La CRIET a condamné en décembre 2021 les opposants Joel Aivo et Reckya Madougou respectivement à 10 et 20 ans de prison. Une « condamnation politique », ont apprécié en son temps les opposants au président Patrice Talon. Se prononçant sur les deux cas, un opposant au président Talon pense que : « Le vrai terrorisme est en train d’apparaître aujourd’hui.. ».
L’ancienne garde des Sceaux, Reckya Madougou, a écopé, samedi 11 décembre 2021, de vingt ans de prison pour terrorisme devant la CRIET qui avait condamné quatre jours plus tôt un autre opposant, Joel Aivo à dix ans de prison. Reckya Madougou, 47 ans, a été reconnue coupable de « complicité d’actes terroristes » par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
Quant à l’opposant Joël Aivo, il a été reconnu coupable de blanchiment de capitaux et de complot contre l’autorité de l’État. On a voulu fabriquer à tout prix un «Bob Denard junior » du nom de ce célèbre mercenaire français, a regretté ce jour Me Robert Bonou.
Invité Afrique de Radio France Internationale, ce mardi 22 février, Komi Koutché, l’ancien ministre béninois de l’économie et des finances de Boni Yayi s’est prononcé à nouveau sur ces condamnations: « Tout ce monde-là pour des questions de terrorisme, alors que le vrai terrorisme est en train d’apparaître aujourd’hui et que les militaires n’ont même pas le moindre armement pour pouvoir se battre, alors que le président a passé des milliards de contrats militaires avec la Chine qu’il utilise pour se bunkériser à Cotonou », critique-t-il.
Le 22 septembre 2021, Boni Yayi a été reçu par Patrice Talon au palais présidentiel. Il en a profité pour évoquer les cas des opposants, dont Komi Koutché, pour voir s’ils pourraient rentrer d’exil à Cotonou. Après cette rencontre qui avait l’air de décrisper l’atmosphère politique au Bénin, « certains opposants sont encore en France ou en prison » fait savoir Komi Koutché selon qui, « rien n’a véritablement changé ».
A.C.C.
