À Madagascar, la conférence des évêques a publié, samedi 16 novembre, un message très critique envers les autorités, citant les problèmes d’accès à l’eau et à l’électricité, la hausse des prix, mais aussi l’insécurité et la dégradation de l’enseignement
Dans ce message, la conférence des évêques de Madagascar estime que « les dirigeants n’ont pas de plans de développement », et qu’une minorité « accapare et dépouille la richesse nationale ».
Le père Séraphin Rafanomezantsoa, secrétaire-coordinateur de la conférence épiscopale de Madagascar, revient sur les raisons de ce message. « Nous sommes tous témoins de la situation du pays actuellement. On est dans une extrême pauvreté. Je ne peux pas décrire à quel point cette misère frappe tout le monde, mais ça se voit. C’est pour cela que les évêques rappellent la responsabilité de tous, que ce soit le gouvernement ou le peuple », explique-t-il.
« Prenez vos responsabilités »
Dans le message, la conférence épiscopale se montre critique envers la gestion du gouvernement en matière d’accès à l’électricité et l’eau, la dégradation de la qualité de l’enseignement ou encore la hausse des prix.
« Ce que les évêques demandent surtout, c’est que l’on assure d’abord les besoins fondamentaux de chaque citoyen : l’eau, l’électricité, la nourriture. Et c’est sur ce point-là que les évêques se posent des questions et demandent à nos dirigeants s’il y a des politiques bien étudiées pour mener le pays. Si ce n’est pas le cas, les évêques disent : « prenez vos responsabilités, c’est le moment où il faut se réveiller ». Pourquoi y a-t-il un groupe de gens extrêmement riches et cette majorité extrêmement faible ? Je ne sais pas comment les dirigeants se comportent pour avoir ce déséquilibre très visible. C’est leur tâche de voir comment donner cet équilibre pour que chacun vive dans une condition digne de son humanité », ajoute Séraphin Rafanomezantsoa.
Sollicitées par RFI pour une réaction, la communication de la présidence et la porte-parole du gouvernement malgache n’ont pas donné suite.