RDC : Une loi pour règlementer la dot et les fiançailles examinée par l’Assemblée nationale

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C’est un important débat de société dans les villes comme Kinshasa où on se marie moins et plus tard, faute d’argent. En République démocratique du Congo (RDC), l’Assemblée nationale veut légiférer la problématique de la dot et des fiançailles. Une loi portée par un député de la majorité a été jugée recevable par l’Assemblée nationale, première étape avant son adoption et sa promulgation. Le texte fait débat dans le pays.

C’est pour combattre les abus que le député de la majorité Daniel Mbau propose cette loi, dit-il. Si elle est adoptée, les couples pourront voir leurs fiançailles dissoutes si, douze mois après s’être fiancés, les futurs époux ne se marient pas.

« Il y a ce qu’on appelle le phénomène du broutage. Il y a des jeunes qui vont vers les jeunes garçons, qui vont vers jeunes demoiselles pour s’aventurer 3, 4, 5, 15 ans et finalement disparaissent pour se marier ailleurs », explique-t-il. Des abus aussi dans le paiement de la dot qu’il veut combattre. « Il est désormais proscrit, si cette loi est promulguée, qu’une famille vienne ajouter des éléments ou des objets qui ne sont pas prévus dans la coutume. Donc, les téléphones IPhone pro max qui sont parfois demandés méchamment, des ordinateurs, des motos, des télévisions plasma, etc., seront désormais proscrits », poursuit le député.

Le député propose que la dot soit désormais limitée par le paiement en numéraire de 500 dollars, alors que de nos jours certaines familles exigent des montants faramineux quatre à dix fois plus élevés.  Pour la députée de l’opposition Christelle Vuanga, cette réforme n’a pas lieu d’être car elle réduit la femme au rang d’objet. « La femme n’a pas de prix, la femme a une valeur et chacun donne sa valeur à sa femme en rapport avec ses moyens. On ne peut pas se réveiller un jour et dire que voilà, voici le montant de la dot. C’est compliqué. Et deuxièmement, c’est la question des fiançailles. Là, c’est le droit naturel, c’est le droit privé, on ne peut pas légiférer dans ce domaine-là », dit-elle.

L’auteur du texte prévoit des mécanismes qui permettront aux futurs époux de déroger à la limitation de la dot.

RFI