Mardi 10 septembre, c’est le jour J pour le grand débat entre les candidats à la présidentielle américaine Kamala Harris et Donald Trump. La vice-présidente actuelle face à l’ancien président, une première. Beaucoup d’Américains seront devant leurs téléviseurs pour ce rendez-vous capital pour le scrutin, qui constitue le seul moment où les candidats s’affronteront.
C’est un moment important de la campagne présidentielle américaine qui va avoir lieu mardi soir : le débat. Pour preuve, la dernière fois qu’un débat présidentiel a eu lieu, cela a coûté sa candidature à l’homme censé être le plus puissant du monde. Joe Biden avait été si inquiétant que son propre parti l’a poussé à se retirer, car s’il n’est pas certain qu’une élection peut se gagner, elle peut clairement se perdre lors d’un duel télévisé.
Pour Donald Trump et Kamala Harris, ce sera une première confrontation et même une première rencontre. Et pour l’exercice, ils se sont préparés de manière bien différente. Donald Trump compte sur son expérience de l’exercice dont il est coutumier. Il s’est contenté de parler politique avec ses conseillers, qui, selon des informations de presse, espèrent qu’il ne sera pas trop dans l’outrance.
C’est justement ce à quoi s’attend le camp démocrate. Kamala Harris s’est enfermée plusieurs jours dans un hôtel de Pittsburgh pour répéter et s’entraîner dans un studio reproduit quasiment à l’identique, face à un ancien conseiller d’Hillary Clinton dans le rôle de Donald Trump. Si elle a moins l’habitude des débats, elle a montré en 2019 face à Joe Biden ou encore en 2020 face à Mike Pence qu’elle savait aussi marquer des points. Ce mardi soir, elle cherchera donc surement à montrer qu’elle a l’étoffe pour être présidente alors que Donald Trump ne cesse de clamer que contrairement à lui, Kamala Harris n’est pas faite pour ce poste.
« Un duel de gens assez impopulaires »
Le débat sera quitte ou double pour Kamala Harris car si la candidate est mise à un moment ou un autre en difficulté, le passage ne manquera pas d’être repris par les Républicains dans leurs spots de campagnes. Ce sont d’ailleurs surtout ces « moments » qui devraient intéresser les téléspectateurs, car il ne devrait pas y avoir beaucoup d’annonce ou de chiffrages pendant le débat. Puisque les Américains vont surtout s’installer devant leurs téléviseurs pour voir une sorte de combat médiatique entre un animal politique assez redoutable, Donald Trump, et une Kamala Harris. Celle-ci est moins connue mais a déjà montré qu’en tant qu’ancienne procureure, elle maitrisait l’art du débat.
Comment va-t-elle faire face à l’ancien président ? Vont-ils se neutraliser ou l’un va-t-il dominer l’autre ? Ce qui est certain, c’est qu’aucun des deux ne bénéficiera d’une « prime au sortant ». La vice-présidente Kamala Harris représente une administration Biden qui n’est pas très populaire et Donald Trump n’est plus le nouveau venu de 2016 qui avait amené certains électeurs à se dire « pourquoi pas ? ». Pour le spécialiste des États-Unis Lauric Henneton, on va en fait assister à « un duel de gens assez impopulaires ».
La question de l’âge d’un Trump qui se perd parfois
En parlant de popularité, justement, les sondages les plus récents sont peu rassurants pour Donald Trump. Alors que la question de l’âge, voire de la sénilité, était un de ses angles d’attaque contre Joe Biden, le voilà face à une candidate de presque deux décennies sa cadette. 51 % des sondés considèrent l’ex-président trop vieux pour se présenter, tandis qu’ils étaient 44 % avant l’été. Et de plus en plus s’inquiètent de sa capacité à présider le pays pendant la totalité d’un nouveau mandat. Donald Trump, s’il venait à l’emporter, serait, à l’issue de son mandat de quatre ans, le plus vieux président que l’Amérique ait connu.
Jusqu’ici, il a sauvé les apparences. Il a de l’énergie et il parle fort. En revanche, une réponse sans queue ni tête envoyée à une question sur le coût de la garde des enfants aux États-Unis a été très remarquée. « C’est un sujet très important. Mais je crois que lorsque qu’on parle des chiffres dont je parle… Parce que la garde d’enfants, la garde d’enfants, c’est, on peut pas, vous voyez, c’est quelque chose, vous devez l’avoir dans votre pays, vous devez l’avoir… Mais quand on parle de ces chiffres comparés aux chiffres dont je parle, avec la taxation sur les pays étrangers à des niveaux auxquels ils sont pas habitués… », s’était noyé Trump.
Ce ne serait pas surprenant de voir Kamala Harris mettre le sujet sur le tapis.
Avec RFI
————————————————————————–
Pour le débat face à Kamala Harris, Donald Trump fait appel à Dieu dans une prière en ligne
Pour réussir son débat face à Kamala Harris ce mardi soir, Donald Trump se tourne vers Dieu. Plusieurs pasteurs évangéliques ont organisé une grande prière par téléphone pour aider le candidat républicain à remporter le débat télévisé très attendu contre sa rivale démocrate. Une prière téléphonique à laquelle Donald Trump lui-même a participé.
Le tout dirigé par la conseillère spirituelle de Donald Trump, la télévangéliste Paula White. « Nous prions pour que l’esprit du seigneur protège le président Trump quand il montera sur la scène de ce débat à Philadelphie à 21h », a-t-elle lancé lors de l’évènement. Au même moment, à l’autre bout du fil, plusieurs milliers de personnes prient en même temps pour la victoire de Trump au débat présidentiel.
Alors, le candidat républicain a pris la parole à son tour pour dépeindre sa rivale électorale en ennemie des chrétiens : « Kamala Harris est à la tête d’une vague sectariste de persécution anti-chrétiens comme notre pays n’en a jamais vu ». Pour galvaniser son auditoire ultra-conservateur Trump n’hésite pas à accuser Kamala Harris de soutenir l’avortement tardif. « Kamala soutien les avortements extrêmes jusqu’à la naissance et même, dans certains États, l’exécution du bébé, après la naissance », a martelé l’ancien président diffusant une fausse information.
Accusation totalement fantaisistes, mais pour gagner cette élection, dit Trump, il faut que les chrétiens se mobilisent. En 2016 et 2020, plus de 80 % des évangéliques blancs ont voté pour lui.