Des milices se sont déployées dans plusieurs secteurs de la capitale libyenne, surtout aux alentours du siège du gouvernement et aux entrées de Tripoli, alors que des forces rivales se sont regroupées à l’Est et à l’Ouest de la ville.
Cette tension fait suite aux dernières déclarations du Premier ministre désigné par le parlement Fathi Bachagha qui a appelé une nouvelle fois mercredi, Abdel Hamid Dbeibah le Premier ministre sortant, à quitter le pouvoir « pacifiquement » et « sans effusion de sang ». Un appel qui ressemble à une dernière mise en garde.
Dans la lettre adressée à son adversaire Dbeibah, Fathi Bachagha, le Premier ministre du gouvernement désigné par le parlement, lui demande de recourir « à la paix et d’éviter la guerre ». « C’est un appel sincère, rajoute-t-il, nous attendons votre réponse hautement patriotique pour respecter l’intérêt du pays ».
Cet appel a de nouveau été rejeté par Dbeibah, le chef du gouvernement d’union nationale, qui a répliqué en appelant plutôt son adversaire, à « renoncer au pouvoir et à consacrer ses efforts à la préparation des élections » au lieu, a-t-il twetté « d’un coup d’Etat militaire ».
Dbeibah rejette depuis plusieurs mois les appels à quitter le pouvoir après son échec à organiser les élections. Il ne transférerait le pouvoir qu’à un gouvernement élu, soutient-il toujours. Il a annoncé cette semaine la création d’une nouvelle force chargée de défendre le siège du gouvernement.
Cette nouvelle passe d’arme entre les deux dirigeants rivaux dénote d’une escalade vers une confrontation armée entre les deux camps, voire une nouvelle guerre civile alors que la Libye est dans l’impasse politique. Mercredi, le porte-parole des forces dirigées par Khalifa Haftar a indiqué, que l’ANL (l’Armée nationale libyenne) ne fait pas partie de cette lutte mais, a-t-il ajouté : « si le peuple libyen nous demande d’intervenir, nous le ferons ».
Face à la situation actuelle, dans un communiqué, la mission d’appui des Nations unies en Libye a dit « suivre avec une profonde inquiétude la situation actuelle qui risque de s’enflammer en Libye ». Les Etats-Unis ont exprimé la même inquiétude