Trois jours d’intenses activités diplomatiques commencent ce jeudi à Bruxelles autour de la guerre en Ukraine pour les Vingt-Sept. Alors que Moscou menace désormais de ne plus accepter les paiements en dollars pour ses exportations d’hydrocarbures, les partenaires de l’UE sont pressés de trouver les moyens d’assurer autrement leurs approvisionnements.
Pour cela plusieurs pistes sont possibles comme celle de travailler de concert à des achats communs de gaz naturel liquéfié et d’hydrogène. À l’image de ce qui s’est réalisé au plus fort de la crise du Covid-19 avec les vaccins, l’UE mettrait sur place des équipes chargées au nom des États membres de passer des commandes auprès des fournisseurs alternatifs. Les pourparlers avec le Qatar, la Norvège, les États-Unis ou l’Algérie se sont ainsi accélérés ces dernières semaines.
En parallèle, il faudra que les États européens stockent davantage de gaz, au moins à 80% de leurs capacités avant l’hiver prochain selon le projet élaboré à Versailles. Grèves en Espagne, achats de panique de carburants en Hongrie, la hausse des prix met les gouvernements sous pression. L’enjeu de ce sommet est aussi de maintenir intacte l’unité affichée par les partenaires européens face à la Russie.
Un nouveau système de paiement en roubles
Vladimir Poutine a annoncé ce mercredi que la Russie n’accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l’UE, donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer le nouveau système en roubles. Un pied de nez aux sanctions européennes qui ont mis à mal la devise russe.
« C’est une manière de dire qu’on coupe le dernier robinet de devises étrangères pour la Russie. On entre dans le nerf de la guerre si on peut dire. C’est la dernière arme que l’Europe brandira très probablement si effectivement Vladimir Poutine décidait de cela », précise Alexandre Baradez.Berlin a d’ores et déjà annoncé que cette exigence russe était une « rupture du contrat ».
Avec RFI