Le Congrès américain, issu des dernières élections de mi-mandat, en novembre dernier, entre en fonction sans problème ce mercredi 4 janvier 2023. Du moins le Sénat à majorité démocrate. Car pour la nouvelle majorité républicaine à la Chambre des représentants, c’est beaucoup plus compliqué. La chambre basse a fini sa journée, mardi, sans parvenir à élire un président, et ce, après trois tours de scrutin. Ce qui est déjà historique.
C’est la première fois que cela arrive depuis un siècle. Le candidat de la courte majorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, n’a pas réussi à rassembler les siens d’entrée. Loin de là.
Le représentant de la Californie, qui rêve de succéder à Nancy Pelosi à ce poste, ne peut s’offrir que quatre défections. Il y en a eu 19 d’entrée, et 20 au dernier vote. Un vrai camouflet, une humiliation publique.
Il faut dire que l’ultime réunion de conciliation entre républicains ce mardi s’est mal passée. Les représentants de l’aile dure réclament davantage de concessions, de garanties de la part du camp McCarthy.
L’intéressé a expliqué qu’il avait mérité ce poste et qu’il ne négocierait plus. Mais le problème, c’est que pour commencer à travailler, la Chambre des représentants doit absolument élire un président, un « speaker ».
Jusqu’ici, le candidat de la minorité démocrate Hakeem Jeffries fait le plein chez les siens, et c’est même lui qui obtient le plus de voix. Pas assez néanmoins.
Il faut 218 voix ; le républicain Kevin McCarthy en a obtenu 203 aux deux premiers tours, puis 202 au troisième tour.
Avant cette journée d’ores et déjà historique, Kevin McCarthy rappelait qu’il détient le record du plus long discours à la chambre basse, et que cela ne lui fait pas peur de s’attaquer à celui du nombre de votes pour élire un « speaker ».
Pour information, ce record date de 1856. Cela avait pris 133 tours de scrutin et deux mois.