"Vivre avec les microbes"  : Un séminaire national de la SoBeSA en cours à l’ Irsp

Société

(Les participants réfléchissent sur les relations entre les hommes, les micro-organismes et l’environnement au Bénin) 

La SoBeSA (Société Béninoise de Sociologie et d’Anthropologie (SoBeSA), en partenariat avec le Laboratoire d’Anthropologie Médicale Appliquée (LAMA) et l’appui du Centre for the Social Study of Microbes (CSSM)/ (University of Helsinki), organise un séminaire national sur le thème « Vivre avec les microbes. Comprendre les relations entre les hommes, les micro-organismes et l’environnement au Bénin » depuis ce mercredi 15 et ce jusqu’au vendredi 17 mai 2024. C’est  l’Institut régional de santé publique (IRSP)  sis à Ouidah qui accueille cette importante activité.

« Vivre avec les microbes. Comprendre les relations entre les hommes, les micro-organismes et l’environnement au Bénin », voilà le thème autour duquel les participants auront à réfléchir durant trois jours au cours de ce séminaire national.

En effet, comme partout dans le monde, les pays d’Afrique sont de plus en plus confrontés à des épidémies émergentes et pré-émergentes. Il s’agit, selon le président de la SoBéSA, Roch Houngnihin, d’épidémies iconoclastes qui imposent des interventions drastiques, socialement inacceptables, et qui induisent des modèles de causalité autochtones : envoûtement, sorcellerie, action maléfique, volonté divine et bien d’autres. Ces réalités sont très peu ou presque examinées dans le contexte africain en général et béninois en particulier. « C’est à ce titre que le Laboratoire d’ Anthropologie médicale Appliquée de l’ Université d’Abomey-Calavi s’associe à la SoBéSA pour organiser le présent séminaire en vue de réfléchir et mieux comprendre les relations entre les hommes , les micro-organismes et l’environnement au Bénin », explique le  Directeur de LAMA et président  de la SoBéSA, professeur Roch  A. Houngnihin. Il s’agit d’une innovation qui contribuera à la promotion des sciences sociales dans la production de connaissance et la réponse aux épidémies et aux maladies dues aux microbes aux côtés des autres sciences.

Pendant trois jours, les participants auront droit à sept (07) communications. Lesdites communications seront présentées par des spécialistes de haut niveau et suivies de discussions.

Présente à ce séminaire, la représentante du maire de Ouidah, Mme Sabine FOURN, a souligné que la santé est la condition sine quanon à toute existence et à tout développement humain et durable. Et en cela, elle demeure la priorité des autorités du Bénin. Elle ajoute que la dynamique des récentes crises sanitaires comme Ebola, le Lassa ou la COVID 19 rappelle régulièrement la nécessité d’appréhender la santé de manière collective et pluridisciplinaire afin d’adopter des stratégies prophylactiques et de développer des traitements adaptés pour les personnes infectées. « C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent séminaire qui regroupe un parterre de spécialistes des sciences de la santé, des sciences sociales et humaines des sciences biologiques et agronomiques », a dit la 2ème adjointe au maire de Ouidah, Sabine FOURN .

La Directrice du Centre pour l’ étude sociale des microbes de l’ Université d’ Helsinki, le professeur Salla Sariola, elle a, pour sa part, donné les raisons qui justifie le financement de sa part dans le cadre de ce séminaire. Elle n’a pas manqué de faire un bref aperçu de ladite université.

Boniface Kabla ( Col)

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Mot de contexte du Directeur du LAMA-UAC

  • Monsieur le Directeur de l’Ecole Doctorale Pluridisciplinaire « Espaces, Cultures et Développement » ;
  • Monsieur le Coordonnateur de la Formation Doctorale Sociologie et Anthropologie,
  • Madame la Directrice du Center for the Social Study of Microbes de l’Université d’Helsinki ;
  • Mesdames et Messieurs les membres de la Société Béninoise de Sociologie et d’Anthropologie ;
  • Chers participants en vos rangs, grades et qualités ;
  • Distingués invités ;
  • Mesdames et messieurs

 

« Les microbes pour le meilleur et pour le pire », c’est avec ce titre d’une exposition organisée par l’Université de Genève que je prends la parole ce jour, mercredi 15 mai 2024, dans le cadre de ce Séminaire national portant sur le thème « Vivre avec les microbes. Comprendre les relations entre les hommes, les micro-organismes et l’environnement au Bénin ».

Mais avant tout, je voudrais réitérer les sincères remerciements du Laboratoire d’anthropologie médicale appliquée (LAMA) et de la Société Béninoise de Sociologie et d’Anthropologie (SoBeSA) pour votre présence ici, marque de votre intérêt et de votre engagement en faveur de la science et de la santé, en faveur du développement durable tout court.

Soyez les bienvenus à l’Institut régional de santé publique de Ouidah. Ouidah, une terre de rencontre des peuples, chargée d’histoire et marquée par de nombreux sites touristiques dont l’emblématique temple de python qui met en évidence les rapports entre humains et non humains ancrés dans la spiritualité des peuples africains.

Nous sommes très heureux de vous accueillir à l’occasion de cette importante rencontre dont l’objectif est de développer des théories et des méthodes pour mieux comprendre les relations complexes entre les humains, les non-humains, les microbes et leurs environnements au Bénin.

En effet, comme partout dans le monde, les pays d’Afrique sont de plus en plus confrontés à des épidémies émergentes et ré-émergentes. Il s’agit en général d’épidémies iconoclastes qui imposent des interventions drastiques, socialement inacceptables, et qui induisent des modèles de causalité autochtones : envoûtement, sorcellerie, action maléfique, volonté divine, déni du modèle virologique, etc.

Dans la plupart des cas, les acteurs institutionnels élaborent des plans de contingence, mettent en place de comités nationaux de crise et développent des interventions spécifiques (prise en charge des cas, surveillance et recherche des contacts, services de laboratoires, mobilisation sociale, mise en place de dispositifs de biosécurité, etc.).

Parmi les causes anthropiques des épidémies, l’agriculture, l’élevage, la déforestation, les désordres sociaux, les guerres, la pauvreté et la faim, les voyages, les migrations et la démographie prennent une place majeure.

Ces réalités sont très peu (ou presque pas) examinées dans le contexte africain en général et béninois en particulier. C’est à ce titre que le Laboratoire d’Anthropologie Médicale Appliquée  de l’Université d’Abomey-Calavi s’associe à la Société Béninoise de Sociologie et d’Anthropologie pour organiser le présent séminaire en vue de réfléchir sur les relations entre les hommes, les micro-organismes et l’environnement au Bénin. Il s’agit d’une innovation qui contribuera à la promotion des sciences sociales dans la production de connaissances et la réponse aux épidémies et aux maladies dus aux microbes aux côtés des autres sciences.

Chers participants

Mesdames et Messieurs

Pendant trois jours, nous aurons droits à sept communications qui seront présentés par des spécialistes de haut niveau, suivies de discussions. Elles concerneront surtout :

  • Les zoonoses et le monde microbien
  • La Santé globale /one Heath et le cadre de réponse aux épidémies au Bénin
  • La résistance antimicrobienne
  • Les mesures de santé publique et la surveillance des épidémies
  • Les sciences sociales et la réponse aux épidémies au Bénin
  • Enjeux et défis éthiques de la recherche au Bénin
  • Genre et réponse aux épidémies au Bénin

Deux ateliers thématiques seront également organisés avec des séances plénières en vue de définir un plan d’actions qui constituera un outil de plaidoyer à l’endroit des décideurs. A terme, il s’agira d’élaborer un manuel qui permettra d’identifier les types de connaissances et savoir-faire spécifiques qui pourront être reproduits dans différents contextes et qui peuvent donc être recommandés comme un modèle.

L’autre particularité de ce séminaire national est qu’il sera pour nous l’occasion de maximiser les opportunités de réseautage entre les spécialistes des sciences sociales ainsi que d’autres groupes pertinents possibles, notamment les professionnels de la santé, les spécialistes des sciences animales et agronomiques et de la sécurité nationale.

Inévitablement, ce jour est un jour mémorable qui entrera dans les archives de notre pays.

Mais comment finir sans remercier le Center for the Social Study of Microbes de l’Université d’Helsinki, représenté ici par sa Directrice, qui a financé l’organisation de ce séminaire national. Le financement des activités de recherche et de leur promotion constitue un maillon clé dans la production de connaissances pour faire face aux défis de développement durable. Chère Professeur Salla Sariola, merci pour cet appui important à la réalisation de ce séminaire.

Enfin, je saisis cette opportunité, au nom du comité de pilotage, pour vous présenter toutes les excuses pour d’éventuelles imperfections quant à l’organisation due à l’œuvre humaine. Nous voudrions implorer à cet effet l’indulgence des participants pour toute insuffisance qu’ils viendraient à constater durant ce séminaire.

Fructueux échanges à tous !

Je vous remercie !