La panique s’est emparée du cœur d’Istanbul dimanche après une forte explosion. L’attentat serait l’œuvre d’une femme kamikaze. Il a fait au moins six morts et 81 blessés. Le président turc, Recep Tayyip Erdpogan a dénoncé un « vil attentat ».
Avec l’avenue Istiklal, c’est un lieu symbolique et très fréquenté d’Istanbul qui a été visé, un week-end et à une heure de grande affluence. Cette artère piétonne et commerçante débouche sur la place Taksim, qui est elle-même l’un des principaux centres touristiques de la ville, indique notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer.
L’explosion est survenue vers 16h20 (13h20 TU), au moment où la foule était particulièrement dense dans ce lieu de promenade prisé, le dimanche, des Stambouliotes et des touristes. Moins d’une heure après les faits, le Haut conseil audiovisuel turc (RTUK) a d’ailleurs interdit aux médias audiovisuels de diffuser des images de la scène.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé un « vil attentat », a-t-il déclaré en direct à la télévision. « Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués. Que notre population soit sûre que les auteurs seront punis », a-t-il affirmé, deux heures après l’explosion survenue dans l’artère commerçante d’Istiklal.
« Nous considérons qu’il s’agit d’un attentat terroriste »
« Les premières observations laissent subodorer un attentat terroriste », a affirmé le président turc, devant la presse, en ajoutant qu’« une femme y serait impliquée », sans autre précision. Des rumeurs ont couru immédiatement après l’explosion, concernant une attaque suicide, sans aucune confirmation ni preuve.
Une femme kamikaze est à l’origine de l’attentat, a annoncé dimanche soir le vice-président turc, Fuat Oktay. « Nous considérons qu’il s’agit d’un attentat terroriste dû à l’explosion d’une bombe déclenchée par un assaillant qui serait une femme, selon les premières informations », a déclaré M. Oktay devant la presse, sans dire si cette dernière figurait au nombre des morts.
Selon la vidéaste de l’AFP qui s’est rendue sur place, la police a établi un large cordon de sécurité pour empêcher l’accès à la zone meurtrie par crainte d’une seconde explosion. Un imposant déploiement de forces de sécurité barre également tous les accès.
Explosion assourdissante
« J’étais à 50-55 m de distance, il y a eu soudain un bruit d’explosion. J’ai vu trois ou quatre personnes à terre » a déclaré un témoin, Cemal Denizci, 57 ans, à l’AFP. « Les gens couraient en panique. Le bruit était énorme. Il y a eu une fumée noire. Le son était si fort, presque assourdissant », a-t-il rapporté. La zone a été entièrement évacuée.
La police a bouclé les accès à la rue Istiklal et aux rues adjacentes, et les hélicoptères survolaient le centre-ville où résonnaient de nombreuses sirènes. Des familles avec des enfants dans les bras tentaient de fuir le quartier en courant. Dans le quartier voisin de Galata, beaucoup de boutiques ont baissé leurs rideaux.
Des passants et touristes continuaient de déambuler – beaucoup moins qu’à l’accoutumée -, certains avec leurs achats à la main, mais d’autres, arrivés en courant du lieu de l’explosion, avaient les larmes aux yeux, a constaté un journaliste de l’AFP.
Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux au moment de l’explosion, celle-ci, accompagnée de flammes, a été entendue de loin et a déclenché aussitôt un mouvement de panique avec des gens courant en tous sens. Un large cratère noir est visible sur ces images, ainsi que plusieurs corps à terre gisant à proximité.
L’émotion est intense à Istanbul, déjà durement éprouvée par le passé. L’avenue Istiklal avait déjà été touchée par le passé, lors d’une campagne d’attentats en 2015-2016 qui avait visé plusieurs villes turques dont Istanbul. Revendiquées en partie par le groupe jihadiste État islamique, ces attaques avaient fait près de 500 morts et plus de 2 000 blessés.
(Avec AFP)