Depuis son élection à la tête de l’État béninois, et après environ un mois de gestion au sommet de l’Etat (ET en trois conseil des ministres seulement) le président Patrice Talon a pris plusieurs mesures visant l’industrie du coton. Un secteur dans lequel il a fait fortune et qui fut l’un des facteurs de tensions avec son prédécesseur Thomas Boni Yayi. Talon rebâtit progressivement son empire industriel et financier.
Patrice Talon a dit qu’il fera juste un mandat de 5 ans. La majorité des Béninois a crû en lui et l’a choisi. Certains étaient convaincus qu’il allait faire cinq ans et il pourrait rebâtir son empire industriel et financier…progressivement. D’ailleurs, l’ancien président de la république n’avait-il pas dit que si Talon prenait un pour cent de sa fortune il allait développer le Bénin ? Le constat après environ un mois de gestion au sommet de l’Etat, Talon réussi progressivement à rebâtir son empire industriel et financier. Même s’il lui reste encore beaucoup à faire. Dans la mesure où l’électricité et l’eau sont devenues des casse-tête à son gouvernement qui vient de prendre une décision, celle de débloquer 5,2 milliards par le ministre des finances pour l’approvisionnement en combustible susceptible d’alimenter les groupes afin d’assurer à court terme l’existence de l’électricité jusqu’à fin décembre 2016.
Fin des réquisitions des usines de la Sodeco
Les conseils des ministres des 11, 28 avril et du 05 mai 2016 ont pris des mesures en faveur des intérêts de l’actuel président. Le 11 avril, le gouvernement a d’abord mis fin aux réquisitions des usines d’égrenage de la Société pour le développement du coton (Sodeco), dont Talon est actionnaire majoritaire. Il a également été demandé au directeur général de la Sonapra (Société nationale pour la promotion des produits agricoles) « de régler les redevances de (cette) réquisition ». Une « redevance » estimée à 12 milliards de Francs CFA. A ce titre, ce montant a été débloqué la semaine dernière, sur les 29 milliards qu’il réclame et que la Sonapra ne reconnait pas, informe une source concordante. Le dossier est toujours pendant devant la justice.
Pour votre gouverne, six usines, sur les dix que possédait la société, avaient été réquisitionnées le 10 janvier 2014 par le gouvernement défunt alors que l’État tentait d’annuler la cession de 17,5% de ses parts au sein de la Sodeco à Patrice Talon. La Sodeco était entre octobre 2008 et avril 2012 dans une situation de quasi-monopole. Des instructions ont donc été données et 12 milliards de fcfa ont été débloqué au titre de redevances des usines d’égrenage de coton réquisitionnées. Aucun audit pour le moment n’a été lancé. Et étant à l’heure des audits lancés par le gouvernement de la rupture, certainement que la société civile, les médias et les députés vont chercher à mieux comprendre ce sujet et informer l’opinion publique. Surtout que pour le moment, on est à même de croire qu’ils accordent un délai de grâce au nouveau gouvernement.
Le retour de l’AIC
Autre décision prise en conseil des ministres, l’accord cadre qui déléguait la gestion de la filière coton au secteur privé via l’Association interprofessionnelle du coton (AIC, structure réunissant les producteurs, les égreneurs et les distributeurs d’intrants) avait été annulé en avril 2012 à la suite d’accusations de malversations. Une plainte avait été déposée « pour fraude » en raison « d’irrégularités constatées au cours de la campagne 2011-2012 ». Rétablie le 28 avril 2016, l’AIC, dont Patrice Talon fut le vice-président, fait ainsi son grand retour.
« Ce cadre de transition était contraire à l’option fondamentale de libéralisation et aux lois de la République. La gestion transitoire a coûté cher au Trésor public et la filière connaît encore des difficultés », a= justifie Pascal Irenée Koupaki, ministre d’État, secrétaire général à la présidence, lors d’un point de presse.
19,5 milliards fcfa à payer aux cotonculteurs
Au dernier conseil des ministres, celui du 5 mai 2016 et précisément à deux semaines du début de la campagne cotonnière, le gouvernement a décidé « de solder immédiatement l’ardoise de 19,5 milliards de francs dus aux cotonculteurs au titre de la campagne précédente ». Selon les estimations du ministère de l’Agriculture, la production pourrait baisser de 18 % cette année en raison de conditions météorologiques défavorables. Elle avait augmenté de 27 % en 2015 pour avoisiner les 400 000 tonnes.
Les 19,5 milliards de F Cfa iront –ils effectivement dans les poches des producteurs ? Que fera l’AIC appelée à gérer producteurs, égreneurs et fourniture d’intrants. Car l’accord cadre rétabli ne reconnait que l’Aic comme interlocuteur valable de tous ces acteurs devant l’Etat, ce qui fait que la Sonapra qui avait ses prérogatives se trouvent sur le trottoir et qui sait jamais bientôt dans un état de cessation de paiement des salaires. Cette société étatique a de sombres jours devant elle prédisent des avertis des activités économiques au Bénin.
Depuis donc son retour et cette fois ci à la tête du pays, Patrice Talon reprend la tête du coton et progressivement rétablit sa fortune, mieux son empire industriel et financier. Quel sort alors au PVI et autres ? wait and see !