(C’est un navire qui représente une menace pour la sécurité maritime et les populations côtières)
Le navire nommé MV Ruby, parti de Russie le 22 août dernier, est actuellement bloqué dans la Manche, sur les côtes anglaises du Kent, avec pas moins de 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium à son bord. Aucun port ne veut l’accueillir. Avis aux autorités portuaires du Bénin.
Les autorités portuaires béninoises sont informées. Elles devront prendre des dispositions idoines afin de préserver la vie des béninois. Et pour cause.
Déjà, les autorités françaises ont donné l’alerte et mis en garde tous les ports français d’accueillir la cargaison, confie une spécialiste des questions de l’environnement interrogée par la télévision française M6 dans le journal de 19 h 45 du 8 octobre 2024.
En effet, cette cargaison extrêmement dangereuse, produit chimique connu pour son potentiel explosif, représente une quantité équivalente à environ 5 000 tonnes de TNT. Soit plus de sept fois la quantité impliquée dans l’explosion du port de Beyrouth en 2020. Ayant subi des dommages à la coque et à l’hélice après avoir échoué à Tromsø, en Norvège, à cause d’une tempête, le navire est en quête d’un port prêt à l’accueillir pour des réparations. Cependant il ne décroche que des refus, par peur d’une potentielle explosion.
Le navire, toujours coincé en mer
Le MV Ruby a été sommé de quitter le port norvégien le 4 septembre, et a tenté de faire escale à Klaipeda, en Lituanie. Mais il s’en est vu refuser l’accès en raison de sa cargaison, comme l’a expliqué Algis Latakas, directeur général de l’autorité portuaire, à la BBC. Paul Poulain, expert en maîtrise des risques industriels, a déclaré à BFMTV : « C’est une bombe flottante », soulignant les menaces que le navire représente pour la sécurité maritime et les populations côtières. Il a suggéré qu’une solution pourrait être de transférer progressivement la cargaison sur de plus petits navires pour réduire les risques. Une explosion pareille « pourrait dévaster la ville de Calais s’il explose maintenant », souligne-t-il au micro d’Europe 1.
Le 25 septembre, le MV Ruby a jeté l’ancre à environ 25 kilomètres au nord-est de Margate, dans le Kent, à proximité du détroit du Pas-de-Calais, une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. Andrea Sella, professeur de chimie à l’University College de Londres, a cependant tempéré en précisant que « les risques d’une catastrophe similaire à celle de Beyrouth sont relativement modestes ». Sa proximité avec l’épave de la Seconde Guerre mondiale, le SS Richard Montgomery, qui contient également des explosifs, augmente néanmoins l’inquiétude dans la région. Si le navire venait à sombrer, cela pourrait provoquer une catastrophe environnementale majeure.
Avant de poursuivre sa route vers Marsaxlokk, à Malte, le navire doit être ravitaillé en mer, mais les autorités maltaises refusent son accostage tant qu’il transporte cette dangereuse cargaison. Étienne Baggio, porte-parole de la préfecture maritime de la Manche, a déclaré à BFMTV : « Nous suivons le bateau […] et nous avons des liens directs avec les autorités britanniques et l’armateur qui nous permettraient d’intervenir rapidement en cas de besoin. »
A.H. ( Avec S.E.)
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Une tragédie humaine
Deux terribles explosions, survenues au port de Beyrouth, ont secoué et ravagé la ville. Hassan Diab, Premier ministre libanais a affirmé que ces dernières étaient dues à la présence de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, substance entrant dans la composition de certains explosifs. « Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire », a-t-il affirmé.
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