L’avion de la compagnie Yeti Airlines en provenance de la capitale népalaise Katmandou s’est écrasé dimanche près de l’ancien aéroport de Pokhara, au centre du Népal, où il devait atterrir.
Sur les réseaux sociaux, les dernières secondes de l’appareil de la Yeti Airlines tournent en boucle. Soixante-douze personnes se trouvaient à bord, dont quatre membres d’équipage selon la compagnie, parmi lesquels quinze étrangers et un Français.
L’avion en provenance de la capitale népalaise Katmandou s’est écrasé près de l’ancien aéroport de Pokhara, au centre du Népal, où il devait atterrir, dans une zone visiblement urbanisée. Sur d’autres images, on voit un immense brasier dégageant une fumée noire.
Ce dimanche, un responsable local confirmait la mort d’au moins 67 personnes, indiquant que des blessés avaient été conduits à l’hôpital.
Le gouvernement affirme rechercher les causes de la tragédie alors que le ciel était dégagé, rapporte notre correspondant dans la région, Côme Bastin. L’avion, un bimoteur ATR72, avait quinze ans et n’était pas correctement entretenu, selon le site de traçage FlightRadar24.
Sécurité défaillante
L’industrie aérienne népalaise a connu un véritable essor ces dernières années, transportant des marchandises et des personnes dans des régions difficiles d’accès, ainsi que des randonneurs venus faire du trekking et des alpinistes étrangers. Mais elle a souffert d’un manque de sécurité dû à une formation et une maintenance insuffisantes.
L’Union européenne a interdit à tous les transporteurs népalais d’accéder à son espace aérien pour des raisons de sécurité. Le pays himalayen possède également certaines des pistes les plus isolées et les plus délicates du monde, flanquées de pics enneigés dont l’approche constitue un défi même pour les pilotes chevronnés. Les exploitants d’avions affirment que le Népal ne dispose pas d’infrastructures permettant d’établir des prévisions météorologiques précises, en particulier dans les régions reculées au relief montagneux accidenté, où des accidents mortels ont eu lieu par le passé. La météo change également rapidement dans les montagnes, créant des conditions de vol encore plus ardues.
Météo changeante
En mai 2022, les 22 personnes qui se trouvaient à bord d’un avion exploité par la compagnie népalaise Tara Air – 16 Népalais, quatre Indiens et deux Allemands – sont mortes lorsque l’appareil s’est écrasé. Le contrôle du trafic aérien avait perdu le contact avec l’appareil à deux hélices peu après son décollage de Pokhara en direction de Jomsom, une destination de trekking populaire. Son épave avait été retrouvée un jour plus tard, sur le flanc d’une montagne à une altitude d’environ 4 400 mètres. Une soixantaine de personnes avaient participé à la mission de recherche, la plupart d’entre elles ayant parcouru des kilomètres à pied pour arriver sur place. Après ce crash, les autorités ont renforcé les réglementations, notamment pour que les avions ne soient autorisés à voler que si les prévisions météorologiques sont favorables tout au long du trajet.
En mars 2018, un avion de la compagnie US-Bangla Airlines s’était écrasé près de l’aéroport international de Katmandou, notoirement difficile d’accès, tuant 51 personnes. Cet accident a été le plus meurtrier au Népal depuis 1992, lorsque les 167 personnes à bord d’un avion de Pakistan International Airlines sont mortes dans un crash à l’approche de Katmandou. Deux mois plus tôt, un avion de Thai Airways s’était écrasé près du même aéroport, tuant 113 personnes.
(Avec AFP)