(On en sait un peu plus sur l’identité de ces officiers mis aux arrêts)
Au Burkina Faso, « une tentative de coup d’État a été déjouée », affirme ce mercredi soir 27 septembre le gouvernement dans un communiqué lu à la télévision nationale. Ce jeudi, le parquet militaire indique avoir ouvert « une enquête circonstanciée sur la base de dénonciations, dignes de foi, faisant état de complot contre la sûreté de l’État ». Conséquence, quatre officiers ont été interpellés et deux sont activement recherchés.
On en sait un peu plus sur l’identité de ces officiers mis aux arrêts. Il y a deux figures de la Gendarmerie nationale. Le lieutenant-colonel Cheick Hamza Ouattara, qui commande la Légion spéciale de la gendarmerie, ainsi que le capitaine Christophe Maïga, commandant en second de l’Unité spéciale d’intervention de cette même gendarmerie, l’équivalent du GIGN en France. Une unité qui est en première ligne dans la lutte antiterroriste.
Parmi les officiers interpellés figurent également Abdoul Aziz Aouoba, le commandant des Forces spéciales burkinabè et Boubacar Keita, directeur général de l’Institut supérieur d’études de protection civile. « Ils sont entendus pour le moment », précise-t-on de source sécuritaire. Les deux officiers en fuite sont, selon nos informations, d’anciens membres de l’agence nationale du renseignement.
L’un d’eux serait le commandant Sekou Ouedraogo, l’ex-directeur général adjoint de l’agence. L’homme avait été relevé de ses fonctions par le capitaine Ibrahim Traoré le 13 septembre dernier. Le parquet militaire invite toute personne susceptible de fournir des informations à venir témoigner, au regard de la récurrence« des velléités et autres allégations de déstabilisation ».
Le parquet militaire, « sur base de dénonciation digne de foi faisant état d’un complot contre la sûreté de l’Etat en cours et mettant en cause des officiers dont deux en fuite et quatre interpellés mis à sa disposition, (…) a immédiatement ouvert une enquête circonstanciée pour élucider les faits dénoncés », a précisé le procureur Ahmed Ferdinand Sountoura dans un communiqué consulté, jeudi 28 septembre, par l’Agence France-Presse (AFP).
Le gouvernement avait affirmé mercredi soir qu’une « tentative avérée de coup d’Etat a été déjouée le 26 septembre 2023 par les services de renseignement et de sécurité burkinabés ». Il assurait également vouloir faire « toute la lumière sur ce complot » tandis que le parquet militaire a de son côté lancé un appel à témoigner, « au regard de la récurrence des velléités et autres allégations de déstabilisation ».
En décembre 2022, le parquet avait déjà dénoncé une tentative de déstabilisation du régime et annoncé des arrestations de militaires.
Un an après le coup d’Etat du capitaine Traoré
Mardi soir, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale, Ouagadougou, à l’appel de soutiens du capitaine Traoré, pour le « défendre » face aux rumeurs de putsch qui agitaient les réseaux sociaux.
Cette tentative de putsch présumée survient quasiment un an jour pour jour après la prise de pouvoir par un coup d’Etat du capitaine Traoré, le 30 septembre 2022. Il s’agissait alors du deuxième coup d’Etat en huit mois que connaissait le Burkina Faso, miné depuis près de dix ans par des violences djihadistes sanglantes sur une grande partie de son territoire.
La junte au pouvoir a annoncé, lundi, la suspension de « tous les supports de diffusion » du journal français Jeune Afrique (version imprimée et site Internet) à la suite de la parution d’articles évoquant des tensions au sein de l’armée burkinabée.
Avec Le Monde et RFI