Trente ans après, le président du Soudan du Sud a récupéré son passeport perdu lors du crash de son avion au Kenya. En 1993, Salva Kiir était général du mouvement rebelle SPLA qui se battait pour l’indépendance de Khartoum. L’appareil, parti de Nairobi, s’est écrasé dans le nord-ouest du Kenya et des villageois ont secouru le futur chef d’État et d’autres passagers. Une délégation de Juba était sur place dimanche 2 avril pour récupérer les affaires retrouvées, remercier les familles et annoncer le projet d’un centre médical sur place.
« Nous avons aidé à sauver des vies. Mais à l’époque on ne savait pas qu’on avait entre nos mains l’avenir du Soudan du Sud » : C’est la réaction d’Evelyne Lunge, originaire de Sawmill, dont les habitants avaient secouru Salva Kiir en 1993.
Dimanche 2 avril, une délégation d’une quinzaine d’officiels sud-soudanais, dont des ministres et des diplomates, sont revenus dans le village où le chef de l’État a failli perdre la vie 30 ans plus tôt. Bol Wek était son garde du corps et a raconté la panne de moteur, la chute de l’avion, l’atterrissage forcé et l’appareil heurtant un arbre. Salva Kiir et lui, blessés, ont pu s’extirper de la carlingue.
Des riverains ont alors accouru. « On a entendu une forte explosion. Un morceau d’aile a atterri sur un arbre et un nuage de poussière s’est dégagé. Tout le monde est venu aider », a raconté Evelyne Lunge.
Un passager britannique est mort. Salva Kiir, son garde du corps, le pilote et deux infirmiers norvégiens ont été conduits dans un centre de santé à 40 kilomètres de la zone. « C’est grâce à votre gentillesse que les Sud-Soudanais ont un pays aujourd’hui », a déclaré Bol Wek aux villageois qui ont rendu le passeport de Salva Kiir, des bracelets qu’il portait et des morceaux de l’épave.
Les Sud-Soudanais ont annoncé vouloir construire un centre médical spécialisé dans les traumatismes, à l’intérieur de l’hôpital qui avait soigné Salva Kiir, et transformer le site de l’accident en attraction touristique.