Une dizaine de personnes, dont cinq militaires du Centre régional de secours en mer, ont été placées en garde à vue dans l’enquête sur la mort de 27 migrants après le naufrage de leur bateau dans la Manche fin 2021, selon l’AFP qui a précisé que ces gardes à vue sont finies et qu’une partie de ces personnes sont en cours de présentation devant le magistrat instructeur de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée du tribunal judiciaire de Paris, en vue d’une éventuelle inculpation.
Pour les militaires, il s’agit de trois femmes et de deux hommes qui étaient en fonction au moment des faits au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Gris-Nez, chargé des secours dans la Manche. Le fait que certains des mis en cause soient des militaires pourrait entraîner des spécificités procédurales.
Le canot avait coulé au petit matin du 24 novembre 2021, emportant 27 passagers, majoritairement des Kurdes irakiens, âgés de 7 à 46 ans. Personne ne leur était venu en aide. Ni côté français, ni côté britannique, chacun passant la nuit à se renvoyer la balle, selon des documents de l’enquête consultés par l’AFP.
L’association Utopia 56 avait déposé plainte pour homicide involontaire et omission de porter secours contre Philippe Dutrieux, le préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord.
Dix passeurs présumés, majoritairement afghans, ont été inculpés dans le cadre de ce drame, qui a fait monter la tension entre Paris et Londres. Une enquête est également en cours outre-Manche.
S.E.