En Tunisie, l’annonce est tombée ce dimanche soir juste après la fermeture des bureaux de vote. Le président sortant Kaïs Saïed est donné vainqueur avec plus de 89% des voix dès le premier tour de la présidentielle, selon un sondage d’un institut privé diffusé à la télévision nationale. Un sondage qui a déjà des conséquences sur le terrain.
« Il faut attendre les résultats de l’instance supérieure indépendante pour les élections, mais les résultats qui ont été annoncés, il y a peu, qui sont des sondages à la sortie des urnes sont comme dans tous les pays proches de la réalité », a annoncé Kaïs Saïed dans la foulée de l’annonce faite à la télévision nationale. Aussitôt après la diffusion de ces chiffres en question, plusieurs centaines de partisans du président sont descendus sur l’avenue Bourguiba pour célébrer ce qu’ils considèrent déjà comme une victoire de leur candidat.
Une participation à 27,7%, selon l’Isie
En Tunisie, Kaïs Saïed – ancien assistant de droit – continue d’apparaître pour une frange non négligeable de la population comme un homme intègre et une digue contre le retour de l’ancienne élite qui a dominé la vie politique tunisienne après la révolution et notamment le parti islamiste Ennahdha.
Joie d’un côté et stupeur de l’autre. Zouhaïr Maghzaoui, l’un des deux autres candidats, a convoqué une réunion d’urgence dans laquelle il a annoncé ne pas donner de crédit à ces chiffres et a demandé à l’armée de protéger le processus électoral. « Malheureusement, le sondage qui a été rendu public n’est pas fiable, assure Zouhaïr Maghzaoui, ancien député et chef d’un parti nationaliste-arabe. C’est une manœuvre pour préparer l’opinion publique des résultats qui sont probablement révélés demain. Je veux demander à nos forces de sécurité et notre armée de nous protéger le processus électoral de tous les dangers qui le guettent. »
Pour le moment, le seul chiffre officiel qui a été divulgué par l’Isie est celui de la participation qui s’établissait à 27,7%. Ce qui en fait le plus faible taux pour le premier tour d’une présidentielle depuis le renversement de Ben Ali en 2011.