Pape Alé Niang, un journaliste sénégalais, a été arrêté le dimanche 6 novembre à son domicile et placé en garde à vue par la police. Il lui est reproché d’avoir tenu des propos diffamatoires contre des gradés de la gendarmerie et diffusé des documents secrets de l’armée. La veille, Fatou Dione a été violentée par les forces de l’ordre lorsqu’elle couvrait une manifestation. Deux affaires qui ont provoqué l’ire d’un syndicat de journalistes.
Le journaliste Pape Alé Nianga été arrêté pour « recel et publication de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie de nature à nuire à la défense nationale, appel à la subversion et propagation de fausses nouvelles ». Selon Me Ciré Cledor Ly, l’un de ses avocats, c’est sur ordre du procureur de la République que la police a procédé à l’interpellation du journaliste, rapporte notre correspondant, Birahim Touré.
Il lui est reproché d’avoir tenu des propos diffamatoires contre la gendarmerie et d’avoir diffusé des documents classés confidentiels sur l’affaire « Sweat Beauté » lors d’une émission en direct sur Facebook, jeudi 6 novembre. Le nom de l’affaire provient d’un salon de massage dont l’une des employées accuse de viol Ousmane Sonko, un des leaders de l’opposition sénégalaise.
Des accusations grave selon l’avocat du journaliste qui estime que l’on tente de le museler. Plusieurs organisations, dont le Syndicat des journalistes et professionnel de la communication (Synpics), ont dénoncé l’arrestation de Pape Alé Niang. Une partie de la classe politique a également « dénoncé une tentative d’intimidation des journalistes ». Pour le moment, les autorités judiciaires et la police n’ont pas communiqué sur cette affaire.
« Ces attaques-là doivent cesser »
Le cas de Pape Alé Niang n’est pas le seul qui fasse réagir le Synpics. Samedi, une autre journaliste sénégalaise Fatou Dione a été violentée par les forces de l’ordre lors d’une manifestation. La reporter s’est évanouie et a été emmenée à l’hôpital. Pour le syndicat, c’est l’agression de trop et il a alerté les autorités, il y a deux semaines, de la multiplication des violences contre les journalistes.
« Ces attaques-là doivent cesser parce que les journalistes sont des acteurs importants dans la démocratie, s’insurge Maguette Ndong, porte-parole du Synpics, joint au téléphone par Guillaume Thibault de la rédaction Afrique. Tous les esprits sont focalisés sur 2024 qui sont vraiment des échéances majeures dans la vie politique sénégalaise. Et nous estimons que la presse à un rôle majeur à jouer pour relayer ces événements-là pour que l’opinion soit édifiée sur ce qui se passe au Sénégal. »