Un nouveau syndicat des magistrats est porté sur les fonts baptismaux ce vendredi 13 septembre 2013 au Tribunal de première instance de Cotonou. Pourquoi une telle initiative ? Lire le message d’annonce du président du comité d’organisation du congrès constitutif de l’Amab, Kouessi Bienvenu Anagonou.
Un nouveau syndicat des magistrats sera porté sur les fonts baptismaux ce vendredi 13 septembre 2013 au Tribunal de première instance de Cotonou. Pourquoi une telle initiative ? Lire le mesage d’annonce du président du comité d’organisation du congrès constitutif de l’Amab, Kouessi Bienvenu Anagonou.
« A tous nos collègues Magistrats,
Chers collègues et amis ! Vous avez certainement entendu, depuis un certain temps, des rumeurs faisant état d’un projet d’association qui va naître.
Oui, ces rumeurs sont fondées.
Pourquoi une telle initiative ?
Depuis la création de l’Association des Magistrats du Dahomey (Amad), en 1967, devenue Association des Magistrats du Bénin (Amab), en 1978, au Congrès Constitutif de l’Union Nationale des Magistrats du Benin (Unamab), en 1990, en passant par l’expérience du Syndicat Nationale des Magistrats du Bénin (Synamab) en 1980, d’importantes énergies ont été consumées pour que nous ayons un cadre adéquat d’expression de solidarité, de concertation, de valorisation et de protection de notre corporation. Malheureusement, ces différents efforts n’ont pu à certains égards combler pleinement nos attentes.
En l’essoufflement du Synamab, nous avons réaffirmé notre adhésion à l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab).
Chers collègues et amis, nous avons vu le visage de l’Unamab sous nos éminents aînés, messieurs le procureur général Jean Baptiste Monsi et l’avocat général Onésime Madodé et nous continuons d’observer l’Unamab d’aujourd’hui.
Chers collègues et compagnons notre union ne répond plus à nos aspirations. Il est indéniable que beaucoup de frustrations et de mécontentements sont enregistrés dans nos rangs. Nos représentants ne nous consultent plus avant de prendre certaines décisions de grande importance, au point où des rumeurs font état, à tort ou à raison, de récupération politique de l’Unamab. Sinon comment expliquer la déclaration du président de l’Unamab, lors de la prise de service du tout nouveau ministre de la Justice : « Nous demandons le retrait pur et simple du projet de révision de la constitution » ?
Au lendemain de cette déclaration, des journaux ont publié à la Une « Les Magistrats sont contre la révision de la constitution » ; alors qu’aucune assemblée générale ne s’est tenue à ce sujet.
Chers collègues, comment un sujet aussi sensible peut être abordé, sans consulter la base que nous constituons ?
Bref, nous notons aujourd’hui une gestion autocratique et quasi solitaire de l’Unamab. C’est pourquoi, nous devons nous lever, comme un seul homme, pour aller délivrer notre corporation des mains des politiciens. L’association des magistrats doit rester apolitique. Nous devons redonner à la magistrature toute sa noblesse et concentrer nos énergies sur les vrais et sérieux problèmes dont souffre la corporation, à savoir :
– Les dernières affectations à polémique ;
– Le non accompagnement des primes à la retraite, contrairement à la situation des enseignants, des financiers, etc ;
– La banalisation des conditions de rémunération et de travail des conseillers des cours d’appel ; aucun magistrat raisonnable ne veut y être affecté, au point où les trois cours d’appel tournent au ralenti, pour cause de pénurie de conseillers ;
– La disparition quasi-totale du parc automobile, etc.
Le seul moyen, c’est de créer un autre creuset pouvant obliger l’administration à payer aux magistrats le prix de la vertu et obliger les magistrats à mettre véritablement la justice au service du développement.
Il ne s’agit pas en réalité d’un nouveau creuset, mais nous allons reprendre l’association que nos pères fondateurs avaient créée. Il s’agit de « l’Association des Magistrats du Bénin » ayant pour sigle ‘’Amab’’.
Nous vous invitons massivement au congrès constitutif, prévu pour le vendredi 13 septembre 2013, à 9 heures, au Tribunal de Première Instance de Cotonou, dans l’une de ses salles d’audience.
Nous n’avons nullement pour ambition de détruire ou de combattre l’Unamab ; nous respectons ceux qui s’y retrouvent. Notre seule ambition est de soulever et de régler autrement, à ses côtés, les vrais problèmes des magistrats et de la justice béninoise ».
Pour le comité préparatoire
Kouessi Bienvenu Anagonou