Salifou Modi (parfois écrit Mody) est né le 18 octobre 1962 à Zinder. Il a fait son école primaire à Niamey de 1969 à 1975. Enfant des troupes (AET), après le cycle primaire, il a fréquenté l’école militaire préparatoire de Bingervile en Côte d’ivoire, d’où il sortit diplômé en 1983. Il intégra ensuite l’armée nigérienne la même année, comme engagé volontaire, et poursuivi parallèlement sa formation militaire dans plusieurs écoles de guerre notamment au Cameroun, en France et à Madagascar.
Commandant de diverses unités notamment à N’Guigmi, Agadez et Niamey,Salifou Modi accéda au grade de capitaine en 1993. En 1998, il accéda au grade de lieutenant-colonel, et par la suite nommé Haut commandant de la Garde Républicaine pendant une dizaine d’années. C’est sous son long règne à la tête de ce corps de défense et de sécurité, que la Garde Républicaine (GR) fut transformée en Forces nationales d’intervention et de sécurité (FNIS), avant de devenir aujourd’hui, la Garde nationale du Niger (GNN).
En 1999, Salifou Modi fait parti du Conseil de réconciliation national (CRN), la junte militaire qui a dirigé la transition après la disparition du général Ibrahim Baré Mainassara et le coup d’Etat qui a mis fin à la 4e République. Sous la 5e République, à l’époque de Tandja Mamadou, il fut maintenu à la tête des ex-FNIS et après une nouvelle formation en Chine, il occupa pendant un temps le poste de commandant de zone (Comzone) de la Zone de défense N°1 d’Agadez. C’était au plus fort de la rébellion du MNJ (Mouvement nigérien pour la justice) qui sévissait dans cette partie nord du pays. En 2008, à la fin de la rébellion, et fort de ses faits d’armés sur le front, le président Tandja le propulsa chef d’état-major adjoint des forces terrestres. En 2010, une nouvelle crise politique secoua le pays et l’armée fit encore irruption sur la scène avec le coup d’Etat militaire du 18 février 2010. L’officier Salifou Modi fut nommé membre de l’organe de transition militaire, le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), dirigé par le général Salou Djibo. Il devient alors le chef d’état – major de l’armée de terre (CEMAT) jusqu’à l’avènement de la 7e République, en 2011, date à partir de laquelle il sera envoyé à l’étranger comme attaché militaire à l’ambassade du Niger en Allemagne.
Décoré de plusieurs médailles (chevalier de l’ordre du mérite en 1998 et chevalier de l’ordre national en 2003), il accéda au grade de général de Brigade, par décret du Président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des armées, le 11 janvier 2018.
En janvier 2020, le général de division Salifou Modi est nommé chef d’état-major des armées en remplacement du général Ahmed Mohamed.
En avril 2023, il est limogé et remplacé par le général de division Abdou Sidikou Issa. Selon plusieurs sources, un voyage au Mali serait la cause de son limogeage.
Le 1er juin 2023, il a été nommé Ambassadeur auprès des Émirats arabes unis.
Le 26 juillet 2023, suite à un coup d’Etat, plusieurs sources le désignent comme le chef de la nouvelle junte (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie-CNSP) désormais à la tête du pays.
Autres faits
Fils d’un sous-officier de ce qui était à l’époque une jeune armée nigérienne (son père l’adjudant chef Modi a été exécuté suite à une affaire de tentative de coup d’Etat contre le régime de Diori Hamani sous la 1ère République), le général Salifou Modi est aussi le père de deux enfants : une fille et un fils, qui est lui aussi engagé sous les drapeaux !
C’est au front qu’il a bâtit sa réputation notamment dans le nord du pays, où il a eu à tenir la dragée haute, à la tête de ses soldats, aux terroristes du Groupe Salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) du tristement célèbre Abderrazak « el Para », un ancien chef de guerre algérien qui s’est essayé à attaquer le Niger.
(Avec Source externe)