La loi qui scelle la réforme relative à la fusion entre la gendarmerie et la police a été adoptée ce mardi 26 décembre, par les députés par 54 voix pour, 22 contre et 0 abstention. Le parlement a bouclé la boucle ce jeudi en adoptant à l’unanimité des députés présents à l’hémicycle le projet de loi portant statut du personnel de ce nouveau corps prévu pour être effectif dès le 1er janvier 2018. Désormais au Bénin, il y aura une force unique en réponse aux défis sécuritaires. Mais, que de chemin parcouru. Face à la désinformation de la minorité parlementaire, des clarifications s’imposent quant aux avantages de cette réforme et les vœux du chef de l’Etat.
Que d’amalgame et de confusion de la part de la minorité parlementaire ce mardi à l’hémicycle. Malgré les assurances de la majorité parlementaire, leurs collègues de la minorité n’ont pas manqué de faire quelques confusions. Selon ces députés de la minorité, il y a un grand danger à vouloir fusionner la gendarmerie, un corps militaire et la police, un corps paramilitaire. Même s’ils peuvent y avoir des points communs, les deux corps se distinguent à maints égards dans la façon de fonctionner sur le terrain. Ce qui risque de créer une méfiance entre les deux corps qui s’acceptaient difficilement, fait croire le député Simplice Codjo Dossou. Cette méfiance, dit-il, est source d’insécurité. Il est appuyé par ses collègues dont Valentin Djènontin. Ce dernier soutient qu’aucun des personnels des deux corps appelés à disparaître dès le 1er janvier 2018 n’est d’accord pour cette réforme. Le député Djenontin a fait preuve de désinformation.
En effet, l’objectif de la création de la police républicaine provient de la nécessité de la mutualisation des expériences entre la gendarmerie et la police en vue de permettre à l’Etat d’utiliser avec efficacité et efficience le peu de ressources dont il dispose pour faire face aux défis sécuritaires du pays . La minorité parlementaire sait bien que c’est un long processus qui a conduit à l’élaboration d’un projet de loi la commission présidée par le général Félix Hessou. Cette commission a fait le tour du Bénin à la rencontre les différents acteurs concernés par la réforme. Elle a déposé son rapport le 18 juillet dernier au chef de l’Etat. Un comité de suivi composé de juristes de haut niveau et autres a été mis sur pied par la suite et a élaboré les avant-projets de loi qui ont été examinés en Conseil des ministres qui a adopté les projets de loi dont l’un porte sur la création de la Police républicaine et l’autre sur le statut des personnels de cette force unique. Ce sont donc les deux documents qui ont été transmis à l’Assemblée nationale pour examen et vote. La création de la police républicaine facilitera donc l’utilisation rationnelle des ressources financières destinées à la sécurité intérieure pour plus d’action et de rendement.
Pourquoi Talon a voulu de cette réforme ?
D’ailleurs, le député Nombimé Agbodranfo a été on ne peut plus clair. « La sécurité intérieure, en tant qu’elle est un mode de régulation des dysfonctionnements sociaux, ou du moins d’une partie d’entre eux, ne conçoit en effet que comme une adaptation aux évolutions du monde, aux évolutions de l’économie, des relations entre les hommes, ou de la relation que ceux-ci entretiennent avec leur propre système de valeurs. Vouloir anticiper sur ces évolutions, c’est prétendre accomplir un effort qui dépasse la simple compétence de l’observateur, même attentif. C’est donc pour faire face à de tels défis, que le Gouvernement du Président Patrice Talob a voulu converger toutes les forces intervenant sur la chaine de la sécurité intérieure en une seule grande force, une force qui rompt avec le carcan du conservatisme inopérant, pour collaborer avec la communauté pour laquelle elle est créée. Elle doit entretenir une relation parfaite avec les populations pour acquérir les qualités d’une police du peuple par le peuple et pour le peuple ». C’est tout dire. Point n’est besoin d’expliquer que l’insécurité a reculé avec le début des réformes dans ce secteur. C’est dire que la fusion entre la gendarmerie et la police va renforcer la quiétude au niveau des populations.
Avantages de la police républicaine
Cette force unique de sécurité a des avantages. Elle adoptera le modèle de police communautaire Elle établira des partenariats stratégiques avec la population pour réduire la criminalité, juguler les crises intérieures afin de créer un environnement propice au développement. La création de la Police républicaine est une solution à la délinquance et à la criminalité multiforme auxquelles les populations des contrées béninoises sont confrontées et qui les amènent à exiger plus de sécurité de leurs gouvernants. Le gouvernement a donc vu juste de fusionner les deux corps pour leur permettre d’être plus efficaces. Cette fusion va permettre de mettre fin aux dysfonctionnements, aux lourdeurs, aux incohérences et à la difficile collaboration notés dans la conduite de certaines opérations sécuritaires inter-forces sur le terrain. Les deux corps seront désormais sous la responsabilité d’une même direction générale.
Ce n’est pas une première. Cette réforme a déjà vu le jour dans plusieurs pays d’Afrique et dans le monde, ont défendu plusieurs députés de la mouvance dont André Okounlola, Gildas Agonkan et Abdoulaye Gounou. Les députés de la mouvance ont rassuré les agents de la gendarmerie et de la police nationales qui craignent pour leur carrière professionnelle des dispositions prises dans la loi pour que tout se passe bien au moment de la mise en œuvre de cette réforme. Le vœu du gouvernement et de son chef de doter le Bénin d’une Police républicaine à partir du 1er janvier 2018 se concrétise. Et comme l’a dit le chef de l’Etat, Patrice Talon, le mardi 18 juillet 2017 au Palais de la Marina à la cérémonie de remise du rapport de la Commission qui a travaillé sur la réforme sécuritaire au Bénin, « L’ère du policier ou du gendarme posté au bord de la voie ou dans nos contrées est révolue ». Une force unique de sécurité intérieure est désormais possible au Bénin.