Ecoles, collèges, lycées et universités rouvrent leurs portes le 11 mai 2020 ainsi que les universités, conformément au calendrier scolaire réaménagé en avril dernier. Ainsi en a décidé le gouvernement qui a approuvé en conseil hebdomadaire des ministres ce mercredi 6 mai la reprise des classes et la levée du c ordon sanitaire. Syndicats et parents des apprenants continuent de s’inquiéter malgré l’assurance du gouvernement.
Une nouvelle habitude à partir du 11 mai dans les écoles, collèges et universités, les usagers devront porter obligatoirement de masques. Dans les écoles, collèges et universités publics, le gouvernement annonce la distribution gratuite de masques et le dépistage systématique et progressif des enseignants, du personnel administratif et de service.
A travers ces mesures, on, voit la volonté du gouvernement de faire valider l’année scolaire 2020-2021, tout en poursuivant la lutte contre le coronavirus. Par ailleurs, les autres mesures barrières restent en vigueur.
Face à la décision de réouverture des classes par le gouvernement, syndicalistes et parents ne cachent pas leurs inquiétudes. C’est le cas du secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (CSA-Bénin) Anselme Amoussou. Dans un post publié sur sa page facebook, il relève les insuffisances des décisions du gouvernement. « Les membres du gouvernement se sont tenus à distance de sécurité, les uns des autres (conseil des ministres en Visio conférence) pour décider d’envoyer les élèves se mettre en danger, dans les classes à effectifs pléthoriques et dans les cours de récréation des écoles publiques qui n’ont pas reçu les subventions pour faire face aux dépenses urgentes nécessaires aux mesures minimum de sécurité », relève Anselme Amoussou.
Il poursuit en touchant du doigt les réalités dans les écoles privées qui sont « déjà mises à mal financièrement et n’ont reçu aucun engagement d’accompagnement de l’Etat pour assurer la continuité du service avec moins de précarité pour le personnel enseignant et moins de risque ».
Pour Anselme Amoussou, « il est impossible de faire respecter les mesures de distanciation et d’interdiction des regroupements à plus de 50 personnes, dans la plupart des établissements secondaires de notre pays ».
Le port de masque et le dépistage progressif « des seuls enseignants n’assurent aucune garantie de sécurité pour les usagers des écoles », ajoute Anselme Amoussou. Il a également relevé des contradictions dans la décision du gouvernement.
Inquiétudes et incertitudes demeurent
Pour cette reprise des cours le 11 mai prochain, les apprenants concernés sont les écoliers du Cours moyen 2ème année (CM2), les élèves des collèges, des lycées et les étudiants. Dans les universités, les amphithéâtres resteront fermés et les cours seront dispensés en ligne à travers une plateforme dédiée à cette cause. En ce qui concerne les écoliers des classes de Cours d’Initiation (CI) au Cours moyen 1ère année (CM1), ils reprendront les cours du 10 août au 4 septembre 2020 et seront évalués du 7 au 11 septembre 2020.
« De mars à août, cinq mois de discontinuité scolaire pour ces petits enfants sans aucun dispositif de secours. Puis en août quelques jours de classes avant une évaluation incongrue. Sans oublier les aléas du climat. En août, nombre d’écoles sont inaccessibles », fait remarquer Anselme Amoussou.
Le syndicaliste relève aussi que le gouvernement ne s’est pas prononcé sur la présence obligatoire ou non du personnel enseignant des classes intermédiaires et sur l’anticipation attendue pour l’organisation des examens de fin d’année dans moins de deux mois. « Le gouvernement est responsable du bien-être social et sanitaire des citoyens. Mais chaque parent est responsable de la sécurité de ses enfants », fait remarquer Anselme Amoussou. Les inquiétudes et les incertitudes demeurent après les décisions du Conseil des ministres, poursuit –t-il. « J’espère que les bons efforts déployés par les autorités jusqu’ici pour maîtriser la pandémie dans notre pays, ne seront pas anéantis à partir de nos écoles. Je veux vraiment me tromper dans mon pessimisme », conclut le syndicaliste Amoussou.
Certains parents des apprenants nourrissent aussi des craintes. Il s’agit des dispositions prises dans les collèges pour le respect des mesures barrières, notamment la distanciation de 1 mètre surtout dans des collèges où on dénombre 95 groupes pédagogiques (5500 apprenants).
Aussi en cette période de campagne électorale où des enseignants sont candidats, les parents des apprenants se demandent si les enfants ne seront-ils pas laissés à eux –mêmes sans oublier leurs comportements au cours de la récréation et après les cours.
Jean-Louis KOGBEDJI