Six ministres ouvrent le bal

Politique

C’est désormais parti et ceci depuis ce vendredi pour l’habituel exercice de présentation des budgets par département ministériel et ce, dans le cadre du vote du projet de budget général de l’Etat gestion 2015. Ils étaient au total six (6) ministres à plancher ce vendredi devant les membres de la commission budgétaire du parlement.

Marcel de Souza du développement, Alassane Soumanou de l’enseignement secondaire, Komi Koutché de l’économie et des finances, Antonin Dossou, des politiques publiques et Yaya Aboubakar de la fonction publique ont planché ce vendredi.
D’un montant global de 2.8 milliards, dont 2.100 milliards pour les dépenses ordinaires et 728 millions pour les dépenses d’investissements, le budget du ministère que dirige Antonin Dossou s’articule autour de trois grands axes à savoir, l’évaluation des politiques publiques, la promotion de la bonne gouvernance et le dialogue social. Les membres de la commission dans leurs interventions, n’ont pas manqué d’attirer l’attention du ministre Dossou sur la place de choix que doit occuper son département ministériel dans les actions publiques. Pour ces députés membre de la commission, ledit ministère doit être un ministère de facilitation, d’impulsion et d’accompagnement des actions des autres ministères.
Même si le budget 2015 du ministère de l’enseignement secondaire a connu une augmentation passant de 54 milliards à 58 milliards, le ministre Soumanou ne se réjouira pas pour autant, parce qu’il fera constater que cette augmentation très remarquée ne pourra malheureusement pas résoudre tous les problèmes. Ladite augmentation à l’en croire, fait suite à la massification de l’effectif au niveau des 903 collèges d’enseignement privé avec à la clé près de 206.000 élèves qui quittent le primaire pour le secondaire. La conséquence fait-il savoir, est le déficit de salles de classe et d’enseignants. Face à cette situation des mesures seront prises pour la construction des milliers de salles de classe et le recrutement de 3000 nouveaux enseignants, informe le ministre. Les honorables députés tout en insistant sur la qualité de l’éducation, ont exhorté le ministre à une utilisation judicieuse des fonds mis à sa disposition.
6 milliards 678.115.000. C’est le montant du budget 2015 alloué au ministère de la fonction publique et qui se cristallise autour de deux grandes actions à savoir, les crédits de transferts et les crédits d’investissements. A en croire le ministre, toutes les grandes réformes s’articulent autour du grand document de stratégie globale attendue par tout le monde en 2015. Comme à l’accoutumée, il est reproché au ministère de la fonction publique par les députés de la commission, l’organisation à polémique des concours. Le ministre a pour sa part rassuré les élus du peuple de son engagement à changer la donne.

Komi Koutché défend un budget de 34.945.450.000 contre 30.944.585.000 en 2014

L’argentier national tout comme ses autres collègues a présenté aux membres de la commission budgétaire de l’institution parlementaire, les grandes lignes du budget alloué à son département ministériel. Un budget en hausse comparativement à celui de l’année passée. 34.945.450.000 FCFA. C’est le montant alloué au ministère de l’économie et des finances pour ses dépenses au titre de l’année 2015. De 30.944.585.000 en 2014, le budget 2015 dudit ministère est passé à 34.945.450.000, soit un accroissement de 12,93%. Cette hausse s’explique principalement, à en croire le ministre Komi Koutché, par l’accroissement du montant des achats de biens et services, des transferts et surtout des dépenses en capital qui sont privilégiées par rapport aux dépenses ordinaires. Ces données, selon l’argentier national, dénote de la volonté du gouvernement d’augmenter le patrimoine infrastructurel en vue de l’accroissement de la valeur ajoutée. D’autres actions sont prévues dans le budget , entre autres, les perspectives à moyens termes à travers un ensemble de programmes à savoir, le renforcement du cadre macroéconomique, la mobilisation des recettes budgétaires, la gestion des dépenses et biens publics, l’administration et gestion des services et d’autre part, des objectifs relatifs des programmes suscités. A tout cela, s’ajoute les projets et programmes du ministère, ainsi que le point de mise en œuvre des recommandations faites par les honorables députés lors de l’examen du budget de l’Etat, gestion 2014.
Au regard de toutes ces réformes en cours et la rigueur dans la gestion des finances publiques, le Ministre Komi Koutché reste persuadé que ledit budget permettra à son département ministériel d’atteindre les objectifs à lui assignés.

Des ministres se prononcent à la fin des travaux en commission

Antonin Dossou, ministre de l’évaluation des politiques publiques

« Vous savez que c’est un exercice habituel, la présentation du budget, et chaque ministre est appelé à présenter son budget et surtout expliquer les choix des allocations qui ont été faites sachant que le budget n’est rien d’autre que l’expression financière de la politique. Il faut d’abord concevoir la politique et la chiffrer par ailleurs. Donc, j’ai eu l’opportunité de présenter aux députés, les grandes actions que nous comptons conduire en 2015 dans le cadre des attributions qui sont les nôtres. Trois attributions fondamentalement, l’évaluation des politiques publiques, la promotion de la bonne gouvernance et le dialogue social. Dans ce cadre, nous avons pour cela des ressources qui nous ont été allouées de 2.8 milliards à peu près, dont 2.100 millions pour les dépenses ordinaires et 728 millions pour les dépenses en capital, donc les dépenses d’investissements.

Les préoccupations soulevées par les députés

Je dois à la vérité dire que les députés m’ont agréablement surpris. Ils m’ont fait un cours d’évaluation des politiques publiques en disant que notre ministère doit être au cœur des actions publiques. Notre ministère doit être justement ce ministère là, de facilitation, d’impulsion et d’accompagnement des actions des autres ministères. Cela s’est très bien passé à ma grande satisfaction. J’avoue que je ne savais pas que l’évaluation des politiques publiques était comprise ainsi. Et vous savez, il y a un lien entre l’évaluation des politiques publiques et la promotion de la bonne gouvernance. Quand on parle de bonne gouvernance, les gens ne voient que la corruption. Oui ! mais ça va très loin. Vous savez, on peut avoir la bonne gouvernance dans les domaines politiques, dans le domaine judicaire, économique, dans le domaine de la gestion des entreprises, dans le domaine de la gouvernance administrative. Partout, dès lors qu’il s’agit d’identifier un problème, de bien le cerner et de trouver les politiques à mettre en œuvre pour résoudre le problème et surtout apprécier la capacité de mise en œuvre de ces politiques là, on n’est dans la gouvernance. C’est l’évaluation des politiques publiques après, qui permet de vérifier que les politiques identifiants ont été réellement bien mises en œuvre. Vous voyez le lien qui se fait ! Je suis très content de constater que les députés de la commission ont compris ce que nous avons à faire et ont décidé de nous accompagner ».

Alassane Soumanou Djemba, ministre de l’Enseignement Secondaire

« Ce n’est pas que je viens de plancher devant les députés. Je tiens d’abord à les remercier, parce que ça a été une rencontre du donner et du recevoir. Plus qu’un débat budgétaire de mon ministère, c’est plutôt vraiment une contribution. Ce qui justifie que l’école est au service de la communauté et que députés et non députés, tous les élus, tous les parents y compris vous-mêmes, nous sommes tous acteurs du développement de notre système éducatif. Comprenez que mon budget a connu une augmentation, en passant de 54 milliards à 58 milliards. Cette augmentation est assez remarquable et ont va croire que ça règle tous les problèmes. Non ! La massification de l’effectif au niveau de nos 903 collèges d’enseignement privé, fait que cette année, nous recevons près de 206.000 élèves qui viennent de l’école primaire. Ils vont dans les collèges. Donc, nous avons un déficit de salles de classe, déficit d’enseignants. On n’a que 13.000 enseignants alors que notre besoin est de 20.000. Nous avons terminé l’année avec près de 47.000 vacataires. Nous avons fait beaucoup d’efforts au niveau du gouvernement pour construire des milliers de salles de classe, pour recruter suffisamment d’enseignants. Mais nous avons constaté que les charges, liées par exemple aux salaires et aux dépenses de fonctionnement représentent 72% de notre budget de fonctionnement, contre à peine 28% pour la gestion des lycées, internat, lycée des jeunes filles. Tout cela prouve effectivement que les députés ont compris qu’une nation, c’est d’abord l’éducation.

Recommandation des députés

Ils nous ont donc recommandé de gérer à bon escient ce qu’on nous a donné, pour que les détournements, et la mal gestion constatés au niveau de certains de ces établissements puissent nous faire gagner. Parce qu’on gère mal, on détourne et c’est une réalité. Deuxième, ils ont parlé de la qualité du système éducatif. Il faut former les enseignants. La formation que nous sommes en train de faire actuellement avec plus de 11.000 enseignants reversés, nous coûte près de 12 milliards. L’Etat et les partenaires, nous sommes arrivés déjà à près de 6 milliards, nous cherchons 12 milliards pour les terminer. Cela veut dire que nous avons besoin de beaucoup d’équipements pour les lycées techniques. Il faut professionnaliser la jeunesse béninoise. Il faut aller de plus en plus vers la professionnalisation, la création des lycées techniques. On n’a construit grâce au budget national seul, 6 lycées techniques agro-pastelliste, commercial, industriel et des centres de formation professionnelle. Et cela, pour que nous allions vers la rupture. Nous formons trop de théoriciens, trop de professeur d’histoire-géo, de lettre, d’anglais et d’espagnol. Il faut que nous formions plutôt, des techniciens et des agents de maîtrise, des ingénieurs, des architectes, des conducteurs des travaux agricoles, des maçons, des ouvriers. Et c’est en cela que nous pouvons lutter contre le chômage qui n’est qu’à peine de 2,7%, mais plutôt un taux élevé de sous emploi plus de 36% parce que près de 20.000 diplômés qui sortent des nos lycées, collèges et universités, nous n’arrivons qu’à prendre plus de 3.000. Un effort est fait cette année, et nous allons recruter près de 3000 enseignants que nous allons répartir. Cette année, nous auront des moyens pour construire, plus de lycées techniques, plus de centres de formation professionnelle. Nous allons équiper les collèges d’ordinateurs, et faire en sorte que l’animation pédagogique soit une réalité en renforçant les capacités de contrôle. Avec nos inspecteurs, nous ferons en sorte que le recyclage de nos enseignants devienne de plus en plus une réalité. La formation de nos enfants une priorité. L’école d’abord, l’éducation avant tout ».

Aboubacar Yaya, Ministre de la fonction publique

« Le montant du budget de mon département ministériel s’élève à 6.678.115 milliards, reparti en deux grandes catégories. La première catégorie, c’est les crédits de transfèrts, et la deuxième catégorie, ce sont les crédits qu’on appelle les PIP, les crédits d’investissements. Pour 2015, vous savez qu’il y a d’abord, ce grand document que tout le monde attend, la stratégie globale. C’est à ce niveau qu’il y a toutes les réformes, à savoir, la réforme au niveau de la direction générale du travail, la réforme au niveau de la direction générale de la fonction publique et des réformes au niveau de l’administration et des institutions de l’Etat. Comme je l’ai dit le premier jour, je continue ce que mes prédécesseurs ont entamé en ce qui concerne les réformes. Donc, il y aura pas mal de chose à faire en 2015, et nous allons également investir, parce que notre département ministériel manque cruellement de bureaux. Donc, c’est dans ce sens que le bâtiment que le conseil des ministres a mis à notre disposition, c’est-à dire, l’ex bâtiment du ministère des affaires étrangères, nous allons tous faire pour finir la réhabilitation en 2015 et envoyer la plus grande direction de mon département ministériel, c’est-à dire la direction générale de la fonction publique. On n’a aussi entamé la réhabilitation de la direction générale du travail et puis l’achèvement des anciens travaux qu’on n’avait enclenché au niveau des départements Zou-Colline et Atacora-Donga.

Les préoccupations des députés

Vous savez, nous sommes devant une représentation du peuple. La plupart et c’est ce que je viens de leur dire, et je les remercie d’ailleurs, la plupart des interventions sont faites sous forme de contributions. Ils ont mis l’accent plus sur les concours qu’on organise et par la grâce de Dieu tout ira mieux au niveau des concours ».