Des dizaines de milliers d’Iraniens se sont rassemblés tôt ce mercredi 22 mai dans le centre de Téhéran pour rendre un dernier hommage au président iranien Ebrahim Raïssi, tué dimanche 19 mai dans le crash d’un hélicoptère.
Des centaines de milliers de personnes sont dans les rues de la capitale ce matin pour rendre un hommage au président. Une foule très compacte et très importante s’est réunie à l’université de Téhéran. La prière funéraire a été prononcée par le guide suprême iranien en présence des dirigeants politiques et militaires du pays mais aussi par des invités étrangers, notamment Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas. Beaucoup de personnes sont venues très spontanément rendre un dernier hommage au président d’État Ebrahim Raïssi.
Les huit cercueils seront emmenés de l’université jusqu’à la place Enghelab à cinq kilomètres de là. Le cercueil du président sera ensuite emmené par avion à Mashad, dans le nord-est de l’Iran, sa ville natale. Il avait demandé à être enterré dans cette ville sainte et religieuse du pays où il y a le mausolée de l’imam Reza, le huitième successeur du prophète Mahomet qui est très vénéré par les musulmans chiites, majoritaires en Iran.
Dans les rues de la capitale, des anonymes et des personnalités étrangères
Ismaïl Haniyeh a fait le déplacement pour rendre un dernier hommage au président Raïssi. Il faut savoir que depuis le début de la guerre à Gaza, le président Raïssi et son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, ont joué un rôle très important pour soutenir le Hamas, le Hezbollah libanais et les autres groupes de l’axe de la résistance, comme on les appelle.
À chaque fois, le président Raïssi est monté au créneau pour soutenir et apporter un soutien politique mais aussi diplomatique au Hamas, qui est soutenu par ailleurs par l’Iran militairement. Il a joué un rôle très important dans la mobilisation des forces anti-israéliennes. Et c’est notamment pour cela qu’Ismaïl Haniyeh est venu lui rendre hommage à l’université de Téhéran.
Décrié par une partie de la population pour son rôle lors du mouvement de protestation après la mort de Mahsa Amini en 2022, le président Raïssi était néanmoins très populaire chez les plus démunis. Parmi la foule immense, beaucoup n’arrivent pas à retenir leurs larmes. De nombreux Téhéranais sont venus en famille rendre un dernier hommage à Ebrahim Raïssi comme c’est le cas d’Emad, un enseignant d’une cinquantaine d’années : « Ebrahim Rahim Raïssi a montré au cours des trois dernières années que malgré les sanctions et les difficultés, on pouvait travailler pour le pays et le peuple. C’est vrai que les sanctions se sont aggravées, mais il a montré qu’on pouvait voyager à travers le pays et agir pour les gens. Et même dans cette situation difficile, préserver les slogans et les valeurs de la révolution. Cette foule est vraiment sans précédent. »
Un sentiment partagé par Fatemeh, également enseignante, venue en famille rendre, elle aussi, un dernier hommage : « Le président Raïssi était très populaire. Il était dans le cœur des gens, en particulier les gens les plus démunis, à cause de ce qui’il a fait. Comme vous pouvez le voir, les gens pleurent son départ et sont en douleur, beaucoup sont venus avec leurs petits enfants pour partager la même douleur. »
La mort d’Ebrahim Raïssi crée un véritable vide politique que son successeur devra remplir.