Au Gabon où les rites traditionnels étrangers cohabitent, un peu plus qu’avant, avec les us et autres folklores du terroir, les traditionnalistes locaux veulent reprendre leurs droits. Réunis au sein d’un Conseil national des rites et traditions du Gabon, ils ont donné six mois aux marabouts étrangers pour partir du pays avec leurs fétiches, rapporte gabonreview.
Les traditionnalistes gabonais ont pris la décision après la mise en place du bureau ad hoc du Conseil national des rites et traditions du Gabon avec à sa tête, Junior Xavier Ndong Ndong intronisé le 27 octobre. «C’est une responsabilité historique parce que c’est la première fois que les enfants du Gabon, propriétaires du pays, s’organisent pour créer une fédération qui va parler des rites et traditions de leur pays», dit-il. «Il faut prendre date à partir de ce jour que le Gabon va entrer dans une nouvelle dimension de son histoire parce que désormais la tradition du Gabon va devenir la pierre angulaire du Gabon», a-t-il souligné.
Et à Junior Xavier Ndong Ndong d’ajouter: «A partir de ce jour, tous ceux qui pratiquent les fétiches, les marabouts étrangers sur le territoire gabonais, ils ont six mois pour arrêter ce qu’ils font et partir du Gabon». Le début d’une guerre ? Dans le pays, et particulièrement ces quatorze derrières années, les rites et traditions gabonaises cohabitent tant bien que mal avec les cultures étrangères, suscitant dans la plupart des cas, colère et indignation des populations pour qui «ces expatriés ne respectent rien». Au quartier Belle-vue II par exemple, que l’on soit au lieudit Boule-rouge ou au carrefour La Nation, les populations ont souvent assisté malgré elles, à des cérémonies de Vodou et autres cérémonies traditionnelles d’Afrique de l’Ouest.
Ici il y a beaucoup de Béninois, des Togolais et même des Congolais
«Ici il y a beaucoup de Béninois, des Togolais et même des Congolais. Quand ils veulent faire leurs cérémonies, ils le font sans aviser personne et sur la route interrompant la circulation puisque leur moukoukwè doit finir de faire ce qu’il à faire», témoigne un habitant de Belle-Vue II. Selon lui, des disputes ont souvent éclaté entre Gabonais et étrangers du fait de ce genre de pratiques. «Dans nos maisons, qu’ils louent, ils font des incantations. Ils plantent des objets bizarres et ils se vantent d’avoir des relations bien placées dans le pays», a-t-il ajouté certain que la plupart des propriétaires des maisons occupées par ces expatriés sont sous le coup des sorts. «Ils nous maraboutent. Ce qui explique le fait qu’ils restent là malgré nous».
En dehors des quartiers sous-intégrés de la capitale qui accueillent leurs cérémonies, plusieurs de ces «marabouts et féticheurs» étrangers habiteraient dans des quartiers huppés où ils seraient entretenus par «des hautes personnalités» sous leur emprise. Particulièrement, des personnalités politiques prêts à débourser des fortunes pour garder le pouvoir, obtenir certaines faveurs, connaître l’avenir et à s’offrir d’autres services proposés par les traditionnalistes. Ces personnalités croiraient beaucoup plus en l’efficacité des gris-gris et autres amulettes fournis par ces «marabouts» qu’aux pratiques voire aux pouvoirs de leurs compatriotes «ngangas». Un état de fait qui mettrait à mal ces traditionnalistes d’autant plus que leurs congénères sont disséminés sur le territoire national.