Les populations de Djougou s’interrogent encore sur les causes réelles de l’effondrement d’un immeuble à trois étages dans cette ville du septentrion dans la nuit du dimanche au lundi dernier. Et pour cause. L’identité des deux corps retrouvés sous les décombres sont inconnues du chef chantier, apprend-on. Toute chose qui fait croire à un acte criminel commandité. Par qui ? On ne saurait le dire 48 heures après le drame.
Un immeuble R+3 en construction situé à côté de l’agence de la Bank Of Africa (BOA) à Djougou s’est entièrement effondré dans la nuit du dimanche au lundi à Djougou, faisant une dizaine de blessés et deux morts. Les personnes blessées ont été évacuées à l’hôpital ordre de Malte et au centre hospitalier départemental de la Donga. Ils sont majoritairement victimes de fractures et de blessures légères. Selon les responsables de ces centres hospitaliers, « leurs vies ne sont pas en danger », ont-ils rassuré. Quant aux deux corps retrouvés sous les décombres, ils sont inconnus du chef chantier, apprend-on. Mieux, ils ne feraient pas parti des ouvriers qui travaillent sur le chantier.
Pour l’heure les raisons du drame ne sont pas encore établies. « J’étais en bas en train de vérifier le dosage des bétonniers quand les ouvriers qui faisaient le dallage m’ont appelé. Je m’apprêtais à monter quand j’ai entendu un grand cri de tonnerre et là je constate que l’immeuble s’est fendu en deux et les ouvriers sont tombés », a expliqué tout ému le chef maçon du chantier, Carlos Adanho.
L’immeuble en construction appartenait à l’ancien ministre de l’enseignement secondaire, Soumanou Djimba, dit Gatéri. Les travaux ont démarré il y a six mois et avaient déjà atteint le niveau 3 de l’étage.
Une main invisible !
Des millions de nos francs partent ainsi en fumée. Qui au Bénin peut accepter jeter ainsi son argent à la fenêtre ? Les populations de Djougou ne reviennent pas encore de ce drame qui vient de frapper la ville. D’où proviennent-les personnes dont les corps ont été retrouvés sous les décombres de l’immeuble qui s’est effondré si le chef maçon affirme que les personnes ne font pas parti des ouvriers ayant travaillé sur le chantier? Que sont ils venus faire alors sur le chantier ? Etaient-ils en mission ? Pour qui ? Ces interrogations font croire à la thèse d’une main invisible qui serait derrière l’effondrement de l’immeuble. Pour votre gouverne, à Djougou et environs, des ouvriers des mines utilisent des dynamites ou explosifs pour l’exploitation des roches. L’enquête ouverte pourra, on le souhaite bien, aider à solutionner ces préoccupations.
Ce qui intrigue les populations de Djougou notamment les habitants des environs du lieu où est érigé l’immeuble, juste avant l’effondrement, il y a eu une forte détonation. Plusieurs se demandent si des dynamites ont-ils été utilisées pour causer l’effondrement de l’immeuble en construction. Et pis, une équipe de la police (située à environ 800 mètres des lieux) est venue immédiatement sur le chantier affirmant avoir entendu une détonation. Quelle promptitude !!!
L’ancien ministre de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle, Alassane Soumanou Djemba, propriétaire de l’immeuble est un homme politique. Certains se demandent si ces adversaires politiques ont-ils leurs mains derrière ce drame.
De sources concordantes, c’est l’équipe qui construit l’immeuble à trois étages qui s’est effondré qui a aussi construit un autre immeuble à trois étages situé sur la voie Djougou-Ouaké appartenant au même ministre dont l’ambition n’est rien d’autre que d’embellir la ville de Djougou. Cet immeuble a fait l’objet d’identification lors de la libération des espaces publics. Pourtant, il n’a pas été construit sur un domaine public mais sur une parcelle appartenant à Fousséni Soumanou, arrière-grand père de M. Soumanou, informe-t-on. En son temps, beaucoup d’eaux avaient coulé sous le pont et les commentaires ont fait grand bruit à Djougou où les rivalités politiques divisent plus d’un. On se rappelle celles des élections présidentielles de 2016 entre les Fcbe et un candidat de la région. Aussi, une partie de la population s’interroge sur la « récupération politique » faite par l’alliance ABT après ce drame, à travers un communiqué.
Economie de vérité
Au lendemain du drame, le directeur départemental de l’Atacora et de la Donga du cadre de vie et du développement durable, Eric Sahagui a indiqué, plus de 22 heures après l’effondrement de ce bâtiment R+3, que « Le bâtiment qui s’est effondré ne détenait aucun permis de construire et la situation est sous contrôle judiciaire ». Quant au ministre Tonato, il déplore « le laxisme dans la conduite de travaux » et fait des affirmations gratuites. C’est à croire qu’il est descendu sur les lieux alors qu’il ne s’y est pas rendu. En affirmant aussi qu’il n’a pas eu d’architecte qui soit à l’origine de sa construction, le ministre Tonato a fait économie de vérité. Aussi, revenait-il au ministre de qualifier les faits avant l’enquête judiciaire?
Des proches du propriétaire de l’immeuble indiquent que des plans ont été réalisés par un technicien supérieur, mieux qu’une étude architecturale et technique a été préalablement faite avant le démarrage des travaux. L’architecte du chantier est le député Gibigaye (ex- Dc du ministre Djemba). Il a bien suivi les travaux depuis le début, de même qu’un ingénieur qui supervisait les différentes étapes des travaux du chantier, informent les mêmes sources.
Selon des sages et personnalités à Djougou, la majorité des immeubles construits dans la localité n’ont pas de permis de construire. Les mêmes sources font croire que le laxisme est plutôt du côté des autorités. « Le directeur départemental de l’Atacora et de la Donga pouvait faire arrêter les travaux surtout que le chantier est situé dans une zone qui n’est pas cachée», a martelé une personnalité de Djougou. Ce qu’il n’a fait pas en son temps. Certains parlent de démission des autorités locales qui devaient assurer la police des constructions.
Contrairement donc aux « allégations mensongères » des autorités, il y a un architecte, un plan de fondation, un ingénieur de suivi ainsi qu’un chef maçon… Des mesures de sécurité ont été prises et le bâtiment n’occupait que 30% de la parcelle, souligne avec précision un proche du propriétaire.
C’est la première fois qu’un immeuble R+ 3 de ce standing s’effondre à Djougou. Le comble, l’immeuble R +3 est totalement réduit en poussière. Ce qui fait croire à l’usage d’explosifs par une main invisible. Ce qui aurait réduit ainsi en poussière ce bâtiment R+3 érigé au grand carrefour de Djougou. Les enquêtes pourraient nous éclairer davantage.