Le tradi thérapeute, Dr Raphael Tchidimè Yao invite le gouvernement à associer les tradi-thérapeutes à la lutte contre le paludisme. Dans une interview accordée à nos confrères de La Nouvelle Gazette, en marge de la journée mondiale du paludisme, Dr Tchidimè Yao n’apprécie pas le cinéma qui se fait depuis des décennies pour combattre le paludisme, une maladie que de simples plantes peuvent éradiquer si on associait les tradi-thérapeutes à kla lutte. Selon lui, les experts de l’OMS savent qu’il y a assez de plantes qui soignent le paludisme en Afrique. Et concernant ses prouesses, il affirme avoir réalisé « …un produit efficace contre le palu » qu’il n’arrive pas à écouler. Entretien.
Dr Tchidimè, vous êtes connu sur le plan international grâce à vos œuvres dans la lutte contre plusieurs maladies. Parlant de la lutte contre lamaladie qui tue plus les Africains, la mobilisation, chaque année, est forte contre le paludisme mais cette maladie continue toujours de ronger nos familles !
Raphael TCHIDIME : Il est temps qu’on se dise la vérité. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui connait les moyens et les PTF qui financent nos gouvernants sont tous conscients que ce n’est pas de cette façon qu’on va combattre le paludisme en Afrique. L’Africain de Béhanzin, de El Hadj Omar et de Samory…avait son système simple pour lutter contre les moustiques et éviter le paludisme. Mais aujourd’hui, on prend une journée, on dépense des milliards pour organiser des manifestations, pour faire des discours et puis rendez-vous à la prochaine édition pour le même scénario. On ne pense pas vraiment à éradiquer ce mal. La preuve, les moustiquaires qu’on distribue dans les villages servent à protéger les pépinières de tomates, de piments et de crin-crin…Cela veut dire que celui à qui on a donné la moustiquaire ne connait pas son utilité.
Oui mais il y a quand même une évolution dans la lutte contre cette maladie parce qu’on annonce un vaccin désormais contre ce fléau ?
C’est vrai qu’on a amené un vaccin à expérimenter en Afrique et on veut l’essayer sur près de 30 mille personnes dans plusieurs pays africains. Mais ce qui fait mal, c’est qu’on nous dit que ce n’est pas un vaccin qui nous épargne complètement du paludisme. C’est efficace à un degré du paludisme. Donc la lutte contre la maladie n’est pas seulement l’affaire du ministère de la santé mais aussi du ministère de l’environnement et du ministère des affaires sociales. Les gens ont besoin plus de sensibilisation. Il faut investir dans la communication. On devrait se préparer à faire des sensibilisations dans les centres de santé partout en Afrique. Les experts de l’OMS savent qu’il y a assez de plantes qui soignent le paludisme en Afrique.
Mais pourquoi les tradi-thérapeutes se donnent plus à faire de la publicité pour les produits qui guérissent le cancer, le sida, les impuissances sexuelles, les fibromes, les kystes et non le paludisme ?
Nous avons plusieurs produits qui guérissent le paludisme. Mais tout le monde connait les plantes pour guérir le palu. C’est une minorité qui fait le blanc et qui ne veut pas prendre la tisane. Tous les foyers africains ont leur tisane qu’ils prennent pour prévenir comme pour guérir le paludisme. La tisane est efficace que les produits qui nous sont prescrits dans les hôpitaux.
Mais les médecins parlent du mauvais dosage de la tisane qui peut intoxiquer le patient ?
C’est une politique commerciale du blanc. Moi j’ai fait un produit efficace contre le palu que je n’arrive pas à écouler. Un produit très efficace. Parce que tout le monde sait la plante qu’il faut prendre. Le paludisme fait trop de morts en Afrique. Mon souhait est que le gouvernement associe les tradithérapeutes à cette lutte. Une petite farine sur la braise et l’odeur chasse les moustiques. Sans les tradithérapeutes, la lutte contre le paludisme est un leurre.