Invité du président chinois, Xi JINPING à la cérémonie d’ouverture de la Foire Internationale du Commerce des Services de la Chine (CIFTIS), le chef de l’État Patrice TALON a exprimé sa vision de l’aide au développement. Dans son discours, il a plaidé pour une nouvelle orientation de l’aide au développement.
« L’aide au développement ne suffira pas à elle seule, à soutenir le développement économique et durable dans les pays en développement. Il faut une nouvelle orientation de l’aide au développement », c’est ce qu’a affirmé le chef de l’État Patrice TALON à la cérémonie d’ouverture de la Foire Internationale du Commerce des Services de la Chine. Pour lui, il faudra remplacer l’aide au développement par l’aide à l’investissement direct étranger. Pour cela, la Chine peut prendre le lead, et montrer la voie aux autres pays développés par le basculement de sa politique de coopération vers la promotion et l’appui de l’investissement en Afrique. Un tel appui par l’État chinois à ses investisseurs en Afrique selon Patrice TALON, ne manquera pas de pertinence parce que l’Afrique paraît encore peu apprenante aux yeux des investisseurs chinois en raison de la mauvaise perception et de la surévaluation du risque sur le continent africain. Or, la plupart des pays africains ont aujourd’hui un environnement plus favorable à l’investissement étranger, mais continue d’être globalement perçu à tord comme des pays à hauts risques. De ce fait, des entreprises chinoises, publiques comme privées investissent massivement dans le monde, mais encore très peu en Afrique, a-t-il observé. Tout en reconnaissant qu’un certain nombre de « vulnérabilités regrettables » persistent ici et là sur le continent africain, il a rassuré que bon nombre de pays comme le Bénin ont engagé une mutation et opèrent des réformes qui leur donnent désormais une attractivité sans pareille.
Refus de participer aux mécanismes d’annulation de dette
Le Bénin par exemple a refusé toute participation aux mécanismes d’annulation de la dette des pays en voie de développement suite à la crise économique induite par la pandémie de COVID-19. « Nous l’avons fait parce que nous avons l’intime conviction qu’il n’y a rien de pire pour un investisseur que de voir le fruit de ses efforts annulés par des décisions politiques », a souligné le chef de l’État. Le Bénin poursuit-il, a réformé le marché du travail pour assurer que tout investisseur qui arrive dans le pays ne soit pas tributaire d’une administration inefficace, de corruption, de grève sauvage et autres freins à la bonne marche des entreprises. Les réformes, les investissements et les infrastructures consentis dans le pays, ont permis de faire du Port autonome de Cotonou (PAC), l’un des ports les plus performants de la sous région ouest africaine, voire de toute l’Afrique, a-t-il ajouté. Il n’a pas manqué de rappeler les investissements technologiques en cours avec Huawei qui d’après lui, permettent de faire du Bénin, un hub logistic de classe mondiale. Comme en Chine, le Bénin a adopté une loi pour la promotion des zones spéciales économiques. Et la première zone, la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), complètement opérationnelle, accueille déjà des investisseurs, a informé le chef de l’État exprimant sa volonté de quitter la Chine avec des investisseurs chinois car ; l’ambition du Bénin dira-t-il, c’est de devenir un hub industriel de transformation de produits agricoles. Il a cité à titre illustratif, le cajou, le coton, le karité, l’ananas, le soja, de sorte que les services et les commerces qui les accompagnent puissent intégrer un peu mieux le Bénin dans les échanges internationaux.
S.E.