Le tribunal de première instance de deuxième classe de Pobè a condamné ce vendredi, les sieurs Garba Ousmane, Kouara Lahadji et Mamadou Kagoanou, tous peulhs à huit (08) ans de réclusion criminelle, pour vol à mains armées, dans le cadre du 2ème dossier inscrit au rôle de la 1ère session criminelle de ladite juridiction au titre de l’année 2020.
Les faits remontent en 2013. Les accusés à la recherche d’une activité, ont quitté des pays voisins pour s’installer à Iwoyé, une localité de l’arrondissement d’Idigni commune de Kétou. Errant à longueur de journée et passant la nuit à la belle étoile dans la localité, le cerveau de la bande les auraitrécupérés aux environs de 16 heures dans la journée du 26 mars 2013. Maintenus jusqu’à 20 heures, ces trois éléments se sont rendus sur l’axe Idigni – Iwoyé avec deux autres individus où ils ont barricadé la voie. Le premier motocycliste qui est tombé dans leur embuscade a été ligoté et fait coucher ventre plat au sol à côté de sa moto, après être dépossédé de son téléphone portable et d’autres biens.
Simulant ainsi un accident, les mis en cause armés de gourdins,de fusil de fabrication artisanale, qui s’étaient dans un premier temps cachés dans la brousse, ont réussi à dépouiller le responsable des peulhs dans cettelocalité, la deuxième personne à tomber dans leur embuscade avec son frère. Ilslui ont arraché son téléphone portable et quelques billets de Naira évalués à 30.000 F CFA.
Au cours de la fouille de celui-ci, les accusés ont été dispersés par des projections lumineuses (les phares) d’un camion en leur direction.
Ayant pris la clé des champs avec le butin, l’un d’entre eux se serait porté vers celui qui charge les téléphones portables aux habitants du village d’Iwoyé, une localité non électrifiée, pour mettre en vente le téléphone du responsable des peulhs. Informés, les éléments de gendarmerie ont réussi à mettre la main sur quatre individus de la bande.
Interpellés et inculpés pour vol à mains armées, trois des mis en cause (le 4ème ayant rendu l’âme en prison) ont reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure.
Dans ses réquisitions, le ministère public a mis l’accent sur la nécessité de récupérer le mis en cause, tous des jeunes et de les amener à se reconvertir. Le parquetier Sèchégbé Gbédji a demandé à la Cour de les retenir dans les liens de l’accusation et de les condamnés à sept (7) ans de réclusion criminelle.
Abondant dans le même sens, le collège de la défense composé des Maîtres Laurent Mafon, Maximin Cakpo-Assogba et Paul Avléssi a fait savoir que la société en grande partie, est responsable de ce qui est arrivé aux trois jeunes peulhs. La défense a fustigé le fait que le responsable des peulhs dans cette localité n’avait pas récupéré ces peulh mis en cause, à leur arrivée dans la localité. « C’est lui qui a fui ses responsabilités », a fait savoir la défense qui a apprécié le fait que ce soit lui-même, responsable des peulhs qui soit victime de leur forfait.
Elle a plaidé à cet effet la clémence de la Cour et souhaité que cette dernière reste face échos de la condamnation du ministère public, afin de permettre aux détenus de se réconcilier tout en notifiant que la prison ne règle pas les problèmes.
Délibérant, la Cour a condamné Garba Ousmane, Kouara Lahadji et Mamadou Kagoanou à huit (8) ans de réclusion criminelle.
En détention préventive depuis le 02 avril 2013, les mis en cause vont recouvrir leur liberté dans dix mois.
La Cour de Céans est composée entre autres personnes, du président Ayinla Abdoul Latifou Akim, des assesseurs Razack Béllo, Gandonou Hotègni Médard, Hounnouvi Serge et Adoun Babatoundé Parfait, et du Ministère public représenté par le magistrat Sèchégbé Gbédji.
Avec ABP