A trois jours d’un premier tour qui tourne à un imprévisible match à quatre, les 11 candidats à la présidentielle française se retrouvent ce 20 mars pour un dernier round télévisé.
Dans une campagne à multiples rebondissements et au niveau de suspense inédit, le débat présidentiel de ce jeudi soir sera la dernière grande fenêtre médiatique avant la très attendue échéance du 23. L’émission débutera à 20h sur France 2. A la fin, les candidats se retrouveront tous ensemble pour une conclusion de 2 minutes 30 chacun.
« Le débat, c’est formidable, c’est les punchlines, les petites phrases, les postures, mais trois jours avant le scrutin, ce n’est pas de ça dont les citoyens ont besoin, a défendu le directeur de l’information du groupe France Télévisions, Michel Field. On ne va pas aller vers la politique-spectacle mais une forme sérieuse, cadrée, statutaire ».
Au menu : pouvoir d’achat, chômage, international, Europe et une ou deux questions de précision du programme. Chaque candidat aura également une carte blanche sur la thématique de son choix.
« Avec au moins entre 20 à 25% d’indécis parmi les gens certains d’aller voter, ces trois derniers jours sont le moment de cristallisation pour près de 10 millions d’électeurs. Même s’il ne s’agit pas d’un débat, la moindre émission compte en pleine bataille du vote utile » à gauche entre Mélenchon et Macron, relève Chloé Morin, directrice de l’observatoire de l’opinion de la Fondation Jean-Jaurès.
Abstentionnistes et indécis
Quatre candidats sont en position d’accéder au second tour au vu des intentions de vote : Emmanuel Macron, Marine Le Pen, et un peu derrière dans les sondages, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, qui ont réduit l’écart dans la dernière ligne droite.
Donnée qualifiée au second tour du scrutin par toutes les enquêtes d’opinion depuis des mois, Marine Le Pen connaît ces derniers jours un tassement dans les sondages, comme l’autre favori, Emmanuel Macron – tous deux autour de 23% des intentions de vote.
François Fillon, longtemps plombé par ses ennuis judiciaires et Jean-Luc Mélenchon les talonnent de près, à quasiment 20%. Marine Le Pen est néanmoins donnée battue au second tour par toutes les enquêtes, quel que soit son adversaire.
Le sprint final sera d’autant plus serré que ces résultats de sondages de premier tour se situent dans la marge d’erreur, que l’abstention risque d’être élevée et que près de 30% des électeurs affirment ne toujours pas savoir pour qui voter au premier tour.