Après le drame de Dassa-Zoumè qui a fait une vingtaine de morts et autant de blessés, les populations du septentrion sont touchées par un autre drame. Selon la radio locale de Banikoara, des individus armés et non identifiés ont mis feu à l’école primaire publique de Guimbagou dans l’arrondissement de Toura.
La moto d’un enseignant a été réduite en cendre. Pis, le chef du village, sorti de sa chambre suite aux cris de détresse de l’enseignant a été abattu par les assaillants. Les autorités locales confirment avoir reçues l’alerte tôt ce matin.
Selon Banouto, c’est autour de minuit que des individus armés ont infiltré l’EPP de Guimbagou à Banikoara. Ils étaient sur des motos et se sont dirigés d’abord vers le bâtiment qui sert de résidence à quatre enseignants de l’école. Radio Banigansè rapporte qu’il s’agit de la résidence du directeur de l’EPP Guimbagou et de trois autres enseignants.
Le directeur absent, les trois enseignantsont été tenus « en respect » par les individus armés. Il leur ont ensuite arraché leurs téléphones portable et saisi une moto. L’engin a été traîné vers le bâtiment qui abrite les classes de CM1, CM2, la direction et le magasin contenant les vivres de la cantine scolaire.
Les assaillants après avoir vidé le réservoir de la moto ont incendié le module de classe à l’aide de l’essence recueillie. La moto a été également brûlée. Après avoir incendié l’école, les assaillants ont tiré plusieurs coups de feu qui ont créé la débandade au sein de la population.
« Les plus curieux qui avançaient vers l’école ont été retournés de force par des jeux de lumière de lampes torches et des tirs de dissuasion » mais pas le chef du village, rapporte Banigansè FM. Munie de sa machette, l’autorité locale est sortie voir ce qui se passe. A cause des jeux de lumières des assaillants, son arme de circonstance a laissé voir un reflet qui a provoqué leur colère. Il a reçu une balle à la poitrine et a succombé, rapporte la radio locale.
Mardi, il n’y a pas eu classe…
Pris de peur, la population a attendu le retrait des hommes armés avant de se rendre sur les lieux. Les assaillants sont restés jusqu’à 6 heures du matin ce 31 janvier 2023 dans l’enceinte de l’école avant de partir. Après leur départ, la population est allée chercher de l’eau avec des bassines et des réservoirs pour éteindre le feu. « …le feu n’a pas atteint les vivres », apprend-on.
Sur des images publiées par Banouto, la charpente du module de classe incendié a été détruite par les flammes. On aperçoit également le tricycle qui a permis de transporter l’eau vers l’école pour arrêter le feu et des bassines posées au sol.
La police et l’armée béninoise ont ratissé la zone après cette attaque en vue de mettre la main sur ses auteurs. Guimbagou, assurent nos sources, est « fortement militarisé » en ce moment.
Dans cette école, certaines salles de classes sont en matériaux précaires. Elles n’ont pas été incendiées. Les individus armés s’en sont pris au module de classes qui abrite le magasin des vivres.. Après l’attaque, « un enseignant a pris ses colis et est reparti sur Kandi », informe une autre source. Mardi, il n’y a pas eu classe, enfants et enseignants sont restés chez eux.
On se rappelle, des terroristes présumés avaient donné un ultimatum de fermer une école à Banikoara. Après la première incursion terroriste, la sécurité a été renforcée dans cette commune. La population de Toura appelle le gouvernement à doter l’arrondissement d’un commissariat de police.
S.E.
