Ce sont des images qui ont fait couler beaucoup d’encre ce week-end au Kenya. Le président William Ruto et l’opposant Raila Odinga se sont côtoyés samedi 13 mai, d’abord à un enterrement puis dans les gradins d’une compétition sportive. Ils se sont retrouvés à nouveau lors d’un match de foot à Nairobi dimanche. C’était la première fois qu’ils apparaissaient en public dans un même évènement depuis l’élection présidentielle d’août dernier. Une élection toujours contestée par le candidat perdant, Raila Odinga. Il a organisé plusieurs manifestations ces deux derniers mois pour protester contre le gouvernement. Voir les deux hommes ensemble à trois reprises en un week-end a donc donné lieu à de nombreuses spéculations au Kenya.
Les photographies ont fait le tour des réseaux sociaux ce week-end. Celles de William Ruto et Raila Odinga discutant lors d’un match de foot à Nairobi dimanche. Ou celles les montrant riant ensemble dans les gradins d’un stade la veille. Ils avaient aussi été vus échangeant une poignée de main lors d’un enterrement. Une simple marque de « politesse » selon un analyste, mais qui a beaucoup fait parler.
Toutefois, les différents sont toujours là. Les deux hommes se sont lancés des attaques par discours interposés samedi quand ils ont pris la parole à tour de rôle à l’enterrement. Raila Odinga a critiqué la hausse du coût de la vie, accusant William Ruto de trop taxer les Kényans. Le président a, dans la foulée, défendu ses mesures. Il a demandé du temps pour qu’elles fassent leurs preuves. Et a expliqué à son opposant qu’il maîtrisait mieux que lui l’économie.
Le quotidien kényan The Standard a malgré tout qualifié en Une dimanche de « lueurs d’espoir » les apparitions publiques de la veille. Notamment, car Ruto et Odinga ont exprimé leur confiance dans des discussions bipartisanes. Une commission de 14 parlementaires issus des deux camps vient d’être nommée pour régler les différends.
Raila Odinga a annoncé début mai suspendre ses manifestations pour donner une chance à ce dialogue. Tout en prévenant que, si les discussions n’aboutissaient pas, il retournerait dans la rue.