Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, est attendu vendredi 18 octobre dans la région de Kédougou, dans le sud-est du pays, afin de se rendre dans les zones gravement touchées par la crue du fleuve Sénégal et de son affluent, la Falémé. Depuis cinq jours, toute la zone le long du fleuve Sénégal dans l’est du pays fait face à des inondations inédites depuis plus de 50 ans, les attentes vis-à-vis des autorités sont grandes, relate le correspondant de RFI.
Dans la commune de Ballou, qui compte 35 000 habitants et se trouve sur les rives de la Falémé, l’eau qui atteignait la hauteur des hanches a légèrement baissé d’un mètre hier. Cependant, après plus de cinq jours d’inondations historiques, les besoins en eau potable et en nourriture sont urgents. Des centaines d’habitants ont trouvé refuge sur les collines, dormant en plein air.
Cheikh Na Camara, le maire de Ballou, l’un des villages les plus anciens de l’est du Sénégal, exprime son inquiétude. « Le problème aujourd’hui, c’est la nourriture et l’eau potable. Il faut aussi signaler que l’électricité est coupée dans les villages, et la population est dans une situation très grave. Si de nouvelles pluies surviennent, ceux qui dorment à la belle étoile risquent de faire face à des difficultés encore pires. » Un lot de tentes devait être acheminé vers Ballou, et un poste de santé avancé doit être installé par l’armée.
20 000 habitants coupés du reste du pays
Plus au sud, le long de la Falémé, d’autres communes comme Missira Sirimana, qui compte 20 000 habitants, sont également coupées du reste du pays depuis une semaine. La commune est désormais inaccessible par la route, comme l’explique son maire, Karamba Cissokho. « Aucun véhicule ne peut entrer ou sortir de Missira Sirimana. Nous avons besoin d’une assistance alimentaire et sanitaire. Aujourd’hui, cette commune est complètement oubliée par l’État. Nous souffrons, et nous sommes à la frontière avec le Mali. »
Kédougou, la capitale du département située à 95 kilomètres de Missira Sirimana, est, elle aussi, inaccessible. Les autorités locales estiment qu’au moins 288 hectares de terres agricoles ont été perdus à cause des inondations. Les attentes sont grandes vis-à-vis du président Diomaye Faye, qui doit évaluer la situation sur le terrain.
Quelques heures avant cette visite, le Premier ministre Ousmane Sonko avait annoncé mercredi soir une enveloppe de 8 milliards de FCFA (soit environ 12 millions d’euros) pour venir en aide aux sinistrés.