Niger : Un an après le coup d’État, des nouvelles de Mohamed Bazoum

Afrique

Il y a un an tout juste, Mohamed Bazoum était renversé par un coup d’État militaire. Le général Tiani, adoubé par le reste de l’armée, prenait le contrôle du pays. Un an plus tard, les militaires ont assis leur pouvoir : limitation des libertés, activités des partis politiques suspendues, voix critiques muselées. Aucun calendrier de retour à un pouvoir civil n’est annoncé. Le pays s’est également coupé de ses anciens alliés occidentaux pour se rapprocher notamment de la Russie.

L’avenir de Mohamed Bazoum s’est obscurci ces dernières semaines, après la levée mi-juin de son immunité présidentielle.

Détenu avec sa femme Hadiza, au sein de la résidence présidentielle du Niger, l’ancien président est depuis octobre dernier coupé du monde extérieur. Pas de sorties ni de visites autorisées, hormis celles régulières de son médecin : Mohamed Bazoum et son épouse Hadiza sont détenus depuis un an dans une aile de la résidence présidentielle.

« Ils sont séquestrés », s’insurge l’entourage de l’ancien président qui n’a pas de mots assez durs pour dénoncer leurs conditions de vie. Depuis sa tentative d’évasion présumée en octobre dernier, l’ancien chef de l’État n’a plus de téléphone portable. Des gardes le surveillent en permanence. Seul contact avec l’extérieur, les visites de son médecin deux fois par semaine. Ce dernier lui apporte à manger et de quoi lire.

Déterminé à ne pas démissionner

Car, outre un entretien physique régulier, Mohamed Bazoum « lit énormément », affirme une de ses proches. Un moyen d’évasion pour celui qui fut professeur de philosophie dans les années 1980. Ses lectures ? Des auteurs classiques comme Shakespeare, Voltaire ou Tolstoï, mais aussi plus contemporains tel Romain Gary dont il a lu Les Racines du ciel et La vie devant soi. Signe qu’il n’a pas coupé avec la chose politique, l’ancien président s’est également plongé dans Le triomphe des émotions, un essai récent du géopolitologue français Dominique Moïsi.

Malgré une crise de paludisme qui l’a affaibli au printemps, le natif de N’Guigmi est, selon son entourage, toujours aussi déterminé à ne rien lâcher. Hors de question donc pour lui de signer sa démission. Et ce malgré la levée récente de son immunité présidentielle, levée qui pourrait ouvrir la voie à un procès…

Avec RFI

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