Le Haut conseil des rois du Bénin a rencontré le chef de l’Etat au palais de la présidence jeudi 25 avril. A l’occasion, le Président Talon a expliqué à ses hôtes les raisons pour lesquelles il n’a pas mis en application l’article 68 de la constitution. Les rois, satisfait des explications, ont appelé à des élections pacifiques au Bénin.
Le Haut conseil des rois du Bénin ne souhaite pas forcer la main au chef de l’Etat afin qu’il suspende le processus électoral afin de racheter les partis recalés. Suite aux explications du chef de l’Etat , le porte-parole du Haut conseil des rois du Bénin, le roi de Kika, a fait savoir « qu’ils (les rois) ont compris que les réformes nécessitent quelques blessures et que ces blessures ne peuvent pas être cicatrisées immédiatement ». Ces rois sont optimistes. Ils espèrent qu’avec le temps chacun comprendra ce qui se passe réellement.
Satisfaits des débats, les rois ont pris l’engagement de jouer leur partition pour que la paix continue d’être l’enfant choyé du Bénin.
Au cours de ce débat avec le Haut conseil des rois, le président Patrice Talon a répondu subtilement à son prédécesseur suite à une lettre ouverte de celui-ci.
En effet, à travers une lettre ouverte adressée ce mercredi 24 avril 2019, l’ancien président du Bénin, Boni Yayi, a lancé un ultime appel à son successeur, Patrice Talon, afin qu’il use des pouvoirs que lui confère la constitution pour suspendre le processus électoral en cours. Profitant de son entretien de ce jeudi 25 avril au palais de la Marina, avec membres du Haut conseil des rois du Bénin, Talon a répondu indirectement à la requête de son prédécesseur et de plusieurs autres personnalités du pays. Le président Patrice Talon a été suffisamment clair. Il n’est pas question pour lui de réviser unilatéralement la loi fondamentale juste pour permettre à l’opposition de participer aux élections législatives.
« Si vous me donnez ce pouvoir aujourd’hui pour permettre à l’opposition d’être candidate, je vais l’utiliser pour rester au pouvoir parce que je pourrai modifier les lois électorales, repousser la date des élections, modifier la Constitution en matière électorale comme je veux. Même si moi je ne le fais pas, celui qui va me succéder va le faire parce que c’est ça que tout le monde veut faire », a martelé le chef de l’Etat devant les chefs traditionnels. Indirectement, une réponse à la lettre ouverte qui lui a été adressée ce mercredi 24 avril 2019 le président Boni Yayi.
Patrice Talon reste ferme sur sa position. Les deux partis actuellement en lice seront les seuls aux prochaines élections législatives puisque la main qu’il a ouverte pour obtenir un consensus en instruisant le Président de l’Assemblée nationale à cet effet a échoué. Les présidents des institutions de la république ont d’ailleurs entériné la poursuite du processus électoral qui aborde sa ligne droite.