enregistrer les habitants de cette localité. Contre toute attente, les agents recenseurs opposent un refus catégorique pour la moindre déclaration, sur l’état des lieux et les conditions de travail sur le terrain. Selon l’agent principal de ce poste de travail, il leur est interdit de donner la moindre information à la presse. Malgré la faible affluence constatée ce jour,, l’opération se déroule très lentement .
« Depuis 5h que nous sommes venus ici jusqu’à l’heure où nous parlons ( 16 heures), nous sommes toujours assis sans savoir quand nous allons réellement rentrer », a affirmé l’une des femmes du lot. Les esprits s’échauffaient de part et d’autres. Avec la mine renfermée chez certains, la fatigue était également au rendez-vous chez d’autres qui n’avaient d’autres choix que de s’asseoir sur de petites briques, dans l’espoir d’être appelés suite aux différents numéros qui leur ont été distribués par les agents recenseurs. Elie Hounkpatin, jeune étudiant à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), renchérit : «il y a trop de désordres autour du recensement, notamment l’insuffisance de postes d’enrôlement et l’absence totale des forces de sécurité sur les lieux ». De plus, selon quelques témoignages recueillis sur place, l’importance de cet outil du Ravip, semble être moins connue pour la majorité des habitants de cette localité. Pour certains, ils se sont déplacés malgré eux car ils ne maitrisent même pas l’utilité de l’outil. Pour d’autres, c’est juste pour remplir une formalité. « Je ne connais même pas sa signification(le Ravip) et en quoi il me sera utile. Mais je le fais pour éviter tout problème après », a confié M. Richard Kakpo. Quant à M. El Hadj Ganiyi A. Mama, chef quartier Godomey-Plateau, il démontre l’importance et l’utilité du Ravip. Selon lui, cette carte est véritablement un outil de développement dont va profiter énormément le peuple béninois.
Toutefois, l’autorité locale se désole de l’organisation mise en place pour l’opération. « Notre arrondissement compte 49 quartiers et on nous a envoyé à peine une douzaine de kits pour les 6 mois. Ce qui fait que nous ne pouvons que faire un mois dans chaque quartier pour le moment », déclare Mama. Par ailleurs, il fustige l’organisation des agents recenseurs. Il explique que ces agents ne maîtrisent pas les terrains sur lesquels ils sont envoyés, ce qui fait qu’ils s’y perdent. A cet effet, l’autorité locale propose :. « Il faut que le gouvernement revoie l’organisation en associant davantage, les gens qui connaissent le terrain afin d’avoir un résultat fiable », a-t-il lancé.
Marcel Fandji,