(Les messages d’exhortation à la paix et à la réconciliation du Patriarche et du préfet de l’Ouémé)
L’année 2021 s’achève à Porto-Novo, avec les cérémonies de réconciliation entre les fils et filles de la ville capitale. Après avoir été enterré vivant et debout depuis 324 ans, Akakpo a eu de dignes funérailles. Organisées, à l’initiative du Conseil des Sages de la ville de Porto-Novo, les cérémonies de la réconciliation ont donc eu lieu ce jeudi 30 décembre 2021 ouvrant à la ville aux trois noms une nouvelle ère.
A la recherche de l’origine des maux de cette ville caractérisée par une mésintelligence persistante entre ses habitants qui a tant nui à Porto-Novo et à son développement, depuis toujours, les anciens, sages, et notables de la ville aux trois noms ont commencé, il y a une décennie, par mener des investigations qui ont abouti après plusieurs errements à la découverte que la mort atroce d’AKAKPO, membre de la communauté des populations dites AKOTAWIATON que Té AGBANLIN et ses compagnons sont venus trouver sur le territoire de la ville HOGBONOU qu’ils fonderont, est le point de départ des malheurs de HOGBONOU.
Enterré vivant et debout depuis 324 ans, AKAKPO proféra avant de mourir de terribles malédictions sur la ville. Il s’imposait donc de lui faire de véritables funérailles mais surtout que les conquérants adressent à leurs victimes une demande de pardon public que ces derniers acceptent pour que l’âme du supplicié soit apaisée avant un enterrement digne.
Organisées, à l’initiative du Conseil des Sages de la ville de Porto-Novo, les cérémonies de la réconciliation ont donc eu lieu ce jeudi 30 décembre 2021.
Recueillies dans un cercueil en bronze d’un brillant éclatant, ce qui reste d’AKAKPO fut transporté de la place BAYOL à la place Vodun-Honto de Lokossa. Là, les participants furent rejoints par le Préfet de l’OUEME, Mme Marie AKPOTROSSOU. Le cortège funéraire, avec à sa tête le président du Conseil des Sages, le Patriarche Urbain Karim da SILVA, le premier et le deuxième vice-président, respectivement Théophile SENOU et Gafarou AKANNI, le Secrétaire Général, Pierre Hounsa AHIMAKIN, et plusieurs membres du Conseil des SAGES comme François Odjo TANKPINOU, David VIDEHOUENOU, Charles NOUATIN, etc…, les HOUEDOUTO avec à leur tête le Doyen, et une foule des fils et filles de Porto-Novo.
Réunis sous un chapiteau, les divers messages tant du préfet que des divers intervenants ont été des messages d’apaisement, de fraternité et d’ouverture de la ville à de nouveaux horizons prometteurs pour ses habitants.
Après sa brève allocution et ses recommandations, insistant sur la paix et la concorde entre les porto-Noviens, pour le département de l’Ouémé et le Bénin tout entier, Mme le Préfet s’est retirée, appelée sur d’autres fronts.
Le nouveau roi de Porto-Novo, KPODAGBA LOKPON VIII, ne pouvant être exposé à la vue d’un cercueil, n’était pas présent, mais la cérémonie commença. Plusieurs interventions se succédèrent, dont celle de Mme Jocelyne ZINSOU représentant le Ministre Dona Jean Claude HOUSSOU, et celles des Houédouto qui, au nom de tous les princes, ont demandé pardon à leurs frères AKOTAWIATON. Ces derniers ont immédiatement accepté.
Vint, pour clôturer l’événement à Vodoun Honto, l’intervention du Patriarche Urbain Karim da SILVA. Dans son message, il appellera plusieurs fois à la paix et à l’union des porto-noviens auxquels il exposera les avantages à être ensemble, et bénira les personnes présentes comme tous ceux qui, absents, n’ont pu être au rendez-vous.
Il déplorera l’absence du Houédouto ZOUNKPODOTE avec lequel cette mission pour la paix à Porto-Novo a commencé et l’exhortera à rejoindre l’union de tous les fils et filles de Porto-Novo.
En définitive, le Patriarche Urbain Karim da SILVA placera cette réconciliation dans le double but de réunir les enfants de Porto-Novo et de faciliter l’action de notre intrépide Président, Son Excellence M. Patrice Talon, et l’encourager, dans ses actions, en faveur du développement du Bénin, car, de mémoire de vivant, aucun Président de la République n’a démontré et marqué, par ses actions, un intérêt aussi sérieux et grand, pour la ville de Porto-Novo.
C’est dire que la réconciliation à Porto-Novo est un élément à prendre en considération dans l’édification de notre pays le Bénin
Les restes d’AKAKPO furent restitués dans son cercueil aux AKOTAWIATON et il fut inhumé par les siens, dans l’intimité familiale, au quartier Adomè.
F.M.
Allocution du Préfet du Département de l’Ouémé lors de la cérémonie de réconciliation entre les fils et filles de la ville Capitale.
«Oublier son origine, son histoire, ne permet pas la construction d’une nation prospère», dixit Mme Marie AKPOTROSSOU
« C’est un grand honneur pour moi de me retrouver parmi vous en cette circonstance solennelle de pardon et de réconciliation, entre les fils et filles de Porto-Novo. Oublier son origine, son histoire, ne permet pas la construction d’une nation prospère. Il ne permet pas d’avoir de bases solides. S’inspirer des erreurs du passer, les reconnaître, demander pardon et réconciliation sont acceptés par Dieu et les mânes de nos ancêtres qui accordent la bénédiction et ses fils et filles.
Mesdames et Messieurs, la présente rencontre s’inscrit pour un lendemain meilleur de convivialité, d’enthousiasme et de synergie d’action pour un développement durable de la ville de Porto-Novo, la ville à trois(3) noms, Hogbonou, Adjashè, Porto-Novo.
Chers populations,
Dans la désunion, dans la mésentente, pas de développement. C’est le lieu de remercier notre grand-père, notre aîné, notre repère, notre guide, Monsieur Urbain Karim da Silva et tout son staff pour cette cause noble. Je vous invite donc à l’harmonie, à l’entente, pour le rayonnement de la ville de Porto-Novo.
Mesdames et Messieurs, c’est sur ces mots d’exhortation que je mets fin à mon allocution de ce jour.
Vive la ville de Porto-Novo
Vive le Département de l’Ouémé
Vive le Bénin
Je vous remercie ».