Au Niger, un réaménagement technique du gouvernement a été opéré lundi par le Chef de l’Etat. Deux (02) nouveaux ministres ont intégrés le gouvernement de transition qui passe désormais de 21 à 23 membres. Il s’agit de l’officier des FAN et membre du CNSP, le Commissaire-colonel Ousmane Abarchi (Mines) et de la Pr Adamou Haoua de l’Université de Niamey (Energie). Le super-ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie a été morcelé pour mieux cadrer avec la mise en œuvre de certaines réformes au niveau de certains départements stratégiques où les défis sont légions.
Le Premier ministre Ali Lamine Zeine avait déjà annoncé, lors de sa première sortie médiatique, que la composition du gouvernement allait connaitre des changements afin de tenir compte de certains enjeux et facteurs, une fois la transition véritablement mise en marche. C’est désormais chose faite pour le Super ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie à la suite du réaménagement technique opéré par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, à travers un décret lu sur la télévision nationale, le lundi 19 février 2024, par le ministre Secrétaire général du gouvernement (SGG), M. Mahaman Laouali Roufai.
Le Super ministère qui était jusque-là composé de trois (03) départements a été scindé en 3 portefeuilles avec le titulaire du poste, M. Barké Bako Mahaman Moustapha qui garde le Pétrole alors que celui des Mines a été confiée au Commissaire-Colonel Ousmane Abarchi et celui de l’Energie au Pr Amadou Haoua.
Réorganisation stratégique
Ainsi donc, avec ce premier remaniement, le gouvernement de transition formé le 9 aout dernier passe de 21 à 23 membres avec deux nouveaux entrants. Il s’agit du Commissaire-Colonel Ousmane Abarchi, membre du CNSP et Officier des Forces armées Nigériennes (FAN) au sein desquelles il a occupé plusieurs postes notamment les fonctions de Directeur central adjoint de l’Intendance militaire, ainsi que de la scientifique Pr Amadou Haoua de l’Université de Niamey.
Aucune explication officielle n’a été donnée sur ce réaménagement qui va se traduire par une réorganisation de l’architecture gouvernementale. Cependant, au vu des défis et enjeux stratégiques du pays, cette réorganisation s’impose afin notamment d’accélérer certaines réformes annoncées par les autorités de la transition. Pour le Pétrole, l’enjeu principal c’est la nouvelle phase qui s’ouvre avec le début de l’exportation prochaine du brut et l’énergie, les défis sont liés à l’atteinte de la souveraineté énergétique du pays, un objectif crucial qui s’est amplifié ces derniers mois avec la suspension de la fourniture de l’électricité par le Nigeria suite aux sanctions de la Cédéao ainsi que l’arrêt de plusieurs projets énergétiques qu’il va falloir relancer au plus vite pour sortir la NIGELEC de la passe difficile qu’elle traverse. Enfin pour les Mines, c’est une réorganisation totale qui s’impose au regard des scandales qui ont émaillé la gestion de ce secteur notamment le très sensible et stratégique domaine de l’exploitation de l’or. Il y a quelques jours, une présumée affaire d’exportation frauduleuse a défrayé la chronique et même si le Chef de l’Etat a déclaré qu’il ne s’agit que d’une « diversion », le Général Abdourahamane Tiani a reconnu qu’il y régnait une « véritable anarchie » pour ce qui est de l’exportation de l’or nigérien. «Allez-y au ministère des mines voir quelles sont les misères que l’Etat nigérien avait récoltées mais c’était fait sciemment puisque ces détenteurs des mines d’or n’étaient autres que les ténors de l’ancien régime renversé », a révélé le président du CNSP dans son dernier entretien aux médias public avant d’annoncer que depuis les évènements du 26 juillet 2023, les nouvelles autorités ont mis fin à certaines pratiques non orthodoxes concernant la gestion de l’or au Niger, « ce qui n’est pas été apprécié par les gens qui ont des profits personnels », a dit le général Tiani. En début d’année, le ministère des Mines avait ainsi annoncé la suspension de tous les permis miniers particulièrement dans le domaine de l’exploitation et l’exportation de l’or. En mettant un officier et membre du CNSP à la tête du ministère des Mines, les autorités de transition se donnent ainsi les moyens de mettre de l’ordre et de contrôler ce secteur prometteur et très stratégique pour le pays.