L’armée nationale libyenne (ANL) dirigée par Khalifa Haftar encercle depuis le 15 août, plusieurs quartiers de la ville de Syrte, fief de la tribu Kadhafi. Selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, le but essentiel de ce déploiement est d’empêcher les festivités prévues à l’occasion du 1er septembre, date anniversaire de la révolution menée par le colonel Mouammar Kadhafi contre le roi Senoussi en 1969.
C’est-à-dire que le processus de négociation était bel et bien en cours, mais la partie gagnante a choisi d’aller par la force avant même l’issue de la réunion du lundi 28 août. Et c’est justement ce que dénonce le CCF. « En effet, l’article 528 de la loi 2013-01 du 14 août 2023 portant code foncier et domanial en République du Bénin, telle que modifiée et complétée par la loi 2017-15 du 10 août 2017, a prévu une étape de négociation préalable en vue de rapprocher les parties et d’éviter les conséquences graves des démolitions. La même loi interdit, en son article 415, les mesures d’expulsion forcée en saison pluvieuse », a-t-il dénoncé.
Pour mettre fin aux démolition hors norme, le président du Conseil Consultatif Foncier (CCF) « invite instamment les bénéficiaires de décisions de justice en matière foncière à s’abstenir de telles pratiques et à se rapprocher du Secrétariat permanent du CCF pour la notification des décisions de l’institution au sujet de leurs dossiers ».
Une trentaine de civils ont été arrêtés par l’ANL. Motif : être sympathisant de l’ancien régime et vouloir fêter le 1er septembre. Parfois, uniquement parce qu’ils avaient des photos de Kadhafi sur leur téléphone. La plus jeune des personnes arrêtées n’a que 12 ans, la plus âgée 80. Abdallah Issa a été frappé et insulté avant d’être appréhendé.
Les arrestations ont été menées par la brigade Tarek ben Ziad dirigée par Saddam Haftar. Les militaires ont traqué les jeunes dans les rues de Syrte le soir du 1er septembre. Des maisons ont été fouillées sans mandat de perquisition et certains ont vu leur domicile détruit pour avoir lancé des feux d’artifice.
Des associations libyennes des droits de l’homme ont dénoncé « des arrestations arbitraires et sans fondement judiciaire ». Le Conseil social de la tribu Khadafi a demandé la libération de ses membres s’armant, comme il le précise, « de sagesse et de patience ». Selon nos informations, des candidats aux élections, proches de Saïf al-Islam Kadhafi, ont été brièvement arrêtés en Égypte (alliée de Haftar) avant d’être relâchés.
Plus les élections libyennes semblent proches, plus une sorte de guerre sourde entre le maréchal Haftar et les kadhafistes s’intensifie. Si les commémorations à l’occasion du 1er septembre ont été réprimées à Syrte, elles ont eu lieu dans plusieurs autres villes comme Sebha, Bani Walid, ou Tarhouna. Une manifestation a même eu lieu en Tunisie.
RFI