Bénin/Criet : Un policier risque 15 ans de prison pour avoir promis libérer un gardé à-vue contre un million de FCFA

Société

Au Bénin, un policier a comparu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), mardi 16 janvier 2024, pour trafic d’influence. L’agent de police est poursuivi pour avoir reçu de l’argent pour libérer un individu dans les liens de la justice.

Un fonctionnaire de police risque quinze ans de prison au Bénin. Il est poursuivi devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme pour trafic d’influence, rapporte Banouto. Selon les faits, le policier, alors en service dans un commissariat à Porto-Novo, a pris une somme d’un million cinquante mille francs CFA (1.050.000 FCFA) auprès des enfants d’un père de famille gardé à vue en leur promettant d’obtenir la libération de leur géniteur, rapporte la même source.

Malheureusement, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Lors de la présentation du père de famille en question aux autorités judiciaires, il a été placé sous mandat de dépôt. Voyant la tournure que prenait le dossier de leur père, les enfants ont dénoncé l’agent de police qui a été placé sous mandat de dépôt le 27 décembre 2023. Ensuite, le fonctionnaire de police a restitué la somme reçue des mains des enfants.

Lors de l’audience ce mardi, le ministère public a fait ses réquisitions. Le substitut du procureur spécial près la CRIET a estimé que le prévenu a porté atteinte à la justice et à la réputation du chef du parquet spécial par son agissement. Il a indiqué que les faits reprochés au policier sont prévus et réprimés par l’article 357 du Code pénal. Cet article a prévu une peine allant de cinq à dix ans et d’une amende égale au triple de la valeur des promesses agréées ou des choses reçues ou demandées pour « tout agent public ou toute autre personne qui sollicite ou accepte, directement ou indirectement, un avantage indu pour lui-même ou pour elle-même ou pour une autre personne afin d’abuser de son influence réelle ou supposée, en vue de faire obtenir d’une administration ou d’une autre autorité publique un avantage indu ».

Le ministère public a demandé à la Cour de retenir dans les liens de la justice le policier et de le condamner à une peine de prison ferme de 15 ans et qu’une amende de cinq millions francs CFA lui soit infligée.

Le mis en cause a reconnu les faits qui lui sont reprochés. A la barre il a expliqué qu’il comptait solliciter les services d’un avocat pour obtenir la libération du père de famille gardé à vue.

Devant la CRIET, Me Hugo Koukpolou, dans sa plaidoirie, a qualifié les réquisitions du ministère public de « colériques ». Pour lui, « La justice ne doit pas se confondre à colère », rapporte Banouto. Il a plaidé la clémence de la Cour a qui il demande de ne pas suivre les réquisitions du ministère public, car son client a reconnu les faits.

Après les réquisitions du ministère public et la plaidoirie de la défense, la Cour a mis le dossier en délibéré. Le verdict est attendu pour le 20 février 2024.

F KOUWAFIN