Le sieur Boniface Kpékpassi, ex-gérant de la boutique témoin de l’ex-Office national de sécurité alimentaire (ONASA) de Tchaourou, a écopé mardi, de sept (7) ans d’emprisonnement ferme et est contraint de payer cinq millions de francs Cfa d’amende puis à rembourser 3. 616. 865 F Cfa à l’Etat béninois dans un dossier de détournement de deniers publics, inscrit au rôle de la 4ème session criminelle à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Les faits remontent en 2015 où Boniface Kpékpassi, alors gérant de la boutique Témoin de l’Office national de sécurité alimentaire (ONASA) de Tchaourou, était chargé de la gestion financière et de la tenue des pièces comptables de ladite boutique. Un contrôle de la direction générale de l’ONASA a révélé qu’il a eu manquant d’une somme de 3.616.865 F cfa, issues de la vente des sacs de riz et de maïs mis à la disposition de la boutique témoin de Tchaourou. Un montant que l’accusé, Boniface Kpékpassi devait reverser au Trésor public pour le compte de sa structure et qui n’a jamais été fait.
A la barre, le mis en cause a déclaré qu’il constate parfois, après-vente au détail des produits, que le nombre de kilogrammes écrit sur les sacs de riz ou de maïs ne correspond pas à la contenance inscrite. Aussi, a-t-il ajouté qu’il y a des charançons qui attaquent parfois les sacs où des rapports ont été faits à sa supérieure hiérarchique, notamment la direction générale mais sont restés sans suite.
Il lie ce qui lui est arrivé à son ignorance en matière de comptabilité et de gestion et dit avoir occupé ce poste grâce à un parent à lui, le directeur général de l’ONASA d’alors. Ce dernier, aux dires de l’accusé, lui avait fait la proposition du poste par un simple appel téléphonique.
Une offre qu’il a d’ailleurs accepté et en était content d’avoir trouvé ainsi un emploi avec son baccalauréat mais soutient n’avoir jamais su que l’Office national de sécurité alimentaire (ONASA) est une structure de l’Etat. Il le prenait pour une propriété privée de son oncle qui l’avait embauché, directeur d’alors de la structure.
Il lui a été notifié que la structure appartient bel et bien à l’Etat béninois, ainsi que les sous détournés.
Dans ses réquisitions, le ministère public représenté par Edwige Aklou Tangni a souligné que l’accusé sait d’où viennent les manquants de 3.616.865F Cfa enregistrés pendant le contrôle et ne veut pas dire la vérité. Elle a demandé à la Cour de condamner Boniface Kpékpassi à huit ans de réclusion criminelle et à cinq millions de francs Cfa d’amende, de lui interdire l’exercice de tout emploi public au Bénin et de le contraindre à rembourser à l’Etat béninois la somme détournée.
La défense de l’accusé,assurée par Me Damien Falana, a fait remarquer que c’est un incompétent qui a été mis à une place qu’il ne fallait pas. Elle a imploré par la suite la clémence de la Cour et souhaité une douce application de la loi à l’égard du mis en cause afin qu’il puisse bénéficier de circonstances atténuantes. Aussi, a-t-elle demandé, que la Cour condamne l’accusé au temps déjà passé en détention préventive afin de lui permettre de recouvrir sa liberté.
La Cour présidée par Guillaume Dossa Laly, délibérant, a condamné Boniface Kpékpassi ex-gérant de la boutique témoin de l’ONASA à Tchaourou, à sept ans d’emprisonnement ferme, cinq millions de francs Cfa d’amende et au remboursement des 3.616.865F Cfa détournés à titre de de dommages et intérêts à l’Etat béninois.
Islamiath Moustapha et Bienvenu Sohou sont les deux accesseurs de cette Cour et Me Jocelyn Sékou était au greffe.
Avec ABP